Une semaine après le naufrage tragique de Lampedusa qui a coûté la vie à plus de 300 immigrés, François Hollande a annoncé mercredi qu'i...
Une semaine après le naufrage tragique de Lampedusa qui a coûté la vie à plus de 300 immigrés, François Hollande a annoncé mercredi qu'il proposerait «dans les prochains jours une politique» aux partenaires européens de la France.
La proposition pourrait s'articuler «autour du triptyque, prévention, solidarité, protection», explique le chef de l'Etat dans une interview dont le «Nouvel observateur» publie des extraits sur son site internet.
L'Union européenne «ne peut tolérer de voir au large de ses côtes des gens mourir dans des conditions épouvantables, pour fuir la misère ou les guerres», poursuit le président de la République qui estime que l'Europe «doit en tirer les leçons».
Déclinant les trois volets de sa proposition, Hollande précise qu'il entend par «prévention» une «meilleure coopération avec les pays d'origine et un meilleur accueil des réfugiés au plus près des zones de conflit». La «solidarité», poursuit-il, suppose «une politique euroméditerranéenne beaucoup plus active en amplifiant encore le soutien aux pays des printemps arabes». Quant à la «protection», elle signifierait «un renforcement de la surveillance des frontières, qui est le rôle de l'agence européenne Frontex, et une lutte plus efficace contre les passeurs».
Barroso : «Je n'oublierai jamais la vision de ces cercueils»
«Ce drame est un drame européen», a d'ailleurs remarqué Enrico Letta, le chef du gouvernement italien, qui s'est rendu ce mercredi à Lampedusa avec Angelino Alfano, son ministre de l'Intérieur, José Manuel Barroso, le président de la commission européenne et Cecilia Malmström, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures. Leur délégation a été accueillie par les huées de manifestants en colère. Après une hésitation, ces dirigeants européens se sont rendus au centre d'accueil surpeuplé des immigrés (un millier de personnes pour 250 places).
Enrico Letta, José Manuel Barroso, Cecilia Malsmtröm et Angelino Alfano se sont recueillis devant les corps des migrants, en majorité érythréens, alignés dans un hangar. A ce jour, 296 corps ont été repêchés par les secours. «Je n'oublierai jamais la vision de ces cercueils», a concédé José Manuel Barroso.
Cecilia Malmström (à gauche), Giusi Nicolini (écharpe vert-blanc-rouge), José Manuel Barroso et Enrico Letta se sont recueillis devant les cercueils des victimes à Lampedusa.
La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, a estimé que cette visite, non prévue au programme officiel, était «une étape indispensable», «pour voir de près l'immense tragédie qui se vit sur l'île.» «Je crois que le gouvernement italien doit demander des excuses aux enfants et aux survivants pour la manière dont notre pays les traite. Seulement après, nous pourrons demander à l'Europe d'assumer ses propres responsabilités», s'est-elle emportée.
Des funérailles nationales en Italie
Le président du conseil italien a promis des funérailles nationales pour les victimes. Le conseil des ministres italien de cet après-midi devait également se pencher sur la question des réfugiés et sur la mise à disposition d'un fonds destiné aux migrants mineurs.
«L'Europe est avec les habitants de Lampedusa, a assuré José Manuel Barroso. Le problème de l'un de nos pays, comme l'Italie, doit être perçu comme un problème de toute l'Europe. L'Europe ne peut pas détourner la tête.» Le président de la commission européenne a accepté, à la demande du président du conseil italien, que le thème de l'immigration clandestine soit inscrit à l'agenda du prochain conseil européen, prévu les 24 et 25 octobre. Il a également annoncé le déblocage de 30 millions d'euros pour la rénovation de ces centres, tout en reconnaissant que «bien plus doit être fait».
«Ouvrir des canaux pour une migration plus régulière»
A ses côtés, Cecilia Malmström a répété que les Etats membres de l'UE allaient mettre en place une vaste opération de «sécurité et de sauvetage» de migrants en Méditerranée. D'ores et déjà, le vice-directeur de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes, a annoncé le déblocage de deux millions d'euros supplémentaires pour l'Italie, «en lui donnant la priorité sur d'autres missions», dans une interview à l'agence italienne Ansa.
«Nous devons ouvrir des canaux pour une migration plus régulière», a ajouté la commissaire européenne, citant la création de «visas humanitaires» et la possibilité de réclamer l'asile depuis un pays tiers, hors de l'UE.
Pas question en revanche de revoir l'accord de Dublin, qui impose au pays d'arrivée de traiter les demandes. A cet égard, Barroso a rappelé aux Italiens que sur 100 000 demandes enregistrées en 2012, 70 % sont traitées dans cinq pays -- Allemagne, France, Suède, Royaume uni, Belgique.
La proposition pourrait s'articuler «autour du triptyque, prévention, solidarité, protection», explique le chef de l'Etat dans une interview dont le «Nouvel observateur» publie des extraits sur son site internet.
L'Union européenne «ne peut tolérer de voir au large de ses côtes des gens mourir dans des conditions épouvantables, pour fuir la misère ou les guerres», poursuit le président de la République qui estime que l'Europe «doit en tirer les leçons».
Déclinant les trois volets de sa proposition, Hollande précise qu'il entend par «prévention» une «meilleure coopération avec les pays d'origine et un meilleur accueil des réfugiés au plus près des zones de conflit». La «solidarité», poursuit-il, suppose «une politique euroméditerranéenne beaucoup plus active en amplifiant encore le soutien aux pays des printemps arabes». Quant à la «protection», elle signifierait «un renforcement de la surveillance des frontières, qui est le rôle de l'agence européenne Frontex, et une lutte plus efficace contre les passeurs».
Barroso : «Je n'oublierai jamais la vision de ces cercueils»
«Ce drame est un drame européen», a d'ailleurs remarqué Enrico Letta, le chef du gouvernement italien, qui s'est rendu ce mercredi à Lampedusa avec Angelino Alfano, son ministre de l'Intérieur, José Manuel Barroso, le président de la commission européenne et Cecilia Malmström, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures. Leur délégation a été accueillie par les huées de manifestants en colère. Après une hésitation, ces dirigeants européens se sont rendus au centre d'accueil surpeuplé des immigrés (un millier de personnes pour 250 places).
Enrico Letta, José Manuel Barroso, Cecilia Malsmtröm et Angelino Alfano se sont recueillis devant les corps des migrants, en majorité érythréens, alignés dans un hangar. A ce jour, 296 corps ont été repêchés par les secours. «Je n'oublierai jamais la vision de ces cercueils», a concédé José Manuel Barroso.
Cecilia Malmström (à gauche), Giusi Nicolini (écharpe vert-blanc-rouge), José Manuel Barroso et Enrico Letta se sont recueillis devant les cercueils des victimes à Lampedusa.
La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, a estimé que cette visite, non prévue au programme officiel, était «une étape indispensable», «pour voir de près l'immense tragédie qui se vit sur l'île.» «Je crois que le gouvernement italien doit demander des excuses aux enfants et aux survivants pour la manière dont notre pays les traite. Seulement après, nous pourrons demander à l'Europe d'assumer ses propres responsabilités», s'est-elle emportée.
Des funérailles nationales en Italie
Le président du conseil italien a promis des funérailles nationales pour les victimes. Le conseil des ministres italien de cet après-midi devait également se pencher sur la question des réfugiés et sur la mise à disposition d'un fonds destiné aux migrants mineurs.
«L'Europe est avec les habitants de Lampedusa, a assuré José Manuel Barroso. Le problème de l'un de nos pays, comme l'Italie, doit être perçu comme un problème de toute l'Europe. L'Europe ne peut pas détourner la tête.» Le président de la commission européenne a accepté, à la demande du président du conseil italien, que le thème de l'immigration clandestine soit inscrit à l'agenda du prochain conseil européen, prévu les 24 et 25 octobre. Il a également annoncé le déblocage de 30 millions d'euros pour la rénovation de ces centres, tout en reconnaissant que «bien plus doit être fait».
«Ouvrir des canaux pour une migration plus régulière»
A ses côtés, Cecilia Malmström a répété que les Etats membres de l'UE allaient mettre en place une vaste opération de «sécurité et de sauvetage» de migrants en Méditerranée. D'ores et déjà, le vice-directeur de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes, a annoncé le déblocage de deux millions d'euros supplémentaires pour l'Italie, «en lui donnant la priorité sur d'autres missions», dans une interview à l'agence italienne Ansa.
«Nous devons ouvrir des canaux pour une migration plus régulière», a ajouté la commissaire européenne, citant la création de «visas humanitaires» et la possibilité de réclamer l'asile depuis un pays tiers, hors de l'UE.
Pas question en revanche de revoir l'accord de Dublin, qui impose au pays d'arrivée de traiter les demandes. A cet égard, Barroso a rappelé aux Italiens que sur 100 000 demandes enregistrées en 2012, 70 % sont traitées dans cinq pays -- Allemagne, France, Suède, Royaume uni, Belgique.
LeParisien.fr