Le service des renseignements financiers a lancé une enquête sur les origines du financement de l'achat de certains matériels de propa...
Le service des renseignements financiers a lancé une enquête sur les origines du financement de l'achat de certains matériels de propagande d'un candidat à l'élection présidentielle. Il ne s'agit pourtant pas du seul candidat dont le financement de la campagne semble opaque. Faute de réglementation et de cadre légal clair, les candidats à l'élection présidentielle malgache peuvent dépenser sans limite et sans plafond pour séduire les électeurs.
Un candidat affirme ne disposer que de 50 000 dollars pour financer sa campagne. Un autre assure ne pas pouvoir dépasser les 2 millions de dollars de dépenses pour sa campagne électorale. Début septembre, un autre a confié avoir déjà dépensé le million de dollars pour la précampagne alors que la campagne officielle n'avait même pas encore commencé.
Mais si certains prétendants à la magistrature suprême se veulent transparents quant au montant de leurs dépenses de campagne, la plupart restent évasifs sur le sujet, éludant les questions, affirmant ne pas avoir la possibilité d'en calculer le montant total.
Les ressources semblent pourtant intarissables chez certains candidats dont la campagne de communication est sans doute la plus agressive que Madagascar ait connue depuis l'indépendance.
Des déplacements quotidiens en avion privé pour couvrir jusqu'à cinq localités par jour alors qu'une heure de vol peut coûter jusqu'à 2000 dollars de l'heure. Des publicités politiques tournant en boucle sur les chaînes de télévision privée, ou encore des cachets faramineux pour les artistes qui suivent les candidats dans toute leur tournée.
Cotisations familiales
Cette absence de transparence ne concerne pas seulement le montant consacré au financement de la campagne, elle porte également sur l'identité de ceux qui sont censés avoir mis à disposition des candidats les fonds utilisés pour la campagne.
Tous se contentent de parler de cotisations familiales ou encore de soutien financier octroyé par un partenaire économique local, voire même étranger.
Le soutien d'un partenaire étranger est justement l'argument avancé par l'ancien premier ministre Camille Vital pour expliquer l'arrivée de 350 véhicules 4x4 et d'un cargo de centaine de milliers de tee-shirts.
Mais le service de renseignement financier a quand même tenu à lancer une enquête suite à une déclaration de suspicion de blanchiment d'argent par rapport à l'origine des fonds utilisés pour l'achat de ces matériels destinés selon le candidat à sa campagne électorale.
Jusqu'ici, c'est pourtant encore la seule enquête ouverte par le service, faute d'autre déclaration de suspicion de blanchiment d'argent.
Et même si les dépenses supposées paraissent plus importantes que la capacité financière inscrite sur les comptes en banque des candidats, faute de cadre légal clair, les candidats et les partis politiques ne sont nullement obligés de rendre des comptes sur le financement de leur campagne électoral.
Les organisations de la société civile avaient bien réclamé l'adoption d'une réglementation strict sur le sujet, mais leurs revendications sont jusqu'ici restées lettre morte.
Lu sur BBC Afrique
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