Ikililou Dhoinine, l'indifférent de Beït-Salam. Tentative de redynamisation politique, indifférence du chef de l'État. Le pa...

Ikililou Dhoinine, l'indifférent de Beït-Salam.
Tentative de redynamisation politique, indifférence du chef de l'État.
Le pays est au bord de l'implosion, le Président de la République s'en moque.
Un jour improbable, quand les Comoriens accepteront, enfin, de mettre de côté leurs passions insulaires pour étudier lucidement les effets de la présidence tournante, ils devront admettre que le plus grand danger de ce mode de désignation du chef de l'État réside dans le sentiment d'impunité qui en découle. Ceci est d'autant plus vrai que si les chefs d'État comoriens originaires d'Anjouan et Grande-Comore disent qu'ils ont le temps de se refaire une virginité politique quand la présidence va aller sur les deux îles voisines, et que, les Comoriens, connus pour avoir la mémoire très courte, auront le temps d'oublier tous les méfaits qui leur sont tombés sur la tête, l'actuel chef de l'État, Ikililou Dhoinine, est dans un état mental tout à fait différent.
En effet, ce dernier a déjà averti tous ses amis qu'il ne ferait plus de politique, et qu'il est pressé de finir son mandat pour aller profiter de ses nouvelles richesses, acquises à une vitesse vertigineuse pendant qu'il est au sommet de l'État, dans des conditions qui font pâlir d'envie et de jalousie Mobutu Sese Seko dans sa tombe. En d'autres termes, sachant qu'il n'est candidat à rien en 2016, sauf par personnes interposées, le chef de l'État ne s'impose ni obligation morale, ni obligation de moyens, ni obligation de résultat. Il se contente de s'enrichir, pendant que son entourage insulte les gens et s'enrichit aussi.
Or, aujourd'hui, la stratégie du boulanger, celle consistant à rouler tout le monde dans la farine, a prouvé ses limites. Ceux qui se taisaient dans l'espoir d'être nommés ministres ont déchanté depuis le 13 juillet 2013. Même à Djoiezi, Mohéli, les langues se délient. Le cousin Mohamed Larif Oucacha, pourtant Conseiller du Président, a pris ses distances et s'est rapproché du Vice-président Fouad Mohadji. Le 14 juillet 2013, les Mohéliens ont publié un Communiqué cinglant pour fustiger «l'irresponsabilité, l'arrogance et revanchisme» du chef de l'État. Un autre Communiqué est venu par la suite confirmer le désappointement du Colonel Mohamed Moustoifa Bacar Madi, dit «José», dit «Obama», qui a commencé à saisir que son beau-frère le Président a perdu la confiance des Mohéliens et des autres Comoriens, et que c'est désormais le Docteur Fouad Mohadji qui a le vent en poupe, comme on a pu le constater lors de son arrivée à Mohéli pour la première fois après la nomination du gouvernement de deuil et de malheur du 13 juillet 2013.
À Anjouan, Ahmed Sambi reçoit dans sa maison de Mutsamudu presque toute la classe politique du pays. À la Grande-Comore, une nouvelle dynamique politique se crée, comme on peut le constater à la lumière du rapprochement entre deux ex-Présidents de l'Île autonome, Mohamed Abdouloihabi et Mzé Abdou Soulé Elbak. De ce fait, le Communiqué qu'ils ont publié le 31 juillet 2013 est révélateur et dénonciateur des maux et malaises actuels du pays. D'ailleurs, d'entrée de jeu, le Communiqué signale que «le Président de la République a préféré éviter toute contribution critique, positive ou non», puisqu'il ne veut recevoir que ceux qui lui diront ce qu'il a envie d'entendre. Les errements du chef de l'État sur la question de Mayotte, surtout lors de son voyage de juin 2013 à Paris, sont cloués au pilori. Et, le clou de la déclaration est dans le paragraphe lumineux et sublime qui nous apprend: «En outre, les signataires de la présente déclaration dénoncent le comportement irresponsable des gouvernants devant les souffrances des Comoriens dans leur vie quotidienne, caractérisée par la cherté, la misère et la désespérance». Tout est dit Et les mots «irresponsable» et «irresponsabilité» sont dans tous les actes dénonçant les agissements du Président.
Maintenant que les masques sont tombés et que chacun est face à ses responsabilités, les politiciens s'interrogent. La Majorité présidentielle est devenue rachitique, rabougrie, étant noté que les partis qui la composaient ne se reconnaissent plus dans la politique du chef de l'État. Ceux des partis qui n'ont pas encore quitté le bateau ivre sont sommés par leur base de le faire dans les meilleurs délais. Président du Parti Mourouoi, Saïd-Abasse Dahalani, prenant des accents messianiques pour signifier la gravité du moment, en appelle à un «Consensus historique» pour sauver le pays, comme cela a déjà été fait en 1972, quand les Comores allaient entrer dans la phase active de la revendication définitive de l'indépendance. La démarche que Saïd-Abasse Dahalani préconise ne se caractérise pas par la fusion des partis politiques, mais par une approche consensuelle, pour sauver un pays dont tous les indicateurs institutionnels, politiques, économiques et sociaux sont au rouge-sang. Tous les indicateurs.
Or, à un moment où la plupart des politiciens comoriens vont se faire photographier sous le portrait géant d'Ahmed Sambi, à Mutsamudu, une dynamique plus républicaine voit le jour à la Grande-Comore, où, après la rapprochement entre Mohamed Abdouloihabi et Mzé Abdou Soulé Elbak, on assiste à l'émergence d'une nouvelle synergie qui va regrouper l'Alliance, le CHUMA, le DUDJA et le Mouroioi, et à laquelle vont participer d'autres partis républicains, très éloignés des fantasmagories et autres divagations sambiennes. Soyons sérieux.
Cependant, la lame de fond qui se déverse sur le pays se brise sur la plage d'indifférence du Président de la République, qui n'est nullement inquiété par l'agitation qui a saisi la classe politique et le peuple des Comores. Si on pouvait parler de manière triviale, on dirait que «le chef de l'État s'en fout», lui dont les partisans disent que la destinée est inscrite en lettres d'or dans le Coran. On lui fait part d'une critique émise sur Internet, que, d'après sa porte-parole officielle en France, il crie: «Ce sont des gens qui ont l'habitude d'écrire et qui écrivent. Ils sont fous ou au bord de la folie, et Dieu les maudit». C'est sympa, Monsieur le Président, surtout que vous êtes sur la même dynamique que le «bon démocrate» qu'est le «poétique Vladimir Poutine», qui dit ne pas avoir le temps de lire ce qui s'écrit sur Internet.
Même si une pétition nationale était signée par toute la population des Comores, Ikililou Dhoinine trouverait le temps de dire que cela ne l'intéresse pas. Or, il a des soucis à se faire, notamment à un moment où le jeune Djoiezien de son quartier, Adani Abdoulhaniou, qu'il a nommé chargé d'affaires et qui est donc l'Ambassadeur par intérim des Comores au Sénégal, a porté plainte contre une étudiante originaire d'Anjouan, au prétexte que celle-ci lui aurait manqué de respect au téléphone. Depuis quand les diplomates comoriens envoient-ils les étudiantes comoriennes dans les Commissariats de Police à l'étranger, alors que le rôle de l'Ambassade est de protéger les ressortissants du pays accréditant? C'est à l'article 3, §1 et alinéa b de la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques. C'est tout simplement de la bouffonnerie ubuesque et tragicomique. C'est dit sans passion, ni haine Mais, ici, nous sommes en présence de gens qui agissent en toute liberté, en toute impunité puisqu'ils ont toute latitude pour mettre en avant leur parenté et leur voisinage de quartier avec le chef de l'État.
Il y a peu, un proche collaborateur du Président disait: «Ikililou Dhoinine n'est pas intéressé par l'agitation politique. Même si tous les habitants du pays venaient à mourir, cela ne l'intéresserait pas. Sous des airs goguenards et débonnaires, une seule chose intéresse vraiment aujourd'hui l'homme sans notion d'État et de bien commun qu'il est: les moyens de son enrichissement supersonique, pour qu'à la fin de son mandat, il soit un des hommes les plus riches du pays. Et c'est ce qui est en train d'arriver».
Cette indifférence méprisante, blogueurs et politiciens la constatent chaque jour. Mais, il n'est pas question de baisser les bras. Les comoriens sont en train de sortir d'un silence de cimetière qui dure depuis le 26 mai 2011. Le jour où le leur cri de douleur et de colère sera entendu à Beit Salam, ce sera trop tard....
Or, aujourd'hui, la stratégie du boulanger, celle consistant à rouler tout le monde dans la farine, a prouvé ses limites. Ceux qui se taisaient dans l'espoir d'être nommés ministres ont déchanté depuis le 13 juillet 2013. Même à Djoiezi, Mohéli, les langues se délient. Le cousin Mohamed Larif Oucacha, pourtant Conseiller du Président, a pris ses distances et s'est rapproché du Vice-président Fouad Mohadji. Le 14 juillet 2013, les Mohéliens ont publié un Communiqué cinglant pour fustiger «l'irresponsabilité, l'arrogance et revanchisme» du chef de l'État. Un autre Communiqué est venu par la suite confirmer le désappointement du Colonel Mohamed Moustoifa Bacar Madi, dit «José», dit «Obama», qui a commencé à saisir que son beau-frère le Président a perdu la confiance des Mohéliens et des autres Comoriens, et que c'est désormais le Docteur Fouad Mohadji qui a le vent en poupe, comme on a pu le constater lors de son arrivée à Mohéli pour la première fois après la nomination du gouvernement de deuil et de malheur du 13 juillet 2013.
À Anjouan, Ahmed Sambi reçoit dans sa maison de Mutsamudu presque toute la classe politique du pays. À la Grande-Comore, une nouvelle dynamique politique se crée, comme on peut le constater à la lumière du rapprochement entre deux ex-Présidents de l'Île autonome, Mohamed Abdouloihabi et Mzé Abdou Soulé Elbak. De ce fait, le Communiqué qu'ils ont publié le 31 juillet 2013 est révélateur et dénonciateur des maux et malaises actuels du pays. D'ailleurs, d'entrée de jeu, le Communiqué signale que «le Président de la République a préféré éviter toute contribution critique, positive ou non», puisqu'il ne veut recevoir que ceux qui lui diront ce qu'il a envie d'entendre. Les errements du chef de l'État sur la question de Mayotte, surtout lors de son voyage de juin 2013 à Paris, sont cloués au pilori. Et, le clou de la déclaration est dans le paragraphe lumineux et sublime qui nous apprend: «En outre, les signataires de la présente déclaration dénoncent le comportement irresponsable des gouvernants devant les souffrances des Comoriens dans leur vie quotidienne, caractérisée par la cherté, la misère et la désespérance». Tout est dit Et les mots «irresponsable» et «irresponsabilité» sont dans tous les actes dénonçant les agissements du Président.
Maintenant que les masques sont tombés et que chacun est face à ses responsabilités, les politiciens s'interrogent. La Majorité présidentielle est devenue rachitique, rabougrie, étant noté que les partis qui la composaient ne se reconnaissent plus dans la politique du chef de l'État. Ceux des partis qui n'ont pas encore quitté le bateau ivre sont sommés par leur base de le faire dans les meilleurs délais. Président du Parti Mourouoi, Saïd-Abasse Dahalani, prenant des accents messianiques pour signifier la gravité du moment, en appelle à un «Consensus historique» pour sauver le pays, comme cela a déjà été fait en 1972, quand les Comores allaient entrer dans la phase active de la revendication définitive de l'indépendance. La démarche que Saïd-Abasse Dahalani préconise ne se caractérise pas par la fusion des partis politiques, mais par une approche consensuelle, pour sauver un pays dont tous les indicateurs institutionnels, politiques, économiques et sociaux sont au rouge-sang. Tous les indicateurs.
Or, à un moment où la plupart des politiciens comoriens vont se faire photographier sous le portrait géant d'Ahmed Sambi, à Mutsamudu, une dynamique plus républicaine voit le jour à la Grande-Comore, où, après la rapprochement entre Mohamed Abdouloihabi et Mzé Abdou Soulé Elbak, on assiste à l'émergence d'une nouvelle synergie qui va regrouper l'Alliance, le CHUMA, le DUDJA et le Mouroioi, et à laquelle vont participer d'autres partis républicains, très éloignés des fantasmagories et autres divagations sambiennes. Soyons sérieux.
Cependant, la lame de fond qui se déverse sur le pays se brise sur la plage d'indifférence du Président de la République, qui n'est nullement inquiété par l'agitation qui a saisi la classe politique et le peuple des Comores. Si on pouvait parler de manière triviale, on dirait que «le chef de l'État s'en fout», lui dont les partisans disent que la destinée est inscrite en lettres d'or dans le Coran. On lui fait part d'une critique émise sur Internet, que, d'après sa porte-parole officielle en France, il crie: «Ce sont des gens qui ont l'habitude d'écrire et qui écrivent. Ils sont fous ou au bord de la folie, et Dieu les maudit». C'est sympa, Monsieur le Président, surtout que vous êtes sur la même dynamique que le «bon démocrate» qu'est le «poétique Vladimir Poutine», qui dit ne pas avoir le temps de lire ce qui s'écrit sur Internet.
Même si une pétition nationale était signée par toute la population des Comores, Ikililou Dhoinine trouverait le temps de dire que cela ne l'intéresse pas. Or, il a des soucis à se faire, notamment à un moment où le jeune Djoiezien de son quartier, Adani Abdoulhaniou, qu'il a nommé chargé d'affaires et qui est donc l'Ambassadeur par intérim des Comores au Sénégal, a porté plainte contre une étudiante originaire d'Anjouan, au prétexte que celle-ci lui aurait manqué de respect au téléphone. Depuis quand les diplomates comoriens envoient-ils les étudiantes comoriennes dans les Commissariats de Police à l'étranger, alors que le rôle de l'Ambassade est de protéger les ressortissants du pays accréditant? C'est à l'article 3, §1 et alinéa b de la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques. C'est tout simplement de la bouffonnerie ubuesque et tragicomique. C'est dit sans passion, ni haine Mais, ici, nous sommes en présence de gens qui agissent en toute liberté, en toute impunité puisqu'ils ont toute latitude pour mettre en avant leur parenté et leur voisinage de quartier avec le chef de l'État.
Il y a peu, un proche collaborateur du Président disait: «Ikililou Dhoinine n'est pas intéressé par l'agitation politique. Même si tous les habitants du pays venaient à mourir, cela ne l'intéresserait pas. Sous des airs goguenards et débonnaires, une seule chose intéresse vraiment aujourd'hui l'homme sans notion d'État et de bien commun qu'il est: les moyens de son enrichissement supersonique, pour qu'à la fin de son mandat, il soit un des hommes les plus riches du pays. Et c'est ce qui est en train d'arriver».
Cette indifférence méprisante, blogueurs et politiciens la constatent chaque jour. Mais, il n'est pas question de baisser les bras. Les comoriens sont en train de sortir d'un silence de cimetière qui dure depuis le 26 mai 2011. Le jour où le leur cri de douleur et de colère sera entendu à Beit Salam, ce sera trop tard....
Par ARM
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