Mkazi, le 10 octobre 2013 Honorable Assistance, Distingués invités, Ce jour est une grande date pour les Comoriens en gé...
Mkazi, le 10 octobre 2013
Honorable Assistance,
Distingués invités,
Ce jour est une grande date pour les Comoriens en général mais surtout pour ceux qui vivent ici à Ngazidja.
L’histoire va certainement retenir que, depuis plusieurs
décennies que notre population vit au rythme de la mortalité et de la
morbidité liées au paludisme, notre pays s’engage résolument, en ce 10
octobre 2013, dans cette belle ville historique de Bambao, la ville de
Mkazi, dans la dernière ligne droite pour vaincre cette terrible maladie
qui est le paludisme sur l’ensemble du territoire.
Je voudrais donc, au nom du Gouvernement de la
République, de toutes les Institutions aussi bien nationales
qu’insulaires dont les Gouvernorats, et en mon nom personnel, adresser
mes salutations chaleureuses et amicales ainsi que mes remerciements à
toutes les personnes, ici présentes, pour avoir accepté de participer à
cette cérémonie solennelle, qui marque le lancement officiel de la
campagne d’élimination du paludisme, par le traitement de masse à
Ngazidja.
Aussi, je rends un hommage appuyé aux élus, aux maires, à
la Notabilité et aux Oulémas de Ngazidja pour leur disponibilité, leur
écoute attentive, leur engagement et surtout leur présence aux côtés du
peuple pour un devenir meilleur dans une Union des Comores sans
paludisme.
Une mention spéciale aux jeunes filles et garçons qui
doivent comprendre qu’il s’agit ici de leur avenir dont il est question
car comme disait l’autre, il faut bien « un esprit sain dans un corps
sain ».
Permettez-moi aussi d’adresser mes encouragements à la
Vice-présidence chargée du Département de la Santé, à tout le personnel
du Ministère ainsi qu’aux hommes et femmes qui ne ménagent aucun effort
pour que notre pays réussisse à relever le défi de l’élimination du
paludisme.
Qu’il me soit également permis de saisir cette occasion
pour manifester notre reconnaissance à tous les partenaires, multi et
bilatéraux, plus particulièrement à la République Populaire de Chine, à
l’Université de la Médecine traditionnelle de Guangzhou, pour leur
assistance et leur concours multiforme en faveur du bien-être du peuple
comorien.
Je suis d’autant plus réconforté que c’est quand j’étais
Vice-président en charge du Ministère de la santé que la stratégie de
traitement de masse du paludisme a été mise en place à Mohéli et que
lors d’un déplacement en Chine j’ai fait le plaidoyer pour que cette
nouvelle stratégie soit étendue sur l’ensemble du territoire national.
Ainsi donc, cette forte mobilisation d’aujourd’hui à
Mkazi, traduit la vitalité de la coopération sino-comorienne, de la
solidarité internationale, mais aussi la force de l’engagement
renouvelé de tous les acteurs, à accompagner le Gouvernement dans ses
actions de développement en général et de lutte contre la maladie en
particulier.
Comme vous le savez, au niveau national et sous
régional, l’environnement actuel de la lutte antipaludique exige que
toutes les stratégies prennent en compte un certain nombre de facteurs,
notamment la croissance démographique, l’urbanisation, les situations
d’urgence humanitaires complexes, les déplacements des vecteurs du
paludisme, sans oublier les effets de la mondialisation et les
conséquences géographiques du changement climatique.
Plus encore, le contexte actuel de crise financière
mondiale nous interpelle sur l’impérieuse nécessité de l’efficience dans
la gestion technique, managériale et financière de nos interventions de
lutte contre le paludisme.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
Aux Comores où le paludisme demeure un problème de santé
publique, des efforts importants ont été réalisés et des progrès ont
été enregistrés au cours de ces dernières années, dans notre combat
acharné contre cette maladie.
Ainsi, trois campagnes successives, de distribution de
masse des moustiquaires imprégnées d’insecticides pour la couverture
universelle, ont été organisées entre 2008 et 2010 et une campagne de
renouvellement est programmée au cours de cette année 2013.
Le traitement et le diagnostic du paludisme sont gratuits, depuis l’année 2010, dans toutes les structures sanitaires publiques.
Depuis 2007, le gouvernement a lancé un projet national
d’élimination rapide du paludisme par le traitement de masse qui a été
mise en œuvre, avec succès, à Mwali en 2007 et à Ndzuwani en 2012.
Aujourd’hui, nous pouvons dire que cette maladie, le
paludisme, est sur le point d’être éliminé dans ces deux îles. Mais,
vous conviendrez avec moi que, même avec ces bons résultats à Ndzuwani
et Mwali, cette tendance positive risque de se renverser si Ngazidja
garde le niveau de transmission qui est le sien aujourd’hui et qui
représente plus de 99% des cas enregistrés, avec plus de 9000 cas par
mois.
Nous avons donc le devoir de protéger aussi la
population de Ngazidja afin de donner le dernier coup de massue au
paludisme dans notre pays.
Ainsi, je m’en voudrais de ne pas saisir cette
opportunité qui m’est offerte pour rendre hommage, féliciter et
encourager les autorités et responsables des îles de Ndzuwani et de
Mwali, pour les progrès qu’ils ont réalisés en démontrant que cette
politique nous amènera à bâtir un pays sans paludisme.
Chers compatriotes,
Nous devons comprendre que le progrès ne viendra de
nulle part ailleurs, il doit découler des décisions que nous prenons,
des actions que nous engageons et de l’espoir que nous porterons dans
nos cœurs.
Je suis donc convaincu qu’avec l’aide d’Allah le tout
puissant nous allons vaincre cette maladie, mettre fin à la souffrance
et œuvrer pour le développement de notre cher pays.
Je salue encore une fois le partenariat national, le
partenariat mondial « Faire reculer le paludisme », le fonds Mondial de
lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, à travers cette
sagesse africaine qui dit « si vous voulez aller rapidement, vous y
allez seul, mais si vous voulez aller plus loin, allez-y avec les
autres ».
C’est pour dire, tout simplement, que si nous voulons
avoir des résultats et des impacts durables, nous devons, ensemble,
faire encore plus contre ce fléau.
Parce que nous savons que notre système de santé connaît
certaines insuffisances qui peuvent compromettre la mise en œuvre des
interventions techniques de lutte contre le paludisme et d’autres
maladies, et nous savons également que nous devons les contenir.
Pour cela, une synergie doit s’imposer dans l’action, à
travers une collaboration véritable et une intégration effective avec
des programmes tels que le Programme Elargi de Vaccination, le Programme
de santé de la reproduction, la prise en charge intégrée des maladies
de l’enfant, et tous les autres.
Ce faisant, notre pays démontre si besoin est, son engagement dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Le chemin vers un pays sans paludisme est parsemé de
beaucoup d’embûches et cela demande beaucoup d’efforts, surtout en
termes de mobilisation des ressources additionnelles pour maintenir les
acquis.
Pour ma part, je ne doute pas, un seul instant, que la
diversité d’expertise et de partenaires, présents et représentés dans le
pays, sera capitalisée pour atteindre les objectifs définis et les
résultats attendus.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
Le meilleur investissement que nous puissions faire pour
le développement socio-économique de ce pays, c’est de réussir à
éliminer le paludisme.
Pour cette raison, je lance aujourd’hui un vibrant
appel, à tous les membres de mon Gouvernement, à tous les Pays amis et à
tous les partenaires au développement, à s’investir d’avantage pour
qu’ensemble nous sortions victorieux de ce combat contre le paludisme.
Le Gouvernement pour sa part, à travers la
Vice-présidence en charge du Ministère de la Santé, va continuer à
mobiliser les énergies et les ressources nécessaires pour atteindre son
objectif de l’élimination effective du paludisme d’ici 2015 en Union des
Comores.
Pour faire des progrès afin d’avoir des impacts positifs
dans la lutte contre le paludisme, il nous faut des femmes et des
hommes responsables.
Des femmes et des hommes bien formés qui maîtrisent les
différentes facettes de la maladie. Des femmes et des hommes
visionnaires. Ces hommes et ces femmes sont dans ce pays et nous devons
les encourager.
Aujourd’hui, alors que nous entamons le compte à rebours
contre le paludisme, nous songeons au travail que nous allons devoir
accomplir pour rayer cette maladie du territoire national. Parce que le
paludisme est une maladie mortelle transmise par les moustiques, qui
fait plusieurs victimes chaque année. Il s’agit principalement de
nouveau-nés, d’enfants et de femmes enceintes.
Pour la combattre donc, il faut unir nos forces. Je
tiens donc à féliciter le Département de la santé pour avoir réussi à
associer de nombreux partenaires dans ce combat, venant d’horizons
différents, chacun apportant ses compétences, ses moyens techniques ou
financiers.
En fédérant ainsi les énergies autour de ce combat, nous
faisons notre devoir. En effet, l’éthique de la coopération
internationale pour le développement n’est-elle pas de faire
travailler ensemble différents acteurs publics et privés- dans le cadre
d’actions visant d’abord le bénéfice direct des populations, sur le plan
de la santé, de l’éducation et de tout ce qui permet de sortir de la
pauvreté ?
Je souhaite plein succès à ce combat, dont je ne doute
pas qu’il bénéficiera aux populations touchées par le fléau du
paludisme, et je suis persuadé qu’avec le concours de tous, nous en
sortirons vainqueurs.
Avant de terminer mon propos, je voudrais, encore une
fois, vous renouveler mes remerciements et ceux du Gouvernement pour
avoir accepté de venir participer à cette cérémonie, malgré les
multiples contraintes auxquelles vous êtes confrontés dans vos agendas
quotidiens.
Aux habitants de cette belle ville de Mkazi, je voudrais
encore une fois vous exprimer toute ma joie et ma gratitude pour
l’accueil si fraternel que vous avez bien voulu nous réserver.
Enfin, je formule les vœux ardents que cette rencontre
soit une fois de plus, l’occasion pour nous, d’intensifier les efforts
pour mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation de nos
ambitions pour le pays et pour notre victoire dans la lutte contre le
paludisme.
Vive la coopération internationale !
Vive la coopération sino-comorienne !
Vive l’Union des Comores sans paludisme !
Je vous remercie.