L'effrayante nouvelle interprétation du discours d'Ahmed Sambi. Pour mieux comprendre le grave sujet du jour, un petit rappel de...
Pour mieux comprendre le grave sujet du jour, un petit rappel de Droit pénal s'impose. Ce rappel va nous plonger au cur de la notion de légitime défense, qui est le fait justificatif qui permet à une personne de riposter par la violence à une agression ACTUELLE et non passée (ça serait de la vengeance) et prétendument à venir, sans qu'on sache quand, et ce pour se défendre ou défendre autrui, défendre ses propres biens ou ceux d'autrui.
Mais, attention. La légitime obéit à des règles très strictes: elle doit être le fait d'une personne qui a subi un acte synonyme d'atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, envers ses biens ou les biens d'autrui, à condition que l'acte de défense soit la riposte immédiate à l'atteinte, et sans que les moyens de défense employés ne soient disproportionnés par rapport à ceux de l'agression. Donc, tant que l'acte d'agression n'a pas commencé, on ne peut jamais se prévaloir d'une légitime défense, car celle-ci ne se fait jamais par anticipation, et on ne saurait parler de «légitime défense préventive», ce mot «préventive» étant de trop.
Or, qu'apprenons-nous de la bouche de ce fonctionnaire qui travaille à Beït-Salam, dans le premier cercle du Président, le cercle stratégique? Rien de moins qu'une interprétation tout à fait nouvelle de la fameuse déclaration d'Ahmed Sambi en date du dimanche 18 août 2013: «Un bruit court qu'un tueur à gages serait engagé pour m'éliminer» et «je dis à mes proches que s'il arrive qu'on m'assassine, je ne pardonnerais pas à ceux qui croiseront les bras.
Il faut que les coupables de ma mort toute fraîche me suivent dans la tombe». Pour cet homme du Président, il ne fait pas de doute qu'Ahmed Sambi cherche à faire assassiner Ikililou Dhoinine et veut se couvrir, en disant, que si cela arrivait, ça serait pour se prémunir, en procédant à une prudente «légitime défense préventive». Quand cet homme du cercle magique nous fit part de sa découverte, celle de la nouvelle thèse de complot circulant dans les allées et jardins de Beït-Salam, nous avons jugé l'information tellement farfelue et tellement tirée par les cheveux que nous avions jugé nécessaire de ne pas la partager avec les lecteurs. Mais, après réflexion, il est prudent de vous en faire part.
D'ailleurs, quand nous avons dit à notre interlocuteur que sa thèse ne tenait pas débout, il s'est contenté d'un lapidaire «Tu ne sais pas de quoi est capable Ahmed Sambi», avant de dire: «De toute façon, je ne t'ai jamais appelé, je ne t'ai rien dit, mais je te conseille de faire très attention car il y aura bientôt du mouvement».
Donc, ce qu'il y a de plus ahurissant dans cette affaire scabreuse, c'est que l'interprétation de la déclaration tonitruante d'Ahmed Sambi que fait l'entourage du chef de l'État est au rejet des prétentions et accusations de l'ancien Président, mais aussi à l'accusation de ce dernier d'être le seul à avoir un projet d'assassinat. Sur le chef de l'État. Son ancien Vice-président. Son ancien poulain. Son ancien homme de confiance. «Le Relais qui rassure». L'homme de la continuité. Qu'il accuse aujourd'hui de trahison et de rupture du pacte de la continuité. Dont il ne pardonnera justement jamais la trahison, la suffisance, la morgue, la «prise de grosse tête», les mauvaises manières
En tout état de cause, le collaborateur du Président est intarissable sur un sujet: «Il faut tout de même se poser la question de savoir comment un homme prétendant à un magistère moral et religieux, qui a dirigé les Comores et qui a l'ambition de les diriger de nouveau peut-il lancer un appel au meurtre, en prenant le public à témoin, pour essayer de justifier et légitimer des méfaits à venir, sous prétexte d'un projet d'assassinat le visant. On nage en plein roman policier, voire dans un roman d'espionnage, avec James Bond en vedette».
En d'autres termes, les Comores sont entrées dans un cycle infernal d'accusations impossibles à vérifier. Il ne suffisait pas de se crêper le chignon sur les vrais ou faux 11 milliards de francs comoriens prétendument laissés dans les caisses de l'État par Ahmed Sambi avant de quitter Beït-Salam le 26 mai 2011; il a encore fallu parler d'assassinat. Et comme on disait à Mohéli en 2010, «Mpaka Mmodja nguéfo», «Jusqu'à ce que l'un meure». Sinistre. Un chef d'État arabe avait dit s'agissant d'un autre chef d'État dont il était le concurrent: «L'un de nous est de trop dans ce monde et doit disparaître». En sommes-nous arrivés là aux Comores?
Qu'on se dise la vérité: la querelle de vendeurs de beignets qui met en scène Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine a un goût de sang et de cendre. Cette affaire ne finira pas sans mort d'homme. La finalité de tout ça, c'est la mort, et elle sera brutale. Au moins, quand elle fera apparition, frappant l'un, on saura de quel côté est venu le coup, c'est-à-dire de l'autre.
À défaut de réconcilier Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine, les sages et doyens de la classe politique comorienne doivent se mobiliser et obtenir des deux têtus la fin de l'escalade. Ce qui est grave dans cette affaire, c'est que chacun des deux protagonistes est plus entêté que l'autre, plus orgueilleux que l'autre, et aucun des deux n'a entendu parler de l'expression «sens du compromis». C'est comme si on avait organisé un concours d'entêtement au cours duquel un âne rouge et une mule se tiennent tête. «Mpaka Mmodja nguéfo», donc. Au surplus, on ne peut compter sur personne dans l'entourage des deux hommes pour calmer le jeu.
On nous dit qu'Ahmed Sambi, traînant comme une bosse le poignard qu'Ikililou Dhoinine lui a planté entre les deux omoplates, est candidat à n'importe quoi et à tout aux élections présidentielles de 2016, notamment pour avoir la joie sadique de jeter en prison Ikililou Dhoinine pour «biens mal acquis», et lui reprendre lesdits biens. Comment tout cela va finir, quand on sait que la morgue de l'un n'a d'égale que la suffisance de l'autre, toutes choses qui empêchent les deux hommes de fumer le calumet de la paix et d'enterrer le tomahawk de la paix? En tout état de cause, la pire des choses pouvant arriver dans cette affaire, c'est le recours à la «légitime défense préventive».
Par ARM
© www.lemohelien.com Jeudi 29 août 2013.
D'ailleurs, quand nous avons dit à notre interlocuteur que sa thèse ne tenait pas débout, il s'est contenté d'un lapidaire «Tu ne sais pas de quoi est capable Ahmed Sambi», avant de dire: «De toute façon, je ne t'ai jamais appelé, je ne t'ai rien dit, mais je te conseille de faire très attention car il y aura bientôt du mouvement».
Donc, ce qu'il y a de plus ahurissant dans cette affaire scabreuse, c'est que l'interprétation de la déclaration tonitruante d'Ahmed Sambi que fait l'entourage du chef de l'État est au rejet des prétentions et accusations de l'ancien Président, mais aussi à l'accusation de ce dernier d'être le seul à avoir un projet d'assassinat. Sur le chef de l'État. Son ancien Vice-président. Son ancien poulain. Son ancien homme de confiance. «Le Relais qui rassure». L'homme de la continuité. Qu'il accuse aujourd'hui de trahison et de rupture du pacte de la continuité. Dont il ne pardonnera justement jamais la trahison, la suffisance, la morgue, la «prise de grosse tête», les mauvaises manières
En tout état de cause, le collaborateur du Président est intarissable sur un sujet: «Il faut tout de même se poser la question de savoir comment un homme prétendant à un magistère moral et religieux, qui a dirigé les Comores et qui a l'ambition de les diriger de nouveau peut-il lancer un appel au meurtre, en prenant le public à témoin, pour essayer de justifier et légitimer des méfaits à venir, sous prétexte d'un projet d'assassinat le visant. On nage en plein roman policier, voire dans un roman d'espionnage, avec James Bond en vedette».
En d'autres termes, les Comores sont entrées dans un cycle infernal d'accusations impossibles à vérifier. Il ne suffisait pas de se crêper le chignon sur les vrais ou faux 11 milliards de francs comoriens prétendument laissés dans les caisses de l'État par Ahmed Sambi avant de quitter Beït-Salam le 26 mai 2011; il a encore fallu parler d'assassinat. Et comme on disait à Mohéli en 2010, «Mpaka Mmodja nguéfo», «Jusqu'à ce que l'un meure». Sinistre. Un chef d'État arabe avait dit s'agissant d'un autre chef d'État dont il était le concurrent: «L'un de nous est de trop dans ce monde et doit disparaître». En sommes-nous arrivés là aux Comores?
Qu'on se dise la vérité: la querelle de vendeurs de beignets qui met en scène Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine a un goût de sang et de cendre. Cette affaire ne finira pas sans mort d'homme. La finalité de tout ça, c'est la mort, et elle sera brutale. Au moins, quand elle fera apparition, frappant l'un, on saura de quel côté est venu le coup, c'est-à-dire de l'autre.
À défaut de réconcilier Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine, les sages et doyens de la classe politique comorienne doivent se mobiliser et obtenir des deux têtus la fin de l'escalade. Ce qui est grave dans cette affaire, c'est que chacun des deux protagonistes est plus entêté que l'autre, plus orgueilleux que l'autre, et aucun des deux n'a entendu parler de l'expression «sens du compromis». C'est comme si on avait organisé un concours d'entêtement au cours duquel un âne rouge et une mule se tiennent tête. «Mpaka Mmodja nguéfo», donc. Au surplus, on ne peut compter sur personne dans l'entourage des deux hommes pour calmer le jeu.
On nous dit qu'Ahmed Sambi, traînant comme une bosse le poignard qu'Ikililou Dhoinine lui a planté entre les deux omoplates, est candidat à n'importe quoi et à tout aux élections présidentielles de 2016, notamment pour avoir la joie sadique de jeter en prison Ikililou Dhoinine pour «biens mal acquis», et lui reprendre lesdits biens. Comment tout cela va finir, quand on sait que la morgue de l'un n'a d'égale que la suffisance de l'autre, toutes choses qui empêchent les deux hommes de fumer le calumet de la paix et d'enterrer le tomahawk de la paix? En tout état de cause, la pire des choses pouvant arriver dans cette affaire, c'est le recours à la «légitime défense préventive».
Par ARM
© www.lemohelien.com Jeudi 29 août 2013.