Les Comores sont-elles entrées dans une escalade de l'autoritarisme? Des Comoriens ont commencé à s'inquiéter. Ils s'inqu...
Les Comores sont-elles entrées dans une escalade de l'autoritarisme?
Des Comoriens ont commencé à s'inquiéter. Ils s'inquiètent de la nette dérive dictatoriale constatée dans leur pays et qui fait craindre le pire. Cette dérive autoritaire est d'autant plus visible qu'actuellement, dire un mot, un seul mot, pour s'interroger sur la voie sans issue dans laquelle sont engagées les Comores est considéré comme la pire des abjections. Pire, un crime. Un crime de lèse-majesté.
Le pire dans cette politique du pire, c'est que ceux qui ont la douloureuse liberté de confisquer la parole libre aux Comores piétinent la Constitution du pays sans se poser des questions puisqu'ils ont avec eux le pouvoir, leur pouvoir, et se croient tout permis, alors qu'en réalité, ils n'ont pas encore compris que l'État viable a besoin d'un minimum de libertés, que le Président et ses hommes sont en train de faire reculer chaque jour, pour prouver qu'il y a un pilote dans l'avion qui fonce vers terre à une vitesse tellement rapide qu'on ne voit personne capable de redresser la manche à balai. On avait pris l'avion après le naufrage du bateau, croyant qu'un avion, même mal piloté, ferait mieux qu'un navire placé sous les ordres d'un ivrogne. Les exemples de la dérive autoritariste sont légion.
Le pire dans cette politique du pire, c'est que ceux qui ont la douloureuse liberté de confisquer la parole libre aux Comores piétinent la Constitution du pays sans se poser des questions puisqu'ils ont avec eux le pouvoir, leur pouvoir, et se croient tout permis, alors qu'en réalité, ils n'ont pas encore compris que l'État viable a besoin d'un minimum de libertés, que le Président et ses hommes sont en train de faire reculer chaque jour, pour prouver qu'il y a un pilote dans l'avion qui fonce vers terre à une vitesse tellement rapide qu'on ne voit personne capable de redresser la manche à balai. On avait pris l'avion après le naufrage du bateau, croyant qu'un avion, même mal piloté, ferait mieux qu'un navire placé sous les ordres d'un ivrogne. Les exemples de la dérive autoritariste sont légion.
Les Comoriens ont assisté impuissants à l'arrêt d'un certain nombre de services liés à la téléphonie et inévitablement à Internet. Dans tout pays normal, quand les consommateurs se sentent lésés, ils usent de ce droit garanti par la Constitution et qui permet aux citoyens de manifester pacifiquement pour exposer leurs doléances. Or, quand les usagers des services non rendus par Comores Télécom veulent manifester pacifiquement pour faire comprendre à l'opérateur téléphonique qu'il y a des abus, on leur dit de manière musclée qu'ils n'ont pas le droit de manifester dans un certain périmètre stratégique autour de Comores Télécom.
C'est une manifestation inacceptable de l'État gendarme des Comores. Ces gens-là paient très cher les services antédiluviens que ne leur rend même pas Comores Télécom. Quand on connaît le prix prohibitif de la téléphonie et les dysfonctionnements inacceptables de la téléphonie aux Comores, on est en droit de le dire en public. Même si comparaison n'est pas raison, il faut tout de même noter qu'aujourd'hui, avec moins de 15 euros par mois, on a un abonnement téléphonique illimité sur portable en France et qu'un abonnement de 60 euros par mois permet même d'appeler les Comores et les autres pays du monde en illimité, pendant que Comores Télécom arnaque ouvertement ses clients, sans que ces derniers n'aient le droit de manifester en public.
Le tour de vis de la dictature est tellement visible que la Direction de l'Alliance pour la Justice et le Développement a organisé une réunion pour en parler. Il s'agit d'une coalition de partis affiliés à Ahmed Sambi et ayant rompu avec Ikililou Dhoinine de manière tranchante comme du laser. Naturellement, dans une telle conférence de presse, il aurait été impossible de ne pas parler de l'interdiction faite à Ahmed Sambi d'organiser son meeting de Bambao Mtsanga dimanche 18 août 2013. À elle seule, cette interdiction justifie toutes les réunions car il y a le feu au lac. Et, quelle que soit l'exploitation politicienne qui en est faite, force est de noter que c'est le régime politique actuel qui apporte de l'eau au moulin du sambisme.
Et comme si elle n'avait pas fait assez de mal comme ça, voilà la «tournante mohélienne» lancée dans l'interdiction des CD et DVD d'Ahmed Sambi, exactement comme quand le Shah Mohamed Reza Pahlavi d'Iran essayait d'étouffer la parole de Rouhollah Khomeiny par la prohibition des cassettes qu'il enregistrait à Neauphle-le-Château (France) et qui ont permis de déboulonner le régime pourtant fortement militarisé des Pahlavi, obligeant ces derniers à fuir leur pays, qu'ils avaient mis en coupe réglée, et à errer de pays en pays comme des âmes en peine. C'est terrible. Pourquoi dépêcher les Tontons Macoutes à Volo-Volo pour interdire ces DVD et ces CD? Cette interdiction n'est le signe ni d'une intelligence tout court, ni celui d'une intelligence politique. C'est plutôt le signe d'une croyance aveugle en la force et en l'arbitraire.
On se souvient très bien d'Ahmed Ben Bella (1916-2012), Président de la République algérienne, chassé du pouvoir par le Colonel Houari Boumediene le 19 juin 1965 et emprisonné jusqu'en juillet 1979, à la mort de son tombeur, et qui, après sa libération n'a jamais pu jouer un quelconque rôle politique dans son pays car son emprisonnement lui avait donné une renommée qu'il a perdue dès sa libération. Donc, quand on aime un politicien, le seul service qu'on puisse lui rendre consiste à le persécuter et à en faire un martyr. Les petits amateurs de Beït-Salam, emportés par une haine sauvage, n'ont pas encore compris une vérité aussi basique. Ajoutons-en les interdictions de rassemblement public à Moroni. Est-ce qu'Ikililou Dhoinine se venge sur ce qu'il a vécu gamin, lorsque, à la suite du scrutin du 28 octobre 1977, quand les Mohéliens avaient choisi le remplaçant d'Ali Soilihi au lieu du Président lui-même, l'île de Mohéli était placée en état de siège? Alors, est-ce que Moroni est en état de siège? Par vengeance?
Ce qui est extraordinaire dans tout ça, c'est qu'on est insulté par les membres de la dynastie régnante dès qu'on émet la moindre critique envers la plus riante des dictatures tropicales, celle des Comores. Dans un but d'intimidation alors que personne ne se laisse intimider. Or, les hommes du Président ne se privent pas d'injurier Ahmed Sambi en public. Est-ce vraiment nécessaire? Est-ce vraiment utile d'insulter un homme dont on peut critiquer l'action publique sauf si lui-même insulte?
Pourquoi les Comoriens refusent-ils d'argumenter et de dire: «Je suis d'accord avec Ahmed Sambi quand il dit ceci, et je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit cela car en réalité»? Pourquoi refuser de se comporter en personnes bien élevées et civilisées? Ce refus est même devenu une marque de fabrique. Était-il utile que l'UPDC, parti présidentiel, organise, dimanche 25 août 2013, à Anjouan, une conférence de presse uniquement pour insulter Ahmed Sambi? Quand on apprend qu'aucun média n'a accepté de transmettre cette débauche d'injures, on comprend facilement que les Mohamed Djaanfar et autres Distel Ahmed Halidi ont raté une occasion de se taire et d'aller faire des choses plus utiles.
Le pays va très mal et on demande aux Comoriens de se taire car ce qui se passe chez eux ne les regarde pas. D'où une question et une seule, sur laquelle nous reviendrons bientôt sous peu: au fond, à quoi ça servait de se lancer dans un combat politique pour organiser un scrutin faisant d'un Mohélien le Président des Comores si c'est pour se rendre compte que si le Mohélien «élu» est le meilleur des Mohéliens, alors les Mohéliens ne sont pas encore dignes de diriger les Comores? La question ne se poserait pas si Ikililou Dhoinine était le deuxième ou le troisième des 3 candidats retenus lors de l'élection primaire mohélienne, mais il était le premier et cela avait produit un effet psychologique amplifié par la fraude électorale organisée par Ahmed Sambi pour faire élire un homme pour lequel il a employé les moyens de l'État Pour la «récompense» que l'on sait
Par ARM
© www.lemohelien.com Vendredi 30 août 2013.