Plusieurs Français seraient impliqués dans la tentative avortée de coup d'état du 21 avril 2013 d'après les informations rendues p...
Plusieurs Français seraient impliqués dans la tentative avortée de coup
d'état du 21 avril 2013 d'après les informations rendues publiques lundi
par le Commissaire du Gouvernement près la Cour de la Sûreté de l’Etat,
Soilihi Mahamoud, désireux de mettre fin aux rumeurs. Une procédure a
été lancée en direction de la justice française pour que plusieurs
participants présumés soient poursuivis en France.
Le nom de Patrick Klein a circulé dès le début de l'affaire même si sa
participation au complot n'a jamais été clairement établie
officiellement. C'est chose faite aujourd'hui avec les informations
rendues publiques par les autorités judiciaires comoriennes. Plus connu
en Union des Comores sous le nom de Lieutenant Chambert, cet ancien
mercenaire a servi sous les ordres de Bob Denard au sein de la Garde
présidentielle du Président Abdallah Abderamane dans les années 80.
C'est d'ailleurs le propre fils du Président assassiné en 1989, Mahmoud
Ahmed Abdallah, inculpé dans cette affaire d'atteinte à la sûreté de
l'État, qui est soupçonné être l'instigateur de cette tentative de
renversement du Président élu. Rien n'indique cependant que c'est lui
qui envisageait de s'installer à Beit-Salam.
« L’objectif de cette opération financée par le mercenaire Patrick
Klein était de remplacer par les armes le Président Ikililou Dhoinine et
son gouvernement par des putschistes étrangers sous la complicité des
militaires et des civils comoriens », affirme la Cour de Sûreté de
l'Etat sans pour cela évoquer davantage ni citer les Comoriens
impliqués, pourtant déjà inculpés, mais ramenés à de simples complices.
Il est cependant peu probable que le pouvoir puisse être occupé par « des putschistes étrangers ».
Pour l'épauler dans cette opération, l'ancien mercenaire a recruté un
militaire franco-congolais, Joris Nkombe Amba pour diriger l’opération.
Ce colonel de 36 ans, résidant en France, fait partie des personnes déjà
incarcérées à la prison de Moroni. Cinq autres Congolais, arrivés en
même temps que lui, le 13 avril, venaient de Kinshasa et font également
partie des personnes arrêtées les 20 et 21 avril.
Patrick Klein avait également enrôlé deux personnes pour « contrôler la personne chargée de l’opération et suivre son évolution ». Un Français, Steve Bokhobza, a déjà eu l'occasion de travailler avec Patrick Klein lors d'une médiation
entre le gouvernement Guinéen et un groupe industriel israélien, Benny
Steinmetz Group Resources, à propos d'une concession de mine de fer.
Steve Bokhobza est présenté par la Cour de sûreté de l'Etat comorienne
comme un « grand trafiquant d’armes ». La seconde personne recrutée est un militaire tchadien, Allamine Moustapha.
La Cour a également confirmé qu'une « importante somme d'argent » a été débloquée par Joris Nkombe Amba pour l'achat d'armes de guerre, « 6 armes automatiques de marque UZI ; 5 pistolets et un RPG7 » qui devaient servir au cours de la première étape des opérations prévue le 20 avril, « lors du passage de l’escorte présidentiel vers l’aéroport ».
Après la clôture de l’enquête, les suspects ont été déférés au parquet
le 29 avril et le Commissaire du gouvernement a jugé utile d’ouvrir une
information judiciaire pour « attentat et complot contre l’autorité
de l’Etat et complicité ; détention illégale des armes à feu et
complicité et non dénonciation des crimes et délits ». 16 personnes ont donc été inculpées et placées en détention provisoire.
Les informations recueillies après un mois et demi d'auditions n'ont cependant pas permis de « démasquer les commanditaires de ce complot ».
Le Garde des Sceaux Ministre comorien de la justice, le Dr. Anliane,
s'appuyant sur la Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée signée par l'Union des Comores en 2003, a donc
procédé à une dénonciation auprès des autorités judiciaires françaises
pour que « les personnes impliquées dans cette affaire et qui se
trouvent dans le territoire français soient arrêtées et entendues afin
de compléter notre enquête ». Soilihi Mahamoud a assuré qu'« il
ne devrait pas y avoir de difficultés quant à l’apport judiciaire de la
France dans cette affaire pour arrêter et juger les personnes liées à la
tentative de déstabilisation ».
Dès l'annonce de cette tentative de coup d'état, le Ministère français
des Affaires étrangères avait assuré l'Union des Comores de sa complète
coopération pour poursuivre les participants qui pourraient se trouver
sur le sol français.
Par Eric Trannois | Malango Actualité
Par Eric Trannois | Malango Actualité