Les « bons » Mohéliens voient Ikililou Dhoinine Président après le 26 mai 2016. C'est Abdou Bacar Soihir, Directeur du Cabinet civil ...
Les «bons» Mohéliens voient Ikililou Dhoinine Président après le 26 mai 2016.
C'est Abdou Bacar Soihir, Directeur du Cabinet civil du Président Ikililou Dhoinine, qui, le premier, a publiquement fait état du caractère monarchique et donc éternel du régime politique actuel. En effet, le 26 mai 2012, à l'occasion de la célébration du premier anniversaire de l'«intronisation» de son chef, il avait sorti le grand jeu, par un discours d'«anthologie». Voici ce que le grand orateur de Mohéli avait dit en substance: «Louanges à Dieu, le Seigneur des mondes. Nous remercions Dieu, qui nous a fait don de ce grand Président qu'est le Docteur Ikililou Dhoinine, ce grand Président qui a réalisé pour le bien et le bonheur du peuple comorien ce qu'aucun autre chef d'État comorien n'a pu accomplir avant lui. Nous prions Dieu pour qu'Il pérennise et éternise son glorieux règne». Les Comores étant une République et non une monarchie, une simple prière d'affermissement et de consolidation du pouvoir et du «règne» de notre bien-aimé et auguste Président aurait suffi. Mais, à en croire Abdou Bacar Soihir, on prie Dieu pour que le régime politique de notre glorieux Président s'installe dans la pérennité et dans l'éternité, comme si c'était une monarchie.
En d'autres termes, le grand orateur de Beït-Salam souhaite que son chef reste au pouvoir au-delà du 26 mai 2016. Ce souhait est repris dans certains cercles de Fomboni et de Djoiezi, plus précisément dans les cercles des copains du Président de la République, mais avec une forte dose d'hypocrisie, mauvaise foi et duplicité. C'est ainsi que le lundi 3 mars 2014, à Mféredjini, haut lieu des intrigues sociales et politiques à Fomboni, on a entendu la petite musique suivante: «En 2020, Ikililou Dhoinine parachèvera le développement des Comores. D'ici là, il aura fait disparaître tous nos maux, problèmes et misères. Ses hommes vont l'y aider. Ils en ont la capacité, la compétence et l'expertise». Mais, quand on pose la question sur l'identité de ces «hommes du Président», ce Président si bon, on entend la petite mélodie suivante: «Les hommes du Président? Mais, tu ne les connais pas? Il s'agit de Faïz Tamadoune, Ahmed Ben Cheikh et Abdoul-Anziz Hassanaly. À Djoiezi, il y a Baoua, Ligot et Bacar Ahamada. Ils sont très forts et ont la confiance et l'amitié du Président de la République. Ce dernier les apprécie beaucoup». Quand on dit qu'il s'agit de copains du Président et non de ses collaborateurs, et qu'en plus, ils ne sont même pas des acteurs politiques, on déclenche la colère des Mféredjiniens.
Et puis, il ne faut surtout pas évoquer le nom des ministres Sitti Kassim et Abdou Nassur Madi comme étant des proches du Président de la République, car la réponse les concernant est toujours cinglante et méprisante: «Sitti Kassim? Qui est-elle celle-là? D'ailleurs, qui la connaît? C'est tout juste une amie de la Première Dame. Son accompagnatrice. Sa dame de compagnie. Le Président ne la"calcule" même pas. Elle n'est rien. Elle n'est personne. Pour ce qui est d'Abdou Nassur Madi, lui aussi, n'est rien, ni personne. Rien du tout. Il a été ministre juste pour la forme. Il ne représente rien et ne fait pas partie des proches du Président de la République. C'est un tout juste un simple et petit employé».
Qu'on ne se trompe surtout pas. La présidence d'Ikililou Dhoinine a complètement changé le visage de certains à Mohéli. Elle fait souffler un vent de mendicité à Mohéli, où des gens naguère si fiers et dignes, attendent désormais avec impatience l'arrivée du Président Ikililou Dhoinine sur l'île de Mohéli, juste pour lui demander un billet de 10.000 francs. Ça fidélise, ces petites choses-là. Voyons, on est entre des gens qui savent vivre. Autrement dit, la présidence d'Ikililou Dhoinine a fait de certains «bons» Mohéliens des mendiants. C'est un spectacle qui fait honte à Mohéli et dans les rangs des «mauvais» Mohéliens. Ceux qui savent ce que signifie cette mendicité inhabituelle et si brusque ont mal au ventre. Ils sont étranglés par les remords et les regrets de voir certains tomber si bas pour un billet de 10.000 francs. Ils n'en reviennent toujours pas. Ce sont ces mendiants qui disent paradoxalement et sans se rendre compte de l'absurdité et de la contradiction de leur discours, qu'on assiste à la fin du régime politique actuel mais qui, quand ils scrutent l'horizon, voient Ikililou Dhoinine installé confortablement au fauteuil présidentiel en 2020, pour parachever le développement des Comores.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 9 mars 2014.