Affaire des fadettes, erreur de caisse..., la directrice des services judiciaires est en visite depuis lundi au TGI de Mamoudzou. C'est ...
Affaire des fadettes, erreur de caisse..., la directrice des services judiciaires est en visite depuis lundi au TGI de Mamoudzou.
C'est une étrange mission pour une bien embarrassante affaire. Une inspection judiciaire qui n'en a ni le nom ni le cadre juridique. Véronique Malbec, la grande prêtresse des services judiciaires à la chancellerie, est à Mayotte depuis lundi pour éteindre l'incendie au tribunal de grande instance de Mamoudzou causé par l'affaire dite des "fadettes" révélée par Le Point.
Dans le cadre d'une affaire de "recel de violation du secret d'enquête", le vice-président chargé de l'instruction du TGI, Marc Boehrer, a demandé l'exploitation des factures téléphoniques de deux de ses collègues juges, d'une greffière et de trois avocats chargés de l'instruction. Une petite bombe judiciaire que la garde des Sceaux, Christiane Taubira, essaie de désamorcer en dépêchant sur place cette magistrate chargée du bon fonctionnement de toutes les juridictions de France. Sa tâche ne va pas être facile, tant le malaise est grand dans ce petit tribunal d'outre-mer où se pratiquait il y a peu encore le droit coutumier.
À l'issue de sa visite de cinq jours, Véronique Malbec rendra son rapport très confidentiel à la ministre de la Justice. Joint par le Point.fr, Emmanuel Poinas, secrétaire général FO des magistrats, se dit très "surpris par le caractère spécial de cette procédure de vérification des services judiciaires. Il faut une inspection, pas une simple visite. Décidément, ce tribunal fait l'objet de traitements très spéciaux."
Réunion secrète
L'ensemble des magistrats de la juridiction doit être auditionné par Véronique Malbec, accompagnée pour l'occasion par la sous-directrice des ressources humaines des greffes. Lundi matin, le premier président de la juridiction a été entendu sur l'île de La Réunion, tout comme la présidente du TGI. Ces auditions ne concernent pas seulement les magistrats et le personnel judiciaire. Doivent être aussi entendus Thomas Degos, le préfet de Mayotte, un colonel de gendarmerie et le bâtonnier de l'île.
Le juge d'instruction Hakim Karki par qui le scandale est arrivé doit être auditionné mardi après-midi. Depuis plusieurs mois, ce magistrat se heurte sur l'île aux foudres de sa hiérarchie. Son principal tort est d'avoir voulu mettre en examen des gendarmes pour "trafic de drogue". En effet, le magistrat chargé au départ d'enquêter sur le décès de Roukia, une lycéenne de 18 ans morte par overdose, soupçonne certains fonctionnaires d'avoir organisé sur l'île une partie du trafic de stupéfiants dont serait issue l'héroïne fatale à la jeune fille. À la chancellerie, le parallèle est fait avec l'affaire des fadettes de Nanterre impliquant le procureur Philippe Courroye. Car cette enquête touche aussi à la protection des sources des journalistes, en l'occurrence le responsable du journal local Upanga à l'origine d'un article relatant la procédure sur la mort par overdose de Roukia.
D'après une rumeur persistante, une réunion secrète aurait été organisée au TGI de Mamoudzou avant de décider ou non de faire les fadettes du juge Karki. Le premier président de la juridiction, le juge Marc Boehrer et la présidente du tribunal y auraient participé. Derrière cette affaire d'espionnage, c'est toute la gestion du tribunal qui semble désormais poser problème. En effet, comme le révèle Le Point,une très récente inspection des greffes vient de relever une erreur de caisse de 292 000 euros dans différents services judiciaires, dont celui des saisies et confiscations.
Source:lepoint.fr
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