L'ancien chef de l'État, qui conteste des déclarations de témoins sur ses visites chez l'héritière de l'Oréal, a devancé le ...
L'ancien chef de l'État, qui conteste des déclarations de témoins sur ses visites chez l'héritière de l'Oréal, a devancé le juge en faisant communiquer à celui-ci son agenda 2007.
L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, a accompagné cet agenda, dont M. Sarkozy a fait placer l'original chez un huissier, d'une lettre de sept pages dans laquelle il entend démontrer que les «prétendus rendez-vous secrets» au domicile des époux Liliane et André Bettencourt n'ont «matériellement pas pu avoir lieu», assure l'hebdomadaire, alors que le juge enquête sur un possible financement illicite de la campagne 2007 de M. Sarkozy.
L'avocat, qui n'était pas joignable dans la nuit de samedi à dimanche, conteste les déclarations de membres du personnel de maison des Bettencourt, ou un écrit du photographe François-Marie Banier, concernant trois rendez-vous, cherchant à démontrer notamment des impossibilités physiques pour M. Sarkozy d'être allé chez les Bettencourt aux dates évoquées, ou dans les conditions évoquées par ces témoins. Cette lettre est envoyée alors que, comme le souligne Me Herzog, «à compter du 16 juin 2012, M. Nicolas Sarkozy (...) retrouve pleine liberté de se défendre des accusations portées publiquement à son encontre depuis de nombreux mois», puisqu'il n'est plus président de la République depuis un mois à cette date, perdant parallèlement son immunité.
Une initiative originale
«Pour mettre un terme à ces allégations infondées et lever toute incertitude, M. Nicolas Sarkozy m'a chargé de vous adresser des extraits certifiés conformes par un huissier de justice de son agenda pour l'année 2007, afin de permettre la comparaison de son emploi du temps avec les dates des prétendues visites qui lui seraient imputées», écrit l'avocat, cité par le JDD, qui se dit certain que «cette comparaison permettra de démentir formellement la mise en cause dont il n'a cessé de faire l'objet».
Il est peu fréquent qu'une personne publiquement mise en cause dans un dossier prenne une telle initiative. Le nom de M. Sarkozy est évoqué depuis 2010 dans l'affaire Bettencourt, après que l'ancienne comptable de la milliardaire eut affirmé que l'ex-gestionnaire de fortune de cette dernière, Patrice de Maistre, lui avait réclamé, début 2007, 150 000 euros qu'il disait vouloir remettre à Eric Woerth, ancien ministre et trésorier de la campagne de M. Sarkozy. Depuis des membres du personnel ont aussi dit l'avoir vu en personne chez les Bettencourt pendant la campagne présidentielle de 2007.
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