Ce jeudi 20 septembre, l'UFC-Que choisir a annoncé la saisine la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répr...
Ce jeudi 20 septembre, l'UFC-Que choisir a annoncé la saisine la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) et le régulateur des télécoms, l'Arcep. L'association vise Free (dont le fondateur Xavier Niel est actionnaire à titre personnel du groupe Le Monde) est directement visé : les "freenautes" subiraient de nombreux ralentissements de l'hébergeur de vidéos YouTube, contrairement à d'autres fournisseurs d'accès Internet.
Selon l'association, "l'opérateur Free n'a jamais nié les disfonctionnements entre son réseau et YouTube, accusant le second de ne pas vouloir payer pour la bande passante nécessaire". En début d'année, Xavier Niel a reconnu des problèmes de connexion, qu'il imputait à Google, propriétaire de YouTube, en conseillant de se tourner vers le français Dailymotion. Quelques semaines plus tôt, Alexandre Archambault, directeur des affaires réglementaires de la maison mère de Free, Iliad, raillait les investissements immobiliers de l'américain, au détriment du réseau.
IMPOSER A GOOGLE DE PAYER
En août, c'était Free Mobile qui admettait que la lenteur de YouTube sur son réseau était le résultat de relations difficiles entre les deux entreprises. La connexion entre les différents réseaux formant Internet ("peering") est un sujet délicat. Objet d'une consultation publique de l'Arcep, il est un débat difficile entre les opérateurs comme Orange ou Free et les fournisseurs de services, notamment Google.
Le peering est une relation non marchande lorsque le trafic échangé entre les deux réseaux est symétrique. L'envoi massif de vidéos par YouTube et les services demandant de grandes quantités de débit briseraient cette équité.
Les opérateurs militent donc depuis plusieurs années pour faire payer ces services, avec le risque de conditionner l'accès aux paiements consentis par les services et consommateurs. Les charges des responsables de Free et les ralentissements sont donc des moyens de pression sur Google, semble-t-il, au détriment des internautes.
Une affaire similaire avait eu lieu entre Orange et l'opérateur de MegaUpload, Cogent, dont les débits étaient bridés. L'autorité de la concurrence avait donné raison à Orange, estimant que la dégradation de l'accès pour amener Cogent à payer une augmentation de la capacité ne constituait pas une infraction.
Ce jeudi 20 septembre, l'Autorité de la concurrence a confirmé sa décision.
L'institution estime que l'opérateur a le droit de facturer une augmentation des capacités de connexion si la quantité de données envoyées à Orange est 2,5 fois supérieure à celle reçue. Dans un communiqué, l'Autorité explique qu'il existe "une certaine opacité des relations entre le réseau domestique de France Télécom [Orange] et les activités d'opérateur de transit [Open Transit], pouvant conduire à d'éventuelles pratiques de ciseau tarifaire". N'appliquant pas de règles de "peering" (échange de trafic internet avec des pairs) en interne, le groupe s'est engagé à plus de transparence et à prévenir toute conséquence de son fonctionnement sur la concurrence.lemonde.fr
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