Le 26 juillet prochain, le sommet de la Commission Océan Indien se tiendra à Moroni en présence de ses membres, La Réunion, les Seychelle...
Le 26 juillet prochain, le sommet de la Commission Océan Indien se tiendra à Moroni en présence de ses membres, La Réunion, les Seychelles, l'île Maurice, Madagascar et les Comores. Le président de la République François Hollande sera en sa qualité de principal bailleur de fond, présent. Mais cette présence pourrait signifier la demande officielle de la France d'intégrer Mayotte, le 101ème département français, la 9ème région ultra périphérique européenne au sein de la fameuse commission océan indien. Sa place naturelle est refusée depuis des années par les Comores qui revendiquent l'île dans son giron. Mais les choses ont changé avec le temps et le statut de l'île au lagon n'est pas étranger à cela. Si La Réunion n'a jamais fait des pieds et des mains pour que Mayotte soit acceptée, cette fois-ci, elle ne peut plus renier son partenaire européen, sa petite sœur française avec qui elle va devoir travailler de manière rapprochée.
Madagascar est quant à elle très liée avec la France et ne saurait aujourd'hui se passer de ce partenaire incontournable. Les conventions signées par le conseil général et les régions malgaches amorcent une coopération économique et culturelle forte que les Comores ne sauraient aujourd'hui détourner.
Les Seychelles pour leur part viennent de retendre leurs liens avec La Réunion. Air Austral a repris les lignes vers l'archipel qui lorgne sur la destination Mayotte pour tracer un pont servant les îles vanilles mais aussi le tourisme. Les Comores n'ont que peu de choses à offrir aux Seychelles pour permettre la poursuite de son développement.
L'île Maurice joue seule dans son coin, mais son tourisme, premier secteur économique est en perte de vitesse et il ne saurait se priver des Réunionnais, des Mahorais ou bien de la clientèle française en général lorsque les Comoriens là encore, ne lui apportent rien. Si elle semble s'écarter un tantinet de la coopération île vanille, elle ne pourrait cependant pas ignorer l'Europe ni la France, ses principaux partenaires. Pour mémoire, l'Agence fFrançaise de Développement a signé il y a quelques semaines un chèque de 350 millions d'euros pour soutenir l'économie mauricienne, ce qui ne pourra pas être éludé lors de prochaines discussions.
Le gouvernement français enfin a promis qu'il soutiendrait les investissements comoriens et a martelé que l'accession de Mayotte au statut de RUP était une chance pour l'archipel. Bruxelles supporte la démarche et Moroni qui compte sur des appuis arabo persiques depuis toujours, ou africains, est incapable de se priver de la France soutenue par l'Union Africaine, mais aussi l'Arabie saoudite, le Qatar, etc, etc…
Le gouvernement comorien se retrouve donc dans une impasse en ce qui concerne sa revendication mahoraise, le ton donné par l'international étant de s'occuper de son développement économique et social avant de songer à bloquer celui du département français. Toutes les cartes semblent donc posées pour que Hippocampe intègre enfin la Commission Océan Indien dès le 26 juillet prochain.
Mais encore et c'est une nouvelle donne qui a son poids. Le secrétaire général de la Commission de l'Océan Indien, le Mauricien Jean Claude de l'Estrac, a fait part de son intention de se présenter au poste de Secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
"Faisant le choix d'une économie ouverte, en constante adaptation, le pays s'est développé de manière exemplaire. C'est parce que la société mauricienne est un condensé heureux du village planétaire que Maurice est naturellement une fenêtre ouverte vers l'Afrique, Madagascar, l'Inde et l'Asie, mais aussi l'Europe et la France" explique-t-il dans un communiqué officiel avant d'ajouter : " ce succès doit aussi à la langue française et à la conscience d'appartenir à un espace francophone moderne et créatif. L'île Maurice se reconnaît dans les valeurs de la Francophonie, celles de la diversité, de la solidarité, de l'éducation et du combat pour la démocratie et les droits de l'Homme qui imbibent l'histoire et la société mauricienne. A Maurice, la pratique de la langue française est une chance pour se connecter au monde francophone pour des raisons à la fois culturelles et économiques."
Et Mayotte, c'est la France. Le patron de la COI brosse donc dans le sens du poil à son maximum le drapeau tricolore et c'est une chance car en briguant ce poste à la francophonie, il serait inconcevable qu'il se prononce contre une intégration du 101ème département au sein de la COI. D'autant qu'il est soutenu dans sa démarche par le gouvernement mauricien qui prend ensuite la parole.
"L'île Maurice est un trait d'union entre les mondes anglophones et francophones, entre l'Afrique, l'Orient et l'Occident. Parce que l'Océan Indien est un carrefour qui préfigure le monde de demain, le Premier ministre de Maurice a proposé à ses pairs, chefs d'État et de gouvernement membres de l'OIF, la candidature d'un Mauricien, un authentique francophone pétri de filiations multiples, un ardent promoteur de l'Indianocéanie, pour succéder à Abdou Diouf. "
Ce sont donc les plus hautes instances mauriciennes, celles qui étaient les plus frileuses envers Mayotte au sein de la COI qui se rapprochent de la France. Le communiqué s'achève par cette note optimiste : "c'est dans cet esprit que Jean Claude de l'Estrac espère apporter à la Francophonie d'aujourd'hui et de demain son expérience, sa force de conviction et sa capacité naturelle à fédérer autour d'un projet mobilisateur".
Si Jean-Claude de L'Estrac venait à emporter le poste de Secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie, sans aucun doute, Mayotte aurait alors déjà un pied au sein même de la Commission Océan Indien. Pour mémoire il y a quelques mois, François Hollande l'avait reçu à l'Elysée quelques semaines seulement après avoir signé les accords d'amitié entre la France et les Comores. Le ticket semble donc bien parti pour le 26 juillet prochain, un échiquier se met en place et Mayotte n'est cette fois-ci plus le pion ni le fou, mais le cavalier porteur de toutes les chances.
Madagascar est quant à elle très liée avec la France et ne saurait aujourd'hui se passer de ce partenaire incontournable. Les conventions signées par le conseil général et les régions malgaches amorcent une coopération économique et culturelle forte que les Comores ne sauraient aujourd'hui détourner.
Les Seychelles pour leur part viennent de retendre leurs liens avec La Réunion. Air Austral a repris les lignes vers l'archipel qui lorgne sur la destination Mayotte pour tracer un pont servant les îles vanilles mais aussi le tourisme. Les Comores n'ont que peu de choses à offrir aux Seychelles pour permettre la poursuite de son développement.
L'île Maurice joue seule dans son coin, mais son tourisme, premier secteur économique est en perte de vitesse et il ne saurait se priver des Réunionnais, des Mahorais ou bien de la clientèle française en général lorsque les Comoriens là encore, ne lui apportent rien. Si elle semble s'écarter un tantinet de la coopération île vanille, elle ne pourrait cependant pas ignorer l'Europe ni la France, ses principaux partenaires. Pour mémoire, l'Agence fFrançaise de Développement a signé il y a quelques semaines un chèque de 350 millions d'euros pour soutenir l'économie mauricienne, ce qui ne pourra pas être éludé lors de prochaines discussions.
Le gouvernement français enfin a promis qu'il soutiendrait les investissements comoriens et a martelé que l'accession de Mayotte au statut de RUP était une chance pour l'archipel. Bruxelles supporte la démarche et Moroni qui compte sur des appuis arabo persiques depuis toujours, ou africains, est incapable de se priver de la France soutenue par l'Union Africaine, mais aussi l'Arabie saoudite, le Qatar, etc, etc…
Le gouvernement comorien se retrouve donc dans une impasse en ce qui concerne sa revendication mahoraise, le ton donné par l'international étant de s'occuper de son développement économique et social avant de songer à bloquer celui du département français. Toutes les cartes semblent donc posées pour que Hippocampe intègre enfin la Commission Océan Indien dès le 26 juillet prochain.
Mais encore et c'est une nouvelle donne qui a son poids. Le secrétaire général de la Commission de l'Océan Indien, le Mauricien Jean Claude de l'Estrac, a fait part de son intention de se présenter au poste de Secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
"Faisant le choix d'une économie ouverte, en constante adaptation, le pays s'est développé de manière exemplaire. C'est parce que la société mauricienne est un condensé heureux du village planétaire que Maurice est naturellement une fenêtre ouverte vers l'Afrique, Madagascar, l'Inde et l'Asie, mais aussi l'Europe et la France" explique-t-il dans un communiqué officiel avant d'ajouter : " ce succès doit aussi à la langue française et à la conscience d'appartenir à un espace francophone moderne et créatif. L'île Maurice se reconnaît dans les valeurs de la Francophonie, celles de la diversité, de la solidarité, de l'éducation et du combat pour la démocratie et les droits de l'Homme qui imbibent l'histoire et la société mauricienne. A Maurice, la pratique de la langue française est une chance pour se connecter au monde francophone pour des raisons à la fois culturelles et économiques."
Et Mayotte, c'est la France. Le patron de la COI brosse donc dans le sens du poil à son maximum le drapeau tricolore et c'est une chance car en briguant ce poste à la francophonie, il serait inconcevable qu'il se prononce contre une intégration du 101ème département au sein de la COI. D'autant qu'il est soutenu dans sa démarche par le gouvernement mauricien qui prend ensuite la parole.
"L'île Maurice est un trait d'union entre les mondes anglophones et francophones, entre l'Afrique, l'Orient et l'Occident. Parce que l'Océan Indien est un carrefour qui préfigure le monde de demain, le Premier ministre de Maurice a proposé à ses pairs, chefs d'État et de gouvernement membres de l'OIF, la candidature d'un Mauricien, un authentique francophone pétri de filiations multiples, un ardent promoteur de l'Indianocéanie, pour succéder à Abdou Diouf. "
Ce sont donc les plus hautes instances mauriciennes, celles qui étaient les plus frileuses envers Mayotte au sein de la COI qui se rapprochent de la France. Le communiqué s'achève par cette note optimiste : "c'est dans cet esprit que Jean Claude de l'Estrac espère apporter à la Francophonie d'aujourd'hui et de demain son expérience, sa force de conviction et sa capacité naturelle à fédérer autour d'un projet mobilisateur".
Si Jean-Claude de L'Estrac venait à emporter le poste de Secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie, sans aucun doute, Mayotte aurait alors déjà un pied au sein même de la Commission Océan Indien. Pour mémoire il y a quelques mois, François Hollande l'avait reçu à l'Elysée quelques semaines seulement après avoir signé les accords d'amitié entre la France et les Comores. Le ticket semble donc bien parti pour le 26 juillet prochain, un échiquier se met en place et Mayotte n'est cette fois-ci plus le pion ni le fou, mais le cavalier porteur de toutes les chances.
Source : FRANCE MAYOTTE matin / Samuel Boscher