Sacré Grand Docteur Sounhadj Attoumane! S’il n’existait pas, il aurait fallu faire signer une pétition universelle pour prier Dieu de le don...
Sacré Grand Docteur Sounhadj Attoumane! S’il n’existait pas, il aurait fallu faire signer une pétition universelle pour prier Dieu de le donner en cadeau à l’humanité, pour sa présence éblouissante, éclairante et lumineuse. Et comme Dieu, dans Son immense omnipotence, a bien anticipé la pétition universelle, Il nous a donné le Grand Docteur Sounhadj Attoumane en cadeau, et c’est un cadeau réjouissant. Un vrai bonbon, «Halwa», chez les Arabes, le prénom de la fille aînée du Président à qui il adresse sa précieuse lettre ouverte, et qu’il cite jusqu’à la nausée, mêlant une gamine à des malversations éhontées d’adultes ne connaissant ni la honte, ni la frontière entre le Bien et le Mal.
Le Grand Docteur Sounhadj Attoumane est un père. Sa fille Nadia est en prison, dans le cadre de la procédure «judiciaire» ouverte sur la honteuse affaire de la «citoyenneté économique». Mlle Nadia Attoumane était, aux dires de son auguste père, «la secrétaire de Abou Achirafi. Dans son travail, elle était chargée de la correction de passeports et cartes d’identités erronées. Et voilà que ce travail administratif de secrétaire, qu’elle était, lui vaut d’être maintenue en prison, alors que tout la disculpe». Nos divergences politiques avec le Grand Docteur Sounhadj Attoumane ne doivent pas nous inciter à manquer de cœur dans cette affaire dramatique. Donc, nous compatissons, et de tout cœur, car nous sommes, dans le cas de certains, des pères de famille, et nous ne souhaitons aucun malheur aux enfants d’autrui. Nous sommes sur une arène politique et les familles, laissons-les de côté.
Seulement, la démarche du Grand Docteur Sounhadj Attoumane est mal entreprise. Elle frise souvent la mendicité politique, alors qu’elle doit se limiter à une demande d’application de la Loi. Au surplus, chaque fois que le Grand Docteur Sounhadj Attoumane prend la plume pour faire profiter ses lumières aux Comoriens, il le fait mal, et son texte est toujours truffé d’inexactitudes et fautes d’orthographe, grammaire et syntaxe. Ce n’est pas bien. Sans aucun souci d’exhaustivité, nous pourrions relever les petites pépites suivantes: «Un proverbeAnjouanais» au lieu d’«un proverbe anjouanais», «la procureur» au lieu de «la procureure», «la mauvaise foie» au lieu de «la mauvaise foi», «aurait du lui écrire» au lieu de «aurait dû lui écrire», «entrain» au lieu de «en train», «lescomoriens» au lieu de «les Comoriens», «ceux qui m’inflige» au lieu de «ceux qui m’infligent», «je suis sûre» au lieu de «je suis sûr». Ça ne sert à rien d’allonger cette malheureuse liste qui veut dire ce qu’elle veut dire.
Passons… Examinons le fond de la lettre ouverte du Grand Docteur Sounhadj Attoumane. Cette lettre traduit le souci d’un père face à la situation malheureuse à laquelle est confrontée sa fille. Il y a quelque chose de malsain dans le sort fait à Nadia Attoumane, parce que la présomption d’innocence n’a pas été respectée, il n’y a pas eu de jugement, et une personne se trouve déjà en prison comme si elle était frappée de «présomption de culpabilité», et en Droit, celle-ci n’existe pas. Nadia Attoumane a été jetée dans une prison alors qu’aucun juge n’a formellement reconnu sa culpabilité et exigé son emprisonnement. On ne lui a pas signifié de manière précise et légale ce dont elle est coupable. Donc, sans avoir à me prononcer sur son innocence ou sur sa culpabilité, si j’étais le juge chargé d’instruire son affaire, je ne l’aurais jamais fait incarcérer. Il aurait suffi de lui dire de se tenir à la disposition de la Justice, et la laisser libre de ses mouvements. C’est ce qui se passe dans les pays développés sur le plan institutionnel, y compris sur celui de la Justice. Mais, les Comores sont très en retard en la matière parce que la procédure est rarement respectée, et les Magistrats sont incompétents et corrompus. Pour tout dire, ce ne sont même pas des Magistrats, mais des charlatans en robe noire qui, au lieu de sécuriser la société comorienne par le Droit, la précarisent par les abus.
Dans sa démarche paternelle, qu’aurait entreprise n’importe quel père, le Grand Docteur Sounhadj Attoumane clame l’innocence de sa fille. Cela l’honore, et il ne viendrait à l’esprit de personne l’idée de déclarer urbi et orbi que sa fille est coupable. En même temps, il faudra reconnaître que ce qui fait le charme des Comores, c’est la prévalence de l’innocence. Tout le monde est innocent aux Comores, et même la prison comorienne est un club d’innocents. Ne nous prononçons donc pas sur l’innocence ou sur la culpabilité de Nadia Attoumane car, pour le faire, il faudra avoir en main son dossier. La grande erreur commise en la matière par le Grand Docteur Sounhadj a été donc non pas une remise en cause de la procédure à laquelle les Magistrats ont eu recours pour enfermer sa fille, mais la proclamation de l’innocence de sa fille. Cette position fragilise sa démarche. Mais, il y a bien pire dans la démarche entamée par le Grand Docteur Sounhadj Attoumane, qui veut ramener un dossier de «Justice», même quand il s’agit d’une «Justice» tronquée, sur le terrain des sentiments et de la politique.
En effet, sur sa lettre ouverte, on retrouve les arguments spécieux suivants: «Monsieur le Président, Vous êtes père de deux filles, dont l’aînée prénommée, Halouwa, le nom de ce bon gâteau comorien bien sucré, qui accompagne nos cafés dans les cérémonies de mariage, ou autres festivités joyeuses. Votre femme a appelé sa fondation humanitaire Halouwa-Tété, respectivement les deux prénoms de vos filles. Ce dernier prénom voulant dire: un beau cadeau. Cela montre la fierté d’avoir une fille et la joie qui est la vôtre de les voir grandir». Hors-sujet et mal dit. Pas de sentimentalisme, mais uniquement une argumentation basée sur le Droit. Autre perle: «Aujourd’hui, je suis rempli de haine contre tout ceux qui m’inflige [sic]cette douleur injuste de laisser ma fille en prison, si ce n’est que pour des rancunes personnelles politiques». C’est inutile de le dire car cela nous ramène sur le terrain des petits et grands sentiments. Hors-sujet. Et personne n’aimera ce genre de juges incompétents.
Malgré le caractère dramatique de la situation, on est obligé de rire quand on tombe sur la merveille des merveilles, l’assertion suivante de notre Grand Docteur: «Si je vous écris, c’est pour que vous, Président de la République, garant des droits de tout citoyen, preniez vos responsabilités devant cette justice qualifiée de corrompue et de malade, qui s’acharne contre les innocents et ménage les bandits et les voleurs en cols blancs». Qui mieux que le chantre national et officiel du crypto-sambisme peut parler de ces choses? En effet, qui mieux que lui connaît et fréquente au quotidien «les bandits et les voleurs en cols blancs»? Qui est le chef d’État comorien qui a le plus perverti la «Justice», par des empiétements intempestifs et criminels, si ce n’est son maître à penser, l’ancien Président Ahmed Sambi? Cela dit, envoyer en prison cette fille, à ce stade de l’enquête, est très malvenu. Personnellement, j’ai entendu un politicien qui ne porte pas sur son cœur le Grand Docteur Sounhadj Attoumane expliquer la grave injustice faite à sa fille, et les dysfonctionnements voulus de la «Justice» sur le sujet. Mais, la démarche du Grand Docteur Sounhadj Attoumane est maladroite, et ça se comprend. Voir sa fille en prison est la plus horrible des prisons, une douleur atroce et insupportable. En plus, emprisonner Nadia Attoumane le jour même de son anniversaire est un acte ignoble, qui traduit un manque total d’humanité. Cela ne grandit pas la «Justice» comorienne.
On tombe sur une maladresse de taille quand le Grand Docteur Sounhadj Attoumane dit à Ikililou Dhoinine: «Je suis sûre [sic] que vous ne souhaitez pas que cela arrive à Halouwa un jour. N’oubliez pas qu’on a pris le thé ensemble, qu’on a parlé de l’avenir et que quand je venais chez vous, Halouwa m’appelait tonton». C’est du sentimentalisme et de l’angélisme. On fait ce genre de remarques quand on réclame un service personnel qu’on peut obtenir ou pas. Mais, dans le contexte d’une fille emprisonnée, cela complique son dossier car on a l’impression malheureuse que Papa demande la clémence pour sa fille. Or, le fait d’avoir pris le thé ensemble avec le Président de la République ne doit pas avoir d’incidence sur l’affaire, si on doit la situer uniquement sur le terrain du Droit. La fille du Président appelait le Grand Docteur Sounhadj Attoumane «Tonton», et c’est le signe d’une bonne éducation, mais pas un argument à mettre sur la table quand il s’agit d’une affaire pénale suivie ou précédée d’une incarcération. Le Grand Docteur Sounhadj doit engager un très bon avocat et contester toute la procédure suivie dans cette affaire, en faisant tout pour dépolitiser et dépersonnaliser le cas.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 18 février 2014.
Le Grand Docteur Sounhadj Attoumane est un père. Sa fille Nadia est en prison, dans le cadre de la procédure «judiciaire» ouverte sur la honteuse affaire de la «citoyenneté économique». Mlle Nadia Attoumane était, aux dires de son auguste père, «la secrétaire de Abou Achirafi. Dans son travail, elle était chargée de la correction de passeports et cartes d’identités erronées. Et voilà que ce travail administratif de secrétaire, qu’elle était, lui vaut d’être maintenue en prison, alors que tout la disculpe». Nos divergences politiques avec le Grand Docteur Sounhadj Attoumane ne doivent pas nous inciter à manquer de cœur dans cette affaire dramatique. Donc, nous compatissons, et de tout cœur, car nous sommes, dans le cas de certains, des pères de famille, et nous ne souhaitons aucun malheur aux enfants d’autrui. Nous sommes sur une arène politique et les familles, laissons-les de côté.
Seulement, la démarche du Grand Docteur Sounhadj Attoumane est mal entreprise. Elle frise souvent la mendicité politique, alors qu’elle doit se limiter à une demande d’application de la Loi. Au surplus, chaque fois que le Grand Docteur Sounhadj Attoumane prend la plume pour faire profiter ses lumières aux Comoriens, il le fait mal, et son texte est toujours truffé d’inexactitudes et fautes d’orthographe, grammaire et syntaxe. Ce n’est pas bien. Sans aucun souci d’exhaustivité, nous pourrions relever les petites pépites suivantes: «Un proverbeAnjouanais» au lieu d’«un proverbe anjouanais», «la procureur» au lieu de «la procureure», «la mauvaise foie» au lieu de «la mauvaise foi», «aurait du lui écrire» au lieu de «aurait dû lui écrire», «entrain» au lieu de «en train», «lescomoriens» au lieu de «les Comoriens», «ceux qui m’inflige» au lieu de «ceux qui m’infligent», «je suis sûre» au lieu de «je suis sûr». Ça ne sert à rien d’allonger cette malheureuse liste qui veut dire ce qu’elle veut dire.
Passons… Examinons le fond de la lettre ouverte du Grand Docteur Sounhadj Attoumane. Cette lettre traduit le souci d’un père face à la situation malheureuse à laquelle est confrontée sa fille. Il y a quelque chose de malsain dans le sort fait à Nadia Attoumane, parce que la présomption d’innocence n’a pas été respectée, il n’y a pas eu de jugement, et une personne se trouve déjà en prison comme si elle était frappée de «présomption de culpabilité», et en Droit, celle-ci n’existe pas. Nadia Attoumane a été jetée dans une prison alors qu’aucun juge n’a formellement reconnu sa culpabilité et exigé son emprisonnement. On ne lui a pas signifié de manière précise et légale ce dont elle est coupable. Donc, sans avoir à me prononcer sur son innocence ou sur sa culpabilité, si j’étais le juge chargé d’instruire son affaire, je ne l’aurais jamais fait incarcérer. Il aurait suffi de lui dire de se tenir à la disposition de la Justice, et la laisser libre de ses mouvements. C’est ce qui se passe dans les pays développés sur le plan institutionnel, y compris sur celui de la Justice. Mais, les Comores sont très en retard en la matière parce que la procédure est rarement respectée, et les Magistrats sont incompétents et corrompus. Pour tout dire, ce ne sont même pas des Magistrats, mais des charlatans en robe noire qui, au lieu de sécuriser la société comorienne par le Droit, la précarisent par les abus.
Dans sa démarche paternelle, qu’aurait entreprise n’importe quel père, le Grand Docteur Sounhadj Attoumane clame l’innocence de sa fille. Cela l’honore, et il ne viendrait à l’esprit de personne l’idée de déclarer urbi et orbi que sa fille est coupable. En même temps, il faudra reconnaître que ce qui fait le charme des Comores, c’est la prévalence de l’innocence. Tout le monde est innocent aux Comores, et même la prison comorienne est un club d’innocents. Ne nous prononçons donc pas sur l’innocence ou sur la culpabilité de Nadia Attoumane car, pour le faire, il faudra avoir en main son dossier. La grande erreur commise en la matière par le Grand Docteur Sounhadj a été donc non pas une remise en cause de la procédure à laquelle les Magistrats ont eu recours pour enfermer sa fille, mais la proclamation de l’innocence de sa fille. Cette position fragilise sa démarche. Mais, il y a bien pire dans la démarche entamée par le Grand Docteur Sounhadj Attoumane, qui veut ramener un dossier de «Justice», même quand il s’agit d’une «Justice» tronquée, sur le terrain des sentiments et de la politique.
En effet, sur sa lettre ouverte, on retrouve les arguments spécieux suivants: «Monsieur le Président, Vous êtes père de deux filles, dont l’aînée prénommée, Halouwa, le nom de ce bon gâteau comorien bien sucré, qui accompagne nos cafés dans les cérémonies de mariage, ou autres festivités joyeuses. Votre femme a appelé sa fondation humanitaire Halouwa-Tété, respectivement les deux prénoms de vos filles. Ce dernier prénom voulant dire: un beau cadeau. Cela montre la fierté d’avoir une fille et la joie qui est la vôtre de les voir grandir». Hors-sujet et mal dit. Pas de sentimentalisme, mais uniquement une argumentation basée sur le Droit. Autre perle: «Aujourd’hui, je suis rempli de haine contre tout ceux qui m’inflige [sic]cette douleur injuste de laisser ma fille en prison, si ce n’est que pour des rancunes personnelles politiques». C’est inutile de le dire car cela nous ramène sur le terrain des petits et grands sentiments. Hors-sujet. Et personne n’aimera ce genre de juges incompétents.
Malgré le caractère dramatique de la situation, on est obligé de rire quand on tombe sur la merveille des merveilles, l’assertion suivante de notre Grand Docteur: «Si je vous écris, c’est pour que vous, Président de la République, garant des droits de tout citoyen, preniez vos responsabilités devant cette justice qualifiée de corrompue et de malade, qui s’acharne contre les innocents et ménage les bandits et les voleurs en cols blancs». Qui mieux que le chantre national et officiel du crypto-sambisme peut parler de ces choses? En effet, qui mieux que lui connaît et fréquente au quotidien «les bandits et les voleurs en cols blancs»? Qui est le chef d’État comorien qui a le plus perverti la «Justice», par des empiétements intempestifs et criminels, si ce n’est son maître à penser, l’ancien Président Ahmed Sambi? Cela dit, envoyer en prison cette fille, à ce stade de l’enquête, est très malvenu. Personnellement, j’ai entendu un politicien qui ne porte pas sur son cœur le Grand Docteur Sounhadj Attoumane expliquer la grave injustice faite à sa fille, et les dysfonctionnements voulus de la «Justice» sur le sujet. Mais, la démarche du Grand Docteur Sounhadj Attoumane est maladroite, et ça se comprend. Voir sa fille en prison est la plus horrible des prisons, une douleur atroce et insupportable. En plus, emprisonner Nadia Attoumane le jour même de son anniversaire est un acte ignoble, qui traduit un manque total d’humanité. Cela ne grandit pas la «Justice» comorienne.
On tombe sur une maladresse de taille quand le Grand Docteur Sounhadj Attoumane dit à Ikililou Dhoinine: «Je suis sûre [sic] que vous ne souhaitez pas que cela arrive à Halouwa un jour. N’oubliez pas qu’on a pris le thé ensemble, qu’on a parlé de l’avenir et que quand je venais chez vous, Halouwa m’appelait tonton». C’est du sentimentalisme et de l’angélisme. On fait ce genre de remarques quand on réclame un service personnel qu’on peut obtenir ou pas. Mais, dans le contexte d’une fille emprisonnée, cela complique son dossier car on a l’impression malheureuse que Papa demande la clémence pour sa fille. Or, le fait d’avoir pris le thé ensemble avec le Président de la République ne doit pas avoir d’incidence sur l’affaire, si on doit la situer uniquement sur le terrain du Droit. La fille du Président appelait le Grand Docteur Sounhadj Attoumane «Tonton», et c’est le signe d’une bonne éducation, mais pas un argument à mettre sur la table quand il s’agit d’une affaire pénale suivie ou précédée d’une incarcération. Le Grand Docteur Sounhadj doit engager un très bon avocat et contester toute la procédure suivie dans cette affaire, en faisant tout pour dépolitiser et dépersonnaliser le cas.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 18 février 2014.