Zoom sur Mia Love, candidate au poste de représentante du district d’Utah au Congrès américain et personnalité prometteuse du parti répu...
Zoom sur Mia Love, candidate au poste de représentante du district
d’Utah au Congrès américain et personnalité prometteuse du parti
républicain. Cette mormone noire, qui a fait ses preuves d'oratrice à la
convention de Tampa, incarne parfaitement le rêve américain et
l'ouverture que le parti de Mitt Romney essaye d'incarner.
Plus encore que Nikki Hayley, Mia Love est l’un des atouts du parti républicain. Non seulement parce qu’elle est une femme -alors que la gent féminine se fait rare au sein d’un parti conservateur qui prône les valeurs traditionnelles et est contre l’avortement-, mais aussi parce qu’elle est d’origine haïtienne. Mia Love est ainsi issue de l’immigration (une frange de la population plutôt acquise aux Démocrates, bien qu’ils aient été déçus par Obama), un symbole de la diversité, donc; mais surtout, elle est noire. Or, la jeune femme de 36 ans est aussi mormone. Elle s’est convertie au mormonisme après avoir rencontré Jason Love en mission dans le Connecticut –rituel prosélytique imposé aux jeunes mormons-, homme qu’elle épousera en 1997 et avec qui elle aura trois enfants. Rappelons que jusqu’en 1978, les Noirs étaient exclus de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Si elle est élue au poste de représentante du district d’Utah au Congrès, auquel elle prétend*, elle deviendra la première femme noire républicaine à siéger à la Chambre des Représentants. Cette diplômée en Beaux-Arts de l'Université Hartford est donc plus que quiconque un gage d’ouverture pour le Grand Old Party (GOP), qui peine à se débarrasser de son image ringarde et intolérante.
Il n’est donc pas étonnant que Ludmya Bourdeau Love, de son nom complet, soit mise sur le devant de la scène par les Républicains. La candidate a d’ailleurs été l’une des premières intervenantes à la convention de Tampa (Floride), qui s’est déroulée du 27 au 30 août dernier, à l’issue de laquelle Mitt Romney a officiellement été investi candidat à l’élection présidentielle du 6 novembre prochain. Lors de son discours de 4 minutes, celle qui est par ailleurs maire de Saratoga Springs (une petite ville de banlieue située près de Salt Lake City), a séduit l’auditoire en racontant brièvement son histoire. Elle a inévitablement évoqué le rêve américain –comme presque tous les orateurs de la convention-, fait référence des héros des droits civiques tels que Martin Luther King et Rosa Parks, ou encore le président Abraham Lincoln -qui a aboli l'esclavage.
Mia Lova a enfin décrié l’Amérique «divisée» de Barack Obama. «Ses politiques ont échoué!, a-t-elle accusé. Nous ne sommes pas mieux lotis que nous l’étions il y a 4 ans.» Le discours de cette jeune étoile du GOP, proche du Tea Party, a été salué par la critique. Il a même quelque peu rappelé celui d’un quasi-inconnu qui allait devenir le sénateur de l’Illinois (puis président), lors de la convention démocrate de 2004. Mia Love est incontestablement une bonne oratrice.
Problème: d’après le site américain, cette histoire ne tient pas. Selon les experts juridiques qu’il a contactés, si la loi sur l’immigration était plus souple avant la réforme de 1976, elle ne conférait pas la nationalité aux parents grâce à la seule naissance d’un bébé sur le sol américain. En outre, si les Bourdeau étaient en règle aux États-Unis -avec un visa permanent-, ils auraient pu amener leurs enfants laissés en Haïti –ce qui suggère qu’ils ne l’étaient pas. D’après Mia Love, ils sont arrivés munis d’un visa touristique. Ils seraient donc restés à New York pendant deux ans avec un visa touristique, ce qui paraît «beaucoup» à Mother Jones, qui souligne qu’encore aujourd'hui, près de la moitié des immigrants illégaux aux États-Unis y sont arrivés légalement avec un visa temporaire... Sollicités pour des éclaircissements à ce sujet, ni la candidate au Congrès ni sa famille n’auraient accueilli favorablement les demandes d’interview. Le site s’en étonne: «Elle a refusé de répondre à une question simple: "Comment ses parents se sont rendus aux États-Unis, et comment ont-ils survécu ici avec seulement 10 dollars si ils n’ont pas reçu l’aide financière du gouvernement? "» Lundi, sur Fox News, Mia Love s’est simplement dite «déçue» mais «pas surprise» par ces attaques. «Il fallait s’y attendre», a-t-elle déploré.
* Elle essaye en effet de faire tomber le Démocrate aux six mandants Jim Matheson. Elle est soutenue par Mitt Romney et sa femme, mais aussi l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, ou encore l'influent sénateur John McCain.
Marie Desnos - Parismatch.com
Plus encore que Nikki Hayley, Mia Love est l’un des atouts du parti républicain. Non seulement parce qu’elle est une femme -alors que la gent féminine se fait rare au sein d’un parti conservateur qui prône les valeurs traditionnelles et est contre l’avortement-, mais aussi parce qu’elle est d’origine haïtienne. Mia Love est ainsi issue de l’immigration (une frange de la population plutôt acquise aux Démocrates, bien qu’ils aient été déçus par Obama), un symbole de la diversité, donc; mais surtout, elle est noire. Or, la jeune femme de 36 ans est aussi mormone. Elle s’est convertie au mormonisme après avoir rencontré Jason Love en mission dans le Connecticut –rituel prosélytique imposé aux jeunes mormons-, homme qu’elle épousera en 1997 et avec qui elle aura trois enfants. Rappelons que jusqu’en 1978, les Noirs étaient exclus de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Si elle est élue au poste de représentante du district d’Utah au Congrès, auquel elle prétend*, elle deviendra la première femme noire républicaine à siéger à la Chambre des Représentants. Cette diplômée en Beaux-Arts de l'Université Hartford est donc plus que quiconque un gage d’ouverture pour le Grand Old Party (GOP), qui peine à se débarrasser de son image ringarde et intolérante.
Il n’est donc pas étonnant que Ludmya Bourdeau Love, de son nom complet, soit mise sur le devant de la scène par les Républicains. La candidate a d’ailleurs été l’une des premières intervenantes à la convention de Tampa (Floride), qui s’est déroulée du 27 au 30 août dernier, à l’issue de laquelle Mitt Romney a officiellement été investi candidat à l’élection présidentielle du 6 novembre prochain. Lors de son discours de 4 minutes, celle qui est par ailleurs maire de Saratoga Springs (une petite ville de banlieue située près de Salt Lake City), a séduit l’auditoire en racontant brièvement son histoire. Elle a inévitablement évoqué le rêve américain –comme presque tous les orateurs de la convention-, fait référence des héros des droits civiques tels que Martin Luther King et Rosa Parks, ou encore le président Abraham Lincoln -qui a aboli l'esclavage.
Une incarnation du rêve américain…
«Permettez-moi de vous parler de l'Amérique que je connais, a-t-elle introduit. Mes parents ont immigré aux États-Unis avec dix dollars en poche, et l’espoir que l'Amérique dont ils avaient entendu parler existait réellement. Quand les temps sont devenus durs, ils ne se sont pas tournés vers Washington», a-t-elle souligné, alors que les Républicains prônent moins d’interventionnisme étatique, et «la responsabilité personnelle». «L'Amérique que je connais est fondée sur la détermination puisée chez les patriotes et les pionniers, les propriétaires de petites entreprises avec de grandes idées, les agriculteurs qui travaillent à la beauté de nos paysages, chez nos héros militaires et olympiques», a-t-elle poursuivi. Cette force se retrouve chez «chaque enfant qui regarde l'impossible et dit: "Je peux le faire." Voilà l'Amérique que je connais! (…) L'Amérique dans laquelle j'ai grandi, (…) celle que nous avons construite», a-t-elle lancé en faisant encore allusion à la déclaration controversée du président, dans lequel il estimait que tout ce qui avait été bâti par les Américains n’aurait pu l’être sans l’aide –aussi minime et indirecte soit-elle- de l’Etat fédéral.Mia Lova a enfin décrié l’Amérique «divisée» de Barack Obama. «Ses politiques ont échoué!, a-t-elle accusé. Nous ne sommes pas mieux lotis que nous l’étions il y a 4 ans.» Le discours de cette jeune étoile du GOP, proche du Tea Party, a été salué par la critique. Il a même quelque peu rappelé celui d’un quasi-inconnu qui allait devenir le sénateur de l’Illinois (puis président), lors de la convention démocrate de 2004. Mia Love est incontestablement une bonne oratrice.
…controversée
Seulement voilà: comme toute force politique montante, cette ancienne hôtesse de l'air est attaquée. Principalement sur ses origines, justement. Le redoutable site Mother Jones s’interroge notamment sur la version de l’histoire de sa famille qu’elle a donnée à la presse. En effet, dans un entretien accordé en janvier 2011 à Deseret News, elle a raconté que ses parents, Jean Maxime et Marie Bourdeau, arrivés à New York en 1973, avaient immigré légalement, mais avaient été contraints de laisser provisoirement leur fils et leur fille en Haïti, parce que leur visa ne leur permettait pas d'amener leurs enfants. Mia Love a vu le jour le 6 décembre 1975. Grâce à cet heureux événement et à une loi –qui a expiré le 1er janvier 1976, soit 25 jours après sa naissance-, ses parents ont pu rapatrier leurs deux aînés. D’après son récit, Mia était, en somme, un «anchor baby» (littéralement, «bébé ancre», c'est-à-dire quelqu'un dont la naissance aux États-Unis a permis à ses parents d’acquérir la citoyenneté américaine). «Mes parents m'ont toujours dit que j'étais un miracle et le billet de notre famille en Amérique!», s’était-elle réjouie à l’époque.Problème: d’après le site américain, cette histoire ne tient pas. Selon les experts juridiques qu’il a contactés, si la loi sur l’immigration était plus souple avant la réforme de 1976, elle ne conférait pas la nationalité aux parents grâce à la seule naissance d’un bébé sur le sol américain. En outre, si les Bourdeau étaient en règle aux États-Unis -avec un visa permanent-, ils auraient pu amener leurs enfants laissés en Haïti –ce qui suggère qu’ils ne l’étaient pas. D’après Mia Love, ils sont arrivés munis d’un visa touristique. Ils seraient donc restés à New York pendant deux ans avec un visa touristique, ce qui paraît «beaucoup» à Mother Jones, qui souligne qu’encore aujourd'hui, près de la moitié des immigrants illégaux aux États-Unis y sont arrivés légalement avec un visa temporaire... Sollicités pour des éclaircissements à ce sujet, ni la candidate au Congrès ni sa famille n’auraient accueilli favorablement les demandes d’interview. Le site s’en étonne: «Elle a refusé de répondre à une question simple: "Comment ses parents se sont rendus aux États-Unis, et comment ont-ils survécu ici avec seulement 10 dollars si ils n’ont pas reçu l’aide financière du gouvernement? "» Lundi, sur Fox News, Mia Love s’est simplement dite «déçue» mais «pas surprise» par ces attaques. «Il fallait s’y attendre», a-t-elle déploré.
* Elle essaye en effet de faire tomber le Démocrate aux six mandants Jim Matheson. Elle est soutenue par Mitt Romney et sa femme, mais aussi l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, ou encore l'influent sénateur John McCain.
Marie Desnos - Parismatch.com
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