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Le conseil régional de la Réunion cherchait vendredi des investisseurs privés pour boucler une augmentation de capital d'Air Austral auquel il a décidé d'apporter 34 millions d'euros.
Le conseil régional, principal actionnaire de la compagnie réunionnaise en difficulté, a voté jeudi cette rallonge financière en vue d'une augmentation de capital jugée indispensable pour éviter la disparition de la compagnie.
L'endettement d'Air Austral s'élevait fin mars à 161 millions d'euros pour un capital de 28 millions d'euros.
Les élus ont à l'unanimité décidé d'augmenter de 34 millions d'euros le capital de la Sematra, principal actionnaire d'Air Austral (46,57% des parts). La Sematra est détenue majoritairement par la Région (80%), le conseil général et des investisseurs privés. Ils ont ensuite autorisé la Sematra à participer à hauteur de 40 millions d'euros à la recapitalisation de la compagnie.
Selon le président de la région, des pourparlers sont en cours avec des "acteurs nationaux" pour qu'ils participent à l'augmentation de capital à hauteur de 15 millions d'euros.
Le nouveau président du directoire et directeur général d'Air Austral, Marie-Joseph Malé, un ancien cadre dirigeant d'Air France nommé début mai pour redresser la compagnie, a jugé "prématuré" de dévoiler les noms de ces investisseurs potentiels.
La Caisse de dépôts et consignations devrait pour sa part apporter une dizaine de millions d'euros, selon un responsable de la compagnie qui a démenti en revanche les rumeurs concernant une entrée d'Air France dans le capital, et écarté le risque d'un veto de la Commission européenne.
"La région n'a pas vocation à demeurer éternellement à la tête des actionnaires. Le relais sera passé au privé dès que les comptes seront assainis", a-t-il expliqué.
En décembre dernier, la Sematra avait déjà injecté 18,6 millions d'euros dans la compagnie qui a enregistré une perte de quelque 50 millions d'euros en 2011-2012 (pour un chiffre d'affaire de 417 millions d'euros), due à l'augmentation du coût du carburant, à des acquisitions d'appareils et à des lignes déficitaires.
"Sans recapitalisation d'Air Austral, c'est l'arrêt de la compagnie" avait déclaré le président de Région Didier Robert (UMP) mettant en cause les "choix aventureux" faits par l'ancienne direction ces deux dernières années. "Le prix du kérosène ne peut pas être le seul élément d'explication", avait-il ajouté.
Pour permettre à Air Austral de retrouver l'équilibre dès l'exercice 2013-2014, la nouvelle direction a annoncé en mai un "business plan" prévoyant, à compter de novembre, la suppression des lignes de province sur la métropole, une réorganisation de la desserte de l'Asie, la fermeture de la ligne sur l'Australie et la Nouvelle-Calédonie ainsi qu'un plan social prévoyant la non-reconduction de 52 CDD. AFP
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