A l’occasion du nouvel an qui débute ce mardi, le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi a réuni, samedi matin au palais résidentiel de ...
A
l’occasion du nouvel an qui débute ce mardi, le gouverneur Mouigni
Baraka Said Soilihi a réuni, samedi matin au palais résidentiel de
Mrodjou, plusieurs représentants des régions et villes de Ngazidja pour
présenter le bilan de son action depuis un an et demi et tracer des
nouvelles perspectives, notamment pour l’année 2013.
Ont été présents à cette cérémonie, des représentants du gouvernement de l’Union, notamment le délégué à l’habitat et la commissaire générale au Plan, des représentants de l’Assemblée nationale et du Conseil de l’île, les préfets, les chefs du village et plusieurs notables venus de tous les coins de Ngazidja.
Après
le fatha et la lecture des versets du saint Coran, le notable Hadji
Moussa a pris la parole au nom de la notabilité de Ngazidja pour
remercier le gouverneur des les efforts qu’il déploie en faveur du
développement de l’île depuis son investiture. Il a surtout insisté sur
le maintien d’un climat de paix et de concorde entre les exécutifs des
îles et le gouvernement fédéral.
Quant
au gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi il a présenté un bilan
globalement positif de l’action de son exécutif et promis d’autres
réalisations concrètes en 2013. Le gouverneur a évoqué la réhabilitation
de plusieurs sites administratifs, l’élaboration des cadres organiques,
l’équipement des travaux publics et de la radio Ngazidja sans ommetre
les efforts engagé pour la construction du site de décharge des ordures à
Itsoudzou.
Pour
2013, il a promis une année prometteuse et il a parlé entre autres de
l’inauguration de l’école technique de Singani, du lancement des
mécanismes d’une culture administrative moderne, de la mise en place des
délégations spéciales pour les 28 communes de Ngazidja, etc.
Voici l’intégralité du discours de M. Mouigni Baraka Said Soilihi
« Mes dames et messieurs
En
cette veille du Nouvel An grégorien, je reste dans la tradition
administrative requise pour vous faire part de ce qui a été mes
préoccupations du moment et comment, avec l’aide du Tout-puissant et de
votre esprit patriotique, j’envisage l’année 2013, in shallah.
Permettez-moi,
avant de continuer mon propos, de féliciter le Chef de l’Etat, son
Excellence Le Docteur Ikililou Dhoinine, l’ensemble des Exécutifs de
l’Union et des îles, l’Assemblée Nationale et toutes les forces vives de
notre pays, pour la réussite du Point d’achèvement. L’allègement
progressif de notre dette, au niveau de nos partenaires internationaux,
va permettre à l’Archipel, d’envisager 2013 avec une lueur d’espoir. La
médaille décernée aux Gouverneurs des îles, à cette occasion, confirme
que la réussite de cette importante opération, est le résultat d’efforts
collectifs. Ainsi la rationalisation des rapports entre l’Union et les
îles commence, d’ores et déjà, à produire les fruits escomptés.
Je
me réjouis qu’au moment où je vous parle les administrations publiques
de l’île sont presque totalement installées. Je pense là, à la
réhabilitation partielle des sites administratifs et au lancement du
processus qui doit permettre à l’île de disposer de cadres et de textes
organiques acceptable. Un objectif qui n’a pas été du tout facile à
réaliser, quand on connaît les contraintes sociales traditionnelles qui
caractérisent nos comportements. A ce sujet, je ne peux passer sous
silence les contributions précieuses des uns et des autres : je pense,
entre autres, au Gouvernement de l’Union, à nos partenaires
internationaux, aux cadres des différents Commissariats et à l’appui
significatif de la Haute Autorité de la Fonction Publique.
Sur
le plan politique et socio-économique, la conjugaison des efforts entre
le Président de l’Union des Comores et les Gouverneurs, dans un climat
politique apaisé, a permis, d’une même voix, de préserver et de
promouvoir, les projets de développement, lancés dans l’ensemble du
Territoire, dans divers domaines : pêche, environnement, coopération
décentralisée, règlement régulier des salaires des agents de l’Etat,
réhabilitation des infrastructures routières, sécurisation des personnes
et des biens et j’en passe. Je salue, dans le même ordre d’idées,
l’ensemble des techniciens de l’Archipel pour leur contribution à la
tenue des premières Assises gouvernementales entre l’Union et les îles
afin d’harmoniser les différentes actions en vue, de par et d’autres
pour 2013. Par ailleurs, faut-il souligner ici que l’amélioration du
cadre de vie de la population passe par l’assainissement de
l’environnement naturel. Ainsi, tout en initiant le processus de lutte
contre la vie chère, je suis ravi que l’idée continue à faire son
chemin.
Dans
cette optique, le Gouvernorat de Ngazidja a engagé les travaux de
réaménagement du Marché Volo Volo avec l’appui de l’Union Africaine, a
identifié le site de décharge des ordures ménagères à Itsundzu. Au nom
du Gouvernorat et à mon nom personnel, je remercie la Région et le
Préfet d’Itsandra, le Comité de pilotage pour le soutien considérable
qu’ils accordent à la matérialisation d’un projet qui nous tient tous à
cœur. J’ai également une pensée pour le PNUD dont les deux études
réalisées sur le terrain d’Itsundzu éclairent efficacement les
responsables de l’île dans la réalisation des travaux.
A
cela s’ajoutent l’équipement en engins opérationnels, les Travaux
Publics de l’île et la modernisation des équipements de Radio Ngazidja.
Bientôt l’île va également disposer de sa station de Télévision.
L’aménagement des pistes rurales dans les zones à potentialités
agricoles font également partie de mes priorités. Les opérations sont
déjà initiées dans la région du Mbude. La création d’une Société de
transports publics est en cours. Nul n’est censé ignorer les nombreuses
difficultés auxquelles sont confrontées quotidiennement, dans leurs
déplacements, nos concitoyens et plus particulièrement les élèves et les
étudiants. Cette société va prochainement desservir les zones allant de
la cité de Hahaya dans l’Itsandra à Vuvuni dans le Bambao en passant
par Ikoni. La deuxième étape va concerner les autres régions de l’île.
Dans
le même ordre d’idées, j’espère procéder courant 2013 à l’inauguration à
Singani, de la première école d’enseignement technique et professionnel
de Ngazidja sur financement du Gouvernorat de Karthoum auquel j’adresse
mes sincères remerciements. Comme dit l’adage, petit à petit l’oiseau
fait son nid.
Mesdames et Messieurs,
Rien,
je vous garantis, ne peut aboutir si nos régions et nos cités
transposent aveuglement la civilisation ancestrale dans la gestion
publique. Les pouvoirs publics sont absents dans les régions. C’est la
raison pour laquelle, dans mon plan d’action pour 2013 le lancement des
mécanismes qui doivent impérativement aboutir à asseoir une culture
administrative moderne dans l’ensemble des régions de l’île, occupe une
place de choix. Toutefois, cela ne peut être réalisé, d’une manière
dogmatique et anarchique. Le respect de la Loi et des Assises nationales
de juin 2012 sur la décentralisation restera la principale règle. C’est
pour vous dire qu’il y a des préalables.
Il
va falloir rapidement mettre en place les 28 délégations spéciales dont
les missions ne sont pas les moindres. Je pense matérialiser cette
action en janvier 2013. Sans un environnement sain, pas d’administration
viable. Ainsi, dès leur désignation, elles seront tenues d’identifier
les sites sur lesquels les Hôtels de ville seront construites. Je vous
annonce la première bonne nouvelle. En effet, à l’image du Gouverneur de
l’île d’Anjouan, les travaux de construction des Hôtels de ville vont
être lancés bientôt. Les communes qui seront les premières à répondre
aux critères arrêtés par l’Exécutif de Ngazidja seront les premières
servies. Tout cela sera réalisé dans le cadre de la loi.
Une
fois installés, les responsables communaux s’attèleront aussi, durant
cette période transitoire, à la pérennisation des actions en cours pour
la maîtrise totale de la gestion des ordures ménagères, à la
finalisation de la cartographie des Communes et au renouveau des
conventions de partenariat. Telle est ma vision dans ce domaine.
Mesdames et Messieurs,
En
matière d’éducation et de santé publique, beaucoup reste à faire. Les
établissements scolaires et les centres médicaux sont, dans la plupart
des cas, construits d’une manière unilatérale par les communautés
urbaines et rurales. Le seul critère obéi est l’ancrage de l’approche de
développement dans les rivalités sociales traditionnelles. Ni les
besoins réels, ni les coûts de réalisations, ni le respect des
ressources humaines disponibles ne sont comptabilisés dans les cahiers
de charge.
Les
méfaits ne se font pas attendre : Une fois le projet de construction
finalisé et après quelques mois de fonctionnement les Communes se
tournent vers les pouvoirs publics pour les prendre en charge. Ce qui
n’est souvent pas possible faute de communication dès le départ. Ainsi
il s’avère quasiment impossible d’arrêter les cartes scolaires et de
santé de l’île. Pire, on se retrouve avec des centres médicaux sans
matériel de fonctionnement, sans infirmiers, sans médecins et des
établissements scolaires sans élèves. Dans certaines régions, par
exemple, les effectifs par divisions tournent autour de Huit voire d’Un
élève.
Je
lance, à ce sujet, un appel à tous les parents d’élèves, à tous les
partenaires du monde éducatif pour des activités de sensibilisation afin
de préserver le devenir de nos enfants. Le Commissariat à l’Education
est d’ores et déjà sur le terrain scolaire et renforce les échanges avec
les communautés rurales pour que les prochaines rentrées puissent
répondre aux Programmes pédagogiques qui sont élaborés conjointement,
ces dernières années et récemment, par tous les acteurs du Monde
éducatif de l’Archipel.
Mesdames et Messieurs
La
tenue des Assises sur la Diaspora comorienne en France, les 24 et 25
novembre 2012 à Dunkerque, a été en partie conçue pour amorcer un début
de dialogue avec le Mouvement associatif animé par nos compatriotes en
Europe et mettre en place un cadre organisationnel à l’intérieur duquel
les pouvoirs publics, la Diaspora et les responsables des Communes de
l’île puissent coordonner et harmoniser les vue en matière de
développement.
Car
les constructions dont je viens de parler sont le fruit des
contributions financières et matérielles des compatriotes installés en
France et des produits financiers liés à la célébration des festivités
traditionnelles. A titre d’illustration, je vous rappelle que dans les
fonds transférés par la Diaspora, près de 80% sont destinés à Ngazidja,
14% à Anjouan, 4% à Mohéli. Tout en encourageant mes compatriotes à
continuer à servir le peuple, il va falloir désormais maîtriser ces
circuits, afin d’éviter parallèlement le gaspillage d’énergie, de
matériels et le double emploi. Je demande, dans cette nouvelle approche,
votre appui.
Permettez-moi,
là aussi d’exprimer toute ma reconnaissance au Gouvernement de l’Union,
aux Communautés Urbaine et comorienne de Dunkerque, à la Coopération
française auprès de l’Union des Comores et à toutes les institutions
nationales et insulaires qui ont bien voulu nous accompagner dans la
conception comme dans la réalisation des Premières Assises sur la
Diaspora Comorienne en France.
Contrairement
à ce que l’on raconte dans la rue, les trésors de l’île n’ont pas
déboursé beaucoup de crédits dans la réalisation des activités prévues.
Qu’il s’agisse de l’hébergement et de toute la logistique requise, le
Gouvernorat a reçu le soutien précieux de l’ensemble de ses partenaires
et plus particulièrement de la Commune Urbaine de Dunkerque. Certes, les
crédits débloqués par les trésors publics sont négligeables mais les
résultats qui en ont suivis sont promoteurs.
Mesdames et Messieurs,
Je
profite aussi de cette occasion pour vous annoncer deux autres bonnes
nouvelles : Comme je l’avais précédemment exprimé timidement, j’agis
solennellement aujourd’hui pour vous dire que parmi mes ambitions en
matière d’appui à la promotion de l’enseignement scolaire de base, c’est
de généraliser l’apprentissage du Kurasa dans les écoles primaires
publiques et la mise à disposition des élèves les fournitures scolaires
appropriées. J’attends, dans les meilleurs délais, que le Commissariat
me remette son rapport, à ce sujet, pour que les dispositions pratiques
soient prises dès le début de l’année prochaine. Cette année un effort a
été fourni au niveau des fournitures pédagogiques des maîtres d’écoles.
C’est
pourquoi, je demande aux responsables compétents du Commissariat de
faire en sorte que le matériel didactique remis aux écoles puisse être
sécurisé et que l’on n’ait pas besoin de répéter continuellement les
mêmes opérations. Par ailleurs, j’espère, conformément aux
recommandations de l’Exécutif de l’île que dans le prochain budget l’on
tiendra compte des produits des recettes générées par les Etablissements
scolaires pour qu’ils soient réinjectés dans ces mêmes écoles dans la
plus grande transparence.
Mesdames et Messieurs,
Nous
venons de vivre, avec une très grande tristesse les évènements
malheureux qui viennent de frapper nos frères et sœurs de la cité
d’Ikoni. Les autorités de l’Union comme celles de l’île n’ont pas lâché
prise. Dès le déclenchement des affrontements les forces de sécurité ont
été dépêchées sur place afin d’éviter le pire. C’est pourquoi il n’y
pas eu mort d’hommes. Les forces de sécurité n’ont enregistré,
heureusement que des dégâts matériels.
Actuellement
une Commission a été mise en place, composée de juristes, du deuxième
substitut du Procureur de la République, des jeunes originaires des
différents quartiers de la ville pour créer les conditions du renouveau
et de la consolidation de la cohésion sociale. D’une même voix, nous
disons tous, plus jamais ça.
Pour
y parvenir la justice doit faire son cours pour qu’une partie des
habitants de la ville ne se sente pas victime d’une injustice. Dans ces
circonstances, la parole a été donnée à tous les jeunes, originaires de
la cité pour que le linge sale soit lavé en famille, d’une manière
louable. Les pouvoirs publics accompagneront toutes les actions de la
Commission, jugées indispensables aux rétablissements des liens d’amitié
et de fraternité qui ont toujours marqué la civilisation comorienne.
Toutefois,
pour parvenir à prévoir ces actes odieux, je vais proposer à mes
collaborateurs de travailler dans le sens de la mise en place d’un
Mouvement de Jeunes dont la mission principale est de promouvoir la
solidarité entre eux et de gérer éventuellement ce genre de crises.
Pour
mémoire, je voudrais m’adresser aux autres jeunes impliqués dans le
Projet, Centre Multidisciplinaire de la Jeunesse, que celui avance peu à
peu et leur demander de finaliser rapidement les textes et les cadres
organiques du Centre.
Mesdames et Messieurs,
Il
ne s’agit ici que d’une ébauche des programmes en cours. Les détails de
toute la feuille de route pour 2013 seront compilés dans les Actes du
Séminaire gouvernemental lesquels seront publiés par le Commissariat
Général au Plan assisté des directions régionales des Plans des îles.
En attendant, je vous souhaite bon retour dans vos localités respectives et au plaisir de vous revoir.
Vive l’Union des Comores !
Vive Ngazidja !
Et vive la coopération internationale ! »
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