Abassi Massounde, pérorant à Bandar-Es-Salam, Mohéli, mercredi 21 août 2013. Dangereuse «insularisation» du conflit entre Ikililou Dhoi...
Abassi Massounde, pérorant à Bandar-Es-Salam, Mohéli, mercredi 21 août 2013.
Dangereuse «insularisation» du conflit entre Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi.
Une bisbille politique entre deux personnes est en train de devenir une affaire insulaire.
Une réaction épidermique et pavlovienne. Mercredi 21 août 2013, on a assisté à une belle réaction épidermique et pavlovienne au hangar antédiluvien et brinquebalant pompeusement baptisé Aéroport de Mohéli. Des Mohéliens, nombreux, qui se sont arrogé le droit de parler au nom de tous les Mohéliens sont allés à Bandar-Es-Salam, la bien nommée, exprimer leur soutien au chef de l'État, suite aux déclarations d'Ahmed Sambi, dimanche 18 août 2013. Du point de vue de la forme, on peut légitimement se demander s'il était nécessaire que certains Mohéliens se dépêchent à Bandar-Es-Salam pour aller s'égosiller en tant que Mohéliens par la voix de l'increvable et inimitable Abassi Massounde, grand orateur devant l'éternel, et non moins frère du Conseiller diplomatique du chef de l'État.
Dangereuse «insularisation» du conflit entre Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi.
Une bisbille politique entre deux personnes est en train de devenir une affaire insulaire.
Une réaction épidermique et pavlovienne. Mercredi 21 août 2013, on a assisté à une belle réaction épidermique et pavlovienne au hangar antédiluvien et brinquebalant pompeusement baptisé Aéroport de Mohéli. Des Mohéliens, nombreux, qui se sont arrogé le droit de parler au nom de tous les Mohéliens sont allés à Bandar-Es-Salam, la bien nommée, exprimer leur soutien au chef de l'État, suite aux déclarations d'Ahmed Sambi, dimanche 18 août 2013. Du point de vue de la forme, on peut légitimement se demander s'il était nécessaire que certains Mohéliens se dépêchent à Bandar-Es-Salam pour aller s'égosiller en tant que Mohéliens par la voix de l'increvable et inimitable Abassi Massounde, grand orateur devant l'éternel, et non moins frère du Conseiller diplomatique du chef de l'État.
Sur le fond, on se demande s'il était nécessaire de donner aux histoires entre Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi une dimension insulaire, comme si Mohéli et Anjouan étaient dans une situation de belligérance, comme au temps des fameux Sultans batailleurs. D'ailleurs, faudra-t-il que chaque fois qu'Ahmed Sambi s'exprime, les Mohéliens sortent de leur torpeur pour riposter, alors que ceux qui étaient à Bandar-Es-Salam sont ceux justement qui se taisent face aux dérives malsaines du régime politique actuel et celles de Mohamed Ali Saïd, le Gouverneur de l'île?
Le Président de la République a le droit d'avoir ses partisans, et ces derniers ont le droit de faire leur déclaration d'amour, d'estime, de soutien et de confiance au chef de l'État. Mais, une fois de plus, il est nécessaire d'insister sur un point essentiel: Ikililou Dhoinine n'est pas le Gouverneur de Mohéli, mais le Président de l'Union des Comores. Abassi Massounde a le droit d'afficher son soutien au chef de l'État, mais en prétendant parler au nom de tous les Mohéliens, il ne rend pas service au pays, qu'il faut épargner de l'insularité en politique, celle-ci devant rester géographique. Or, voici ce qu'il déclare crânement: «Cette mobilisation visait à démontrer au reste du pays que Mohéli reste et restera derrière l'enfant qu'elle a proposé pour diriger l'Archipel et que l'ensemble du pays a approuvé à travers un scrutin libre et transparent». Qu'on nous dise si Mohéli est en conflit avec «le reste du pays». Monsieur l'orateur, est-ce que Mohéli est en conflit avec «le reste du pays»? Et comme s'il n'avait pas assez dit, le voilà pérorant et ergotant: «Une fois n'est pas coutume, Monsieur le Président. Aujourd'hui, Mohéli, à travers ma personne s'exprime et vous prie de ne pas chercher à nous répondre car certaines pendules doivent être mises à l'heure». Mohéli, donc.
Qu'on ne se trompe pas. La plus grande perversion de la présidence tournante réside dans le glissement conduisant les Comoriens de telle île ou de telle autre à déclarer que «le chef de l'État est l'enfant de telle île ou de telle autre». Si on veut que le Président reste à vie un «enfant», tant mieux, pourvu que Dieu l'accepte aussi, mais il doit être «l'enfant des Comores» et non celui d'une île en particulier. Pourquoi a-t-il encore fallu qu'Abassi Massounde demande à Ahmed Sambi de laisser le chef de l'État finir son mandat «dans la dignité et l'honneur», «comme ses prédécesseurs de Grande-Comore et d'Anjouan qui ont eu à diriger les Comores depuis leur accession à l'indépendance en 1975»? Justement, nous ne le souhaitons car le Grand-Comorien Ali Soilihi a fini sa présidence assassiné par balles, l'Anjouanais Ahmed Abdallah a fini sa présidence assassiné par balles, le Grand-Comorien «bien-aimé» Mohamed Taki a fini sa présidence empoisonné. Donc, pas de comparaison. Le Grand-Comorien Azali Assoumani et l'Anjouanais Ahmed Sambi sont en vie, et notre rêve consiste à compter plus de 20 Présidents comoriens en vie au cours de la même période.
Dimanche 18 août 2013, Ahmed Sambi en a appelé aux Mohéliens, prétendant même qu'il aime plus Mohéli que ne le font des Mohéliens. Son amour pour Mohéli reste à prouver et ne doit pas être confondu avec les relations privilégiées qu'il a eues ou qu'il a avec certains Mohéliens comme Ikililou Dhoinine et Sitti Kassim, d'une part, Fouad Mohadji et Mohamed Larif Oucacha, d'autre part. D'ailleurs, un non-Mohélien on ne doit pas déployer des trésors d'amour pour aimer plus Mohéli que les Mohéliens, car Mohéli n'a jamais été plus détestée que par ses propres «enfants». Cependant, il est difficile pour un républicain et un démocrate d'accepter les propos d'Abassi Massounde quand il s'en prend à l'opposition mohélienne, à qui il souhaiterait imposer une ligne de conduite politique. En démocratie cela ne se fait pas.
En effet, Abassi Massounde prendre trop de libertés avec la vérité quand il affirme sans rire et sans ciller qu'«il faut respecter le pacte moral sur lequel nous nous étions engagés, à savoir qu'après la compétition électorale, tous les enfants de Mohéli devraient se retrouver autour de celui que les Comoriens auront librement choisi». C'est quand même bizarre que le brave Abassi Massounde «oublie» que tous les Mohéliens et tous les candidats à l'élection de Mohéli-2010 ont tendu la main au Président et que celui-ci l'a dédaigneusement ignorée, a même refusé de cautionner les réunions de ses proches avec l'opposition, n'a jamais voulu parler avec ses anciens adversaires, les frappant tous d'une «malédiction présidentielle». Qu'est-ce que l'opposition mohélienne n'a pas fait pour créer les meilleures conditions de travail pour Ikililou Dhoinine? Avant de devenir le Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, n'est-ce pas Hamada Madi Boléro qui coordonnait l'activité de l'opposition mohélienne sans que celle-ci n'arrive ne serait-ce qu'une fois à être reçue par le Président? Alors, de quoi nous parle le bon Abassi Massounde, alors que les acteurs et témoins de ces actions et tribulations politiques sont tous vivants, sains de corps et d'esprit? C'était hier
Abassi Massounde doit comprendre que tout contrat à caractère politique est un contrat synallagmatique, en ceci qu'il crée des droits et des obligations réciproques pour toutes les parties en présence. Or, «son» Président n'a pas montré beaucoup d'empressement pour honorer ses engagements, lui qui frappe d'un ostracisme aveugle tous ceux qui n'étaient pas avec lui lors du scrutin présidentiel de 2010, et même certains de ses partisans d'alors. En plus, Abassi Massounde n'a pas le droit de dire: «Sambi a affirmé qu'il est soutenu par certains Mohéliens, et ceux-là ne peuvent être que nos frères de l'opposition». Et alors? Est-ce interdit de choisir son camp en politique? Est-ce une menace qu'Abassi Masounde profère?
Dans son discours, Abassi Massounde a cet autre mot malheureux: «Nous comprenons les manigances de Sambi, mais nous lui disons simplement, laisse-nous tranquilles, comme les Mohéliens et les Grands-Comoriens l'ont fait durant ton mandat». C'est du chauvinisme insulaire dans sa pire expression. Ce «Nous» est employé pour désigner les Mohéliens, et le grand orateur laisse entendre qu'il y a l'île qui gouverne et les deux autres îles qui supportent la présidence de cette île comme un calvaire, en se taisant et en attendant leur tour. Comment quelqu'un qui se targue d'avoir fait de l'opposition «pendant 25 ans» peut aller à une telle extrémité chauvine?
Malheureusement, il n'y a pas qu'à Mohéli que la dérive insulaire a été constatée au sujet de la bisbille entre Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi. Pour s'en convaincre, il suffirait à peine de lire le titre de cet article qui nous apprend qu'en se rendant à Anjouan, l'une des îles de la République, le chef de l'État «défie Sambi sur ses terres». Et ces républicains qui croyaient qu'Anjouan était une terre comorienne et non la propriété personnelle d'Ahmed Sambi? Un républicain anjouanais soutenant Ikililou Dhoinine a lancé après l'interdiction du meeting d'Ahmed Sambi à Bambao Mtsanga , dimanche 18 Aout 2013 : « le parti présidentiel peut tenir meeting chaque fois qu'il le souhaite , n'importe où, un Anjouanais pas ».
Le Président de la République a le droit d'avoir ses partisans, et ces derniers ont le droit de faire leur déclaration d'amour, d'estime, de soutien et de confiance au chef de l'État. Mais, une fois de plus, il est nécessaire d'insister sur un point essentiel: Ikililou Dhoinine n'est pas le Gouverneur de Mohéli, mais le Président de l'Union des Comores. Abassi Massounde a le droit d'afficher son soutien au chef de l'État, mais en prétendant parler au nom de tous les Mohéliens, il ne rend pas service au pays, qu'il faut épargner de l'insularité en politique, celle-ci devant rester géographique. Or, voici ce qu'il déclare crânement: «Cette mobilisation visait à démontrer au reste du pays que Mohéli reste et restera derrière l'enfant qu'elle a proposé pour diriger l'Archipel et que l'ensemble du pays a approuvé à travers un scrutin libre et transparent». Qu'on nous dise si Mohéli est en conflit avec «le reste du pays». Monsieur l'orateur, est-ce que Mohéli est en conflit avec «le reste du pays»? Et comme s'il n'avait pas assez dit, le voilà pérorant et ergotant: «Une fois n'est pas coutume, Monsieur le Président. Aujourd'hui, Mohéli, à travers ma personne s'exprime et vous prie de ne pas chercher à nous répondre car certaines pendules doivent être mises à l'heure». Mohéli, donc.
Qu'on ne se trompe pas. La plus grande perversion de la présidence tournante réside dans le glissement conduisant les Comoriens de telle île ou de telle autre à déclarer que «le chef de l'État est l'enfant de telle île ou de telle autre». Si on veut que le Président reste à vie un «enfant», tant mieux, pourvu que Dieu l'accepte aussi, mais il doit être «l'enfant des Comores» et non celui d'une île en particulier. Pourquoi a-t-il encore fallu qu'Abassi Massounde demande à Ahmed Sambi de laisser le chef de l'État finir son mandat «dans la dignité et l'honneur», «comme ses prédécesseurs de Grande-Comore et d'Anjouan qui ont eu à diriger les Comores depuis leur accession à l'indépendance en 1975»? Justement, nous ne le souhaitons car le Grand-Comorien Ali Soilihi a fini sa présidence assassiné par balles, l'Anjouanais Ahmed Abdallah a fini sa présidence assassiné par balles, le Grand-Comorien «bien-aimé» Mohamed Taki a fini sa présidence empoisonné. Donc, pas de comparaison. Le Grand-Comorien Azali Assoumani et l'Anjouanais Ahmed Sambi sont en vie, et notre rêve consiste à compter plus de 20 Présidents comoriens en vie au cours de la même période.
Dimanche 18 août 2013, Ahmed Sambi en a appelé aux Mohéliens, prétendant même qu'il aime plus Mohéli que ne le font des Mohéliens. Son amour pour Mohéli reste à prouver et ne doit pas être confondu avec les relations privilégiées qu'il a eues ou qu'il a avec certains Mohéliens comme Ikililou Dhoinine et Sitti Kassim, d'une part, Fouad Mohadji et Mohamed Larif Oucacha, d'autre part. D'ailleurs, un non-Mohélien on ne doit pas déployer des trésors d'amour pour aimer plus Mohéli que les Mohéliens, car Mohéli n'a jamais été plus détestée que par ses propres «enfants». Cependant, il est difficile pour un républicain et un démocrate d'accepter les propos d'Abassi Massounde quand il s'en prend à l'opposition mohélienne, à qui il souhaiterait imposer une ligne de conduite politique. En démocratie cela ne se fait pas.
En effet, Abassi Massounde prendre trop de libertés avec la vérité quand il affirme sans rire et sans ciller qu'«il faut respecter le pacte moral sur lequel nous nous étions engagés, à savoir qu'après la compétition électorale, tous les enfants de Mohéli devraient se retrouver autour de celui que les Comoriens auront librement choisi». C'est quand même bizarre que le brave Abassi Massounde «oublie» que tous les Mohéliens et tous les candidats à l'élection de Mohéli-2010 ont tendu la main au Président et que celui-ci l'a dédaigneusement ignorée, a même refusé de cautionner les réunions de ses proches avec l'opposition, n'a jamais voulu parler avec ses anciens adversaires, les frappant tous d'une «malédiction présidentielle». Qu'est-ce que l'opposition mohélienne n'a pas fait pour créer les meilleures conditions de travail pour Ikililou Dhoinine? Avant de devenir le Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, n'est-ce pas Hamada Madi Boléro qui coordonnait l'activité de l'opposition mohélienne sans que celle-ci n'arrive ne serait-ce qu'une fois à être reçue par le Président? Alors, de quoi nous parle le bon Abassi Massounde, alors que les acteurs et témoins de ces actions et tribulations politiques sont tous vivants, sains de corps et d'esprit? C'était hier
Abassi Massounde doit comprendre que tout contrat à caractère politique est un contrat synallagmatique, en ceci qu'il crée des droits et des obligations réciproques pour toutes les parties en présence. Or, «son» Président n'a pas montré beaucoup d'empressement pour honorer ses engagements, lui qui frappe d'un ostracisme aveugle tous ceux qui n'étaient pas avec lui lors du scrutin présidentiel de 2010, et même certains de ses partisans d'alors. En plus, Abassi Massounde n'a pas le droit de dire: «Sambi a affirmé qu'il est soutenu par certains Mohéliens, et ceux-là ne peuvent être que nos frères de l'opposition». Et alors? Est-ce interdit de choisir son camp en politique? Est-ce une menace qu'Abassi Masounde profère?
Dans son discours, Abassi Massounde a cet autre mot malheureux: «Nous comprenons les manigances de Sambi, mais nous lui disons simplement, laisse-nous tranquilles, comme les Mohéliens et les Grands-Comoriens l'ont fait durant ton mandat». C'est du chauvinisme insulaire dans sa pire expression. Ce «Nous» est employé pour désigner les Mohéliens, et le grand orateur laisse entendre qu'il y a l'île qui gouverne et les deux autres îles qui supportent la présidence de cette île comme un calvaire, en se taisant et en attendant leur tour. Comment quelqu'un qui se targue d'avoir fait de l'opposition «pendant 25 ans» peut aller à une telle extrémité chauvine?
Malheureusement, il n'y a pas qu'à Mohéli que la dérive insulaire a été constatée au sujet de la bisbille entre Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi. Pour s'en convaincre, il suffirait à peine de lire le titre de cet article qui nous apprend qu'en se rendant à Anjouan, l'une des îles de la République, le chef de l'État «défie Sambi sur ses terres». Et ces républicains qui croyaient qu'Anjouan était une terre comorienne et non la propriété personnelle d'Ahmed Sambi? Un républicain anjouanais soutenant Ikililou Dhoinine a lancé après l'interdiction du meeting d'Ahmed Sambi à Bambao Mtsanga , dimanche 18 Aout 2013 : « le parti présidentiel peut tenir meeting chaque fois qu'il le souhaite , n'importe où, un Anjouanais pas ».
Par ARM
www.lemohelien.com . Samedi 24 Aout 2013
