"Des stupéfiants et de l'argent" ont en effet été trouvés, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de ...
"Des stupéfiants et de l'argent" ont en effet été trouvés, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de RTL.
Selon une source proche de l'enquête, les contenus des casiers des vestiaires de la BAC nord, dont 12 fonctionnaires sont en garde à vue depuis mardi dans cette affaire, ont été placés sous scellés. Des équipes cynophiles ont découvert 500 grammes de haschisch au total, de l'argent et des objets ayant aussi été saisis. RTL évoque des bijoux et des découvertes dans les locaux de la BAC et au domicile de policiers.
Des analyses comptables ont en outre été effectuées sur les comptes bancaires des suspects pour retrouver la trace de plusieurs dizaines de milliers d'euros d'argent sale et des vérifications sur leur train de vie ont été effectuées, a-t-on ajouté de source proche de l'enquête.
Ces policiers ont été interpellés mardi sur commission rogatoire d'une juge d'instruction qui enquête depuis février sur des faits de vol et d'extorsion qu'ils auraient commis en bande organisée auprès de dealers ou de vendeurs de cigarettes de contrebande.
Une enquête préliminaire avait été ouverte en novembre 2011 après des signalements au parquet, notamment du préfet de police de l'époque, Alain Gardère, qui avait reçu des victimes présumées du racket des policiers de la BAC nord, selon une source proche du dossier.
Une surveillance accrue du noyau dur de l'équipe de policiers suspectée, notamment des grades plus anciens, avait alors été mise en place avec l'installation de micros et de caméras dans les locaux de la BAC et dans des véhicules de fonction, a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.
L'instruction s'est récemment accélérée après le témoignage à la télévision d'un homme se présentant comme un ex-policier de la BAC nord, révoqué en mars pour avoir relâché un dealer. De dos et la voix modifiée, il avait dénoncé des vols d'argent, de drogue ou de scooters, disant avoir subi "des menaces" pour avoir voulu dénoncer ces pratiques.
La garde à vue des suspects, entendus par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la caserne de gendarmerie de Marseille, peut durer 96 heures, les premiers défèrements au parquet pouvant intervenir vendredi. Le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest, communiquera sur l'affaire vendredi lors d'une conférence de presse à 11H00.
Ce coup de filet secoue la police marseillaise, qui avait déjà fait l'objet d'une opération "mains propres" à l'été 2010 sur fond d'arrestations dans le milieu du grand banditisme local. Des solutions sont à l'étude pour remplacer, au sein des 70 effectifs de la BAC nord, les policiers qui pourraient être placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer, voire écroués.
"Il faut faire la part du vrai et du faux dans cette enquête, entre ce qui relève de la délinquance et ce qui est le travail quotidien de l'ensemble des policiers de terrain. Entre indics et policiers, c'est du donnant-donnant", a déclaré à l'AFP l'avocate de l'un des suspects, Me Béatrice Manoukian. Les policiers, à qui leur hiérarchie "demande de faire du chiffre mais pas de vague", "ont peu de moyens et ne sont pas soutenus", a-t-elle dit.
"Il ne faut pas oublier que la même BAC, il y a quelques années, a effectué une saisie d'un million d'euros dans des sacs poubelles sur un dealer pris en flagrant délit près de sa voiture. Or, pas un euro n'avait été détourné", a souligné un ancien membre de l'unité. AFP
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