Sous le feu des critiques pour avoir imposé sur l'iPhone 5 son système de cartographie défectueux, Apple en a été réduit à présenter ...
Sous le feu des critiques pour avoir imposé sur l'iPhone 5 son
système de cartographie défectueux, Apple en a été réduit à présenter
des excuses publiques à ses clients vendredi, leur suggérant même
d'utiliser les logiciels de ses concurrents.
"Chez Apple, nous nous efforçons de faire des produits (...) qui
offrent la meilleure expérience possible à nos clients. Avec le
lancement de nos cartes la semaine dernière, nous n'avons pas rempli cet
engagement", a reconnu le PDG, Tim Cook, dans une lettre publiée sur le
site internet du groupe.
"Nous sommes extrêmement désolés pour la frustration que cela a
provoqué pour nos clients, et nous faisons tout notre possible pour
améliorer les cartes", poursuit-il.
Apple tente de limiter les dégâts liés à l'éviction de la très
populaire application de cartographie de son rival Google dans la
dernière version de son logiciel d'exploitation pour mobile (iOS 6)
installée par défaut sur l'iPhone5.
Apple a remplacé Google Maps par son propre système de cartographie,
Apple Maps, pas encore au point. Dès son lancement la semaine dernière,
les internautes à travers le monde ont pointé de multiples erreurs,
faisant état, photos à l'appui, de villes ou de routes disparues, mal
placées ou mal identifiées, de ponts semblant avoir fondu...
La controverse rappelle celle suscitée en 2010 par les problèmes de
réception de l'iPhone 4. Le prédécesseur de Tim Cook, Steve Jobs, avait
déjà été obligé de s'excuser lors d'une conférence de presse.
Mais là où Steve Jobs s'était contenté d'offrir aux clients
mécontents un étui gratuit, en affirmant que les problèmes de réception
étaient généralisés quelle que soit la marque, Tim Cook a vraiment dû
manger son chapeau en conseillant d'utiliser les cartes proposées par
des concurrents.
"une fissure dans l'armure d'Apple"
"Tandis que nous améliorons (Apple) Maps, vous pouvez essayer
d'autres solutions en téléchargeant des applications de cartes dans
l'App Store comme Bing, MapQuest et Maze, ou utiliser les cartes de
Google ou Nokia en allant sur leurs sites internet", a écrit Tim Cook
dans sa lettre.
Plusieurs analystes ont estimé qu'Apple avait fait une erreur
stratégique en évinçant trop vite Google Maps, alors que son propre
logiciel n'était pas prêt.
Les ratés sur les cartes sont "clairement une fissure dans l'armure
d'Apple", relève Jeff Kagan, un analyste indépendant spécialisé dans les
nouvelles technologies.
"Apple veut tout contrôler. Ce sera écrit sur la tombe d'Apple",
prévient-il, estimant que le groupe doit accorder davantage d'attention à
ses clients, a fortiori dans un contexte de concurrence accrue.
Tout populaire qu'il soit, l'iPhone ne représentait au deuxième
trimestre que 16,9% du marché mondial des smartphones, largement dominé
(68%) par les appareils opérant avec Android, le système d'exploitation
de Google, selon des données du cabinet de recherche IDC.
Le géant de l'internet, qui était en discussions avec Apple pour
adapter les Google Maps à l'iPhone 5, pourrait d'ailleurs avoir poussé
Apple à la faute, d'après le site internet spécialisé AllThingsD.com,
qui cite des sources proches des négociations entre les deux groupes.
Apple voulait bénéficier du guidage vocal, disponible avec les cartes
de Google sur les appareils Android mais pas sur les iPhone. Google,
qui a investi beaucoup d'argent dans cette fonctionnalité et y voyait un
clair avantage pour Android, n'était pas prêt à la céder pour rien,
tandis qu'Apple refusait de donner plus de contrôle à son rival. "A la
fin, ça a été la raison de l'échec des discussions", a indiqué une des
sources de AllThingsD.com.
L'action d'Apple perdait 1,36% à 672,06 dollars et celle de Google s'effritait de 0,04% à 756,21 vers 15H00 GMT.
Source : Nouvel Obs
COMMENTAIRES