Que Mayotte soit un Lampedusa à la puissance 10 comme l'a rappelé l'historien Bernard Lugan n'est pas la seule raison de ce po...
Que Mayotte soit un Lampedusa à la puissance 10 comme l'a rappelé l'historien Bernard Lugan n'est pas la seule raison de ce point de vue. Quand bien même aucun clandestin ne tenterait de venir accoucher à Mayotte afin d'obtenir la nationalité française ; quand bien même aucun Mahorais ne quitterait sa terre pour venir sur la nôtre ; quand bien même le RSA français ne serait pas versé à Mayotte, je répondrais : les Mahorais ne sont pas français ! Notre réponse n'est pas celle d'un banquier calculant la rentabilité de cette départementalisation comme d'autres calculent la rentabilité de l'immigration. Rentable ou pas, la départementalisation de Mayotte (tout comme l'immigration cela va de soi), c'est non ! Notre réponse est celle de porte-parole du peuple français autochtone qui refuse de se faire voler son nom et de disparaître dans le silence, pas celle de politiciens comptables ! Si un Mahorais est français, qui suis-je, moi, enfant du Dauphiné ayant grandi sous l'air alpin de nos montagnes françaises ?
Car c'est en France « métropolitaine » que l'avenir de notre peuple se joue, Mayotte n'étant que le symbole supplémentaire du détournement de notre nom, c'est-à-dire de nos spécificités, de notre identité, subtil mélange d'identités régionales et européennes réunies par une histoire française commune. Si l'on admet que les Mahorais sont français comme les Auvergnats (voire davantage diront certains, « puisqu'ils l'ont, eux, choisie cette citoyenneté »), alors cela ôte tout sens au mot « français ». Si tout le monde peut être français, plus personne ne l'est vraiment.
En revanche si l'on affirme qu'un peuple extra-européen (qui ne parle qu'un français approximatif, et qui, cerise sur la gâteau, est musulman) ne peut en aucun cas être « français », alors nous devons également revoir notre conception de la nationalité en France « métropolitaine ». Car les « Français » portant ces caractéristiques identitaires éloignées des nôtres sont entre 8 et 12 millions en France et les statisticiens prévoient qu'ils seront majoritaires en 2050 (date qui peut paraître lointaine mais que ma génération connaîtra puisqu'en 2050 j'aurai l'âge de M. Alain Juppé et que mon neveu aura celui de Mme Marine Le Pen). Je me sens pleinement concerné par cette transformation identitaire que connaît la France et je ne peux me résoudre à défendre les « Français » tel qu'ils sont définis par tous les partis politiques (sans exception) au détriment de mon peuple (Français de souche européenne, autochtones).
Si nous voulons que la France soit toujours peuplée de Français au sens identitaire du terme au XXIe siècle, nous ne pouvons rester prisonniers des conceptions républicaines dépassées que l'on nous impose.
Le Bloc identitaire propose des solutions à ces problèmes que personne n'ose soulever ! Il est tout d'abord nécessaire de séparer la citoyenneté de la nationalité, la citoyenneté relevant de l'appartenance administrative et la nationalité de l'appartenance identitaire. Selon cette définition on peut donc très bien être citoyen français, c'est-à-dire un citoyen régi par la République française, sans être pour autant de nationalité française. Les Mahorais pourraient ainsi être citoyens français, de nationalité comorienne. Ils resteraient donc comoriens à part entière et n'appartiendraient pas au peuple français. De la même manière, je serais un citoyen français de nationalité française. Appartenant pleinement au peuple français, je ne pourrais en revanche me revendiquer Mahorais, Martiniquais ou Réunionnais.
Ma nationalité française signifie également que je participe aux décisions importantes concernant l'avenir de mon peuple, et que mon installation sur la terre de France est acquise et définitive. Ce ne serait bien sûr pas le cas si je vivais à Mayotte ou en Guadeloupe. La nationalité que nous proposons est juste et réciproque. En Guadeloupe par exemple, il serait juste qu'un citoyen français de nationalité guadeloupéenne ait plus de droits qu'un citoyen de nationalité française. Mais l'inverse doit être également vrai.
De même, les citoyens français de nationalités algérienne, ivoirienne, etc. n'auront pas les mêmes droits que les autochtones de nationalité française et ne pourront être identifiés comme français. Contrairement à l'individu possédant la nationalité française, son installation sur notre terre ne serait pas acquise de manière définitive.
La redéfinition de la citoyenneté et de la nationalité est la première étape indispensable pour que le peuple français autochtone retrouve un nom, une existence et une légitimité. Le combat politique des Identitaires s'inscrit dans celui de la lutte de libération d'un peuple qui souhaite retrouver ses particularités, sa fierté, son pouvoir de décision et son autonomie. Ce que nous souhaitons pour notre peuple, nous sommes prêts à le donner aux autres peuples qui vivent encore sous la coupe de l'empire français. La réciprocité est le meilleur gage de paix et de respect de l'Autre.
Arnaud Gouillon
Candidat identitaire à l'élection présidentielle de 2012.
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