A Mayotte, la tomate est cultivée essentiellement en plein champ, avec des rendements extrêmement variables. Les attaques de ravageurs et...
A Mayotte, la tomate est cultivée essentiellement en plein champ, avec des rendements extrêmement variables. Les attaques de ravageurs et les maladies sont la première cause de cette variabilité, mais la conduite de la culture est aussi responsable de cette situation, avec la pratique de la taille et de l'ébourgeonnage. Une équipe du Cirad a mené l'enquête auprès des maraîchers de l'île et propose des solutions pour améliorer ces rendements.
A Mayotte, la tomate est la principale culture maraîchère. Elle est cultivée essentiellement en saison sèche et en plein champ, et ses rendements sont extrêmement variables. Pourquoi une telle variabilité ? Quels facteurs, biotiques ou techniques, sont en cause ? Une équipe du Cirad a mené l'enquête auprès de plusieurs maraîchers de l'île afin de comprendre les raisons de cette situation et d'y remédier.
Une enquête dans les petites exploitations de l'île
L'enquête a porté sur un total de 50 champs de tomates, représentatifs des climats, des sols et des pratiques culturales des petites exploitations agricoles de l'île.
Les données, recueillies tous les quinze jours sur deux ans, concernaient la gestion des cultures, l'alimentation en eau, la densité des mauvaises herbes, l'absorption de l'azote par la culture et la disponibilité en éléments nutritifs des sols, ainsi que l'état sanitaire des cultures.
Les chercheurs ont ainsi pu chiffrer précisément les différences de rendement, entre les parcelles et les années, en fonction des méthodes de gestion des cultures.
Des rendements très variables
Les rendements varient considérablement selon les années et les sites, de 0,7 à 89 tonnes par hectare, et cette variabilité est principalement liée au nombre de fruits au mètre carré. D'où l'idée de rechercher les facteurs, biotiques et techniques, qui influent sur cette composante du rendement.
Selon les analyses effectuées, le premier facteur explicatif est l'état sanitaire des cultures. Même si les maraîchers utilisent des pesticides, ceux-ci n'ont que peu d'incidence sur l'état sanitaire des plantes. Les chercheurs ont constaté que les pesticides n'étaient généralement pas utilisés correctement par les maraîchers, avec bien souvent des doses trop fortes ou trop faibles, voire des matières actives inefficaces.
Ce mauvais usage fait d'ailleurs courir des risques pour l'environnement et pour les maraîchers eux-mêmes, sans réels bénéfices : tous les champs sont victimes de sévères attaques au début de la période de récolte, les principaux ravageurs étant la mouche de la tomate(Neoceratitis cyanescens) et la noctuelle (Helicoverpa armigera) auxquelles s'ajoute une maladie foliaire due au champignon Corynespora cassiicola.
Le second facteur qui influe sur le rendement est la densité de plantation. Là encore, les pratiques d'ébourgeonnage et de taille, qui consistent à ne garder que deux ou trois tiges portant des fruits pour chaque plante, et ce, quelle que soit la densité de plantation, tendent à limiter le nombre de fruits par plant, et donc les rendements.
Densité de plantation et lutte contre les ravageurs
Dans le premier cas, la solution serait d'améliorer les connaissances des maraîchers sur l'usage des pesticides et les mesures de lutte, afin qu'ils puissent combattre efficacement les problèmes sanitaires et limitent les risques pour l'environnement et pour eux-mêmes.
Dans le second cas, les chercheurs préconisent, entre autres, d'augmenter la densité de plantation, en conservant 2 ou 3 tiges par plant, ou d'augmenter le nombre de tiges par plante, en s'abstenant de tailler.
Les résultats de cette étude indiquent clairement qu'il est possible d'améliorer les rendements de la tomate en adoptant des mesures de lutte contre les ravageurs mieux appropriées et en modifiant la gestion de la végétation.
Des études doivent encore être menées pour trouver un compromis qui permette aux petits producteurs d'augmenter leur production, en fonction de leur propre système de culture, tout en réduisant l'usage des pesticides.
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