Là où il y a de la bonne chair, il y a forcément un bel os ! En Union des Comores, la mouvance présidentielle est entrain de conso...
Là où il y a de la bonne chair, il y a forcément un bel os !
En Union des Comores, la mouvance présidentielle est entrain de consommer une guerre entre Ikiliou et Sambi. L’orange qui s’apparente aussi
au pouvoir en place fait croiser le fer entre Mohamed Daoudou et
Mouigni Baraka. La CRC, un des principaux partis de l’Opposition est en
plein échange de tirs entre Azali et Msaidié. Pitié chers grands messieurs ! Avez-vous pensé une seule fois au regard du peuple, ou puisque vos yeux sont fermés vous pensez ne pas être vus par ce peuple?
C’est avéré qu’en politique celui qui pose l’échelle s’apprête à l’escalader lui-même et que jamais il ne
la posera pour une personne d’autre. Il va de soi que cette échelle
existe bel et bien en politique, ce qui suppose des marches de bas en
haut et des personnes qui jalonnent cet escabeau de la
première jusqu’à la dernière marche. Pourquoi alors se bousculer si la
logique de la queue leu leu s’observe ? Pourquoi déranger la marche de
la file si le tour de tout un chacun est assuré ? Le problème est
entier, car en réalité cette échelle est furtif : la base est bancale et
le sommet est truffé; au milieu c’est le vide ! Ce qui explique que,
si tu tombes du sommet de l’échelle, tu t’écrase par
les lèvres sur terre sans amortissement et que pour aller au sommet de cette échelle, il se passe plusieurs mésaventures, beaucoup de concessions et trop de déconvenues. Au
final, le sommet de l’échelle se trouve aussi peuplé que ce qui
pourrait être la base. Pousse –toi que je puisse m’installer ! Bonjour
les conflits !!!
Tout le mal des Comores vient du fait qu’il n’existe pas beaucoup de vrais partis politiques. Il n’y a que plusieurs groupements circonstanciels qui gèrent périodiquement le pouvoir pour se disloquer après le pouvoir. Des partis en manque d’adhérents et qui portent souvent le nom de son président, puisque ledit parti ne vit qu’au rythme de ce président. Des partis non structurés et sans processus démocratique de prise de décision. Des partis pour la plupart familiaux, villageois et ou au mieux insulaires. Des partis sans projet, sans programme et sans idéologie.
Pourtant, un parti politique, un vrai, est composé de membres adhérents identifiés, avec des structures régionalisées partout dans le pays. Un parti forme et informe ses partisans dans le domaine politique, social et économique. Un parti institue un processus démocratique pour la désignation dans les instances et pour la prise de décision. Un parti construit l’avenir à partir de son passé, résiste aux tendances internes et les gère, affronte les oppositions externes, s’arme de beaucoup de motivation, de patience et formule constamment des propositions pour le bienêtre du peuple ; tout cela, que ça soit au pouvoir ou à l’opposition.
Ceux qui veulent faire la politique sans partis politiques faussent d’entrée le jeu politique. Gérer un Etat suppose une équipe avec les mêmes idéaux. Gouverner c’est prévoir !
Les comoriens ne peuvent pas continuer à croire que des parachutistes politiques qui tombent par accident dans la gestion de l’Etat pourraient réaliser des miracles dans un pouvoir politique. Ce n’est que perte de temps et perte de chance pour le développement du pays. « Celui qui fait tomber un bébé involontairement, ne peut être que celui qui l’a tenu dans ses bras » ‘’ yapvahara mwana ndewu muwuso’’ disait le comorien. Là où il y a de la bonne chair, il y a forcément un bel os !
Ceux qui donnent de leur temps et de leurs moyens pour manier la politique au quotidien doivent être jugés par leurs actes et non par leur faciès. Evitons de tomber à chaque fois dans le sarcasme qui veut que toute personne ayant exercé de la responsabilité politique est mauvaise et à jeter. Tout le monde demande des preuves pour les innocenter (genre qu’est ce qu’ils ont fait de bien…) Il fallait plutôt demander des preuves pour les incriminer (genre qu’est ce qu’ils ont fait de mal…). Et ceux qui sont reconnus avoir fait du mal à la Société doivent nécessairement payer à la Société.
Ceux qui veulent que tout soit parfait en politique doivent prendre le simple exemple de gérer une famille; avec le centre d’intérêt de chaque membre, des parents aux enfants, des envies aux ardeurs et ils comprendront que gérer un pays est de loin comme un exercice parfait, mais que c’est plutôt un vrai défi grandeur nature, où toutes les bonnes intentions ne s’appliquent pas automatiquement comme en simulation.
Il en faut surtout des vrais responsables politiques et un peuple avisé et volontaire, capable d’acquiescer et d’accompagner les faits et le rythme, pour pouvoir opérer et vivre un changement.
La Politique aux Politiques !
L’avenir du pays passe par les partis politiques ; les vrais, avec des méthodes et de l’idéologie politiques appropriées. Il faut alors les identifier, les peupler et les aider à être le modèle voulu. Et si chaque Parti Politique se consacre à se scinder, s'éclater en plusieurs factions pour assouvir les égos des leaders, quel sera l'avenir des partis politiques, de la politique nationale, et quel sera au final l’avenir du Pays lui-même?
Il en faut des hommes et des femmes nouveaux, propres, Parfaits, intègres, habiles…. D’accord ! Produisons-les, devenons-les, cherchons-les parmi les vivants, soutenons-les. Ce ne serait pas en tirant
sur tout ce qui bouge que la solution se trouvera d’elle-même. Commençons à évaluer posément le passé, à considérer avec appréciation et critique l’existant pour pouvoir insuffler l’espoir de parfaire l’avenir.
La
gestion politique du pays ne pourra jamais être bien faite que par des
politiques. En tout cas ce ne sera jamais les individus, qui après avoir eu le pouvoir font appel à des éléments étrangers et inconnus pour le gérer avec eux. Un fiasco assuré ! Une répétion de l’histoire!
Eminents membres des Partis Politiques comoriens, retrouvez-vous ! Parlez-vous ! Structurez-vous !
Ouvrez grand vos flancs et Fédérez-vous pour l’amour du peuple
comorien. L’avenir de tout un pays en dépend et vous serez encore tenus
comme responsables.
Saïd MZE DAFINE