Une opération du Raid est actuellement en cours à Toulouse. Cerné, le présumé tueur au scooter refuse toujours de se rendre. Portrait de ce ...
Une opération du Raid est actuellement en cours à Toulouse. Cerné, le présumé tueur au scooter refuse toujours de se rendre. Portrait de ce Français d'origine algérienne de 24 ans qui se revendique d'Al-Qaeda.
Le suspect numéro des tueries de Toulouse et Montauban, un jeune djihadiste français nommé Mohamed, est retranché dans son appartement. REUTERS/Pascal Parrot |
Cerné. Mercredi, à l'aube, le Raid est entré en action dans un quartier résidentiel de Toulouse. Cible: un homme de 24 ans, soupçonné d'être le tueur au scooter responsable des tueries de Toulouse et Montauban. L'homme refuse toujours de se rendre et les négociations continuent à travers la porte. Mais qui est-il?
Portrait
Mohamed Merah, un Toulousain de 24 ans, est le suspect numéro un des sept assassinats de sang-froid qui ont bouleversé l'Hexagone. Ce Français d'origine algérienne aurait participé au djihad (la "guerre sainte" islamique) à la frontière pakistano-afghane. L'homme est actuellement retranché chez lui, au rez-de-chaussée d'un petit immeuble de la rue du Sergent Vigné, dans un quartier tranquille de Toulouse, selon l'envoyé spécial de L'Express.
En janvier 2008, comme nous l'expliquons ici, Mohamed Merah avait contacté l'armée de terre pour s'engager. Mais son dossier avait été rejeté à cause de ses antécédents judiciaires. Puis en 2010, l'homme s'est présenté au poste d'information de la Légion étrangère, à Toulouse. Le lendemain, cependant, il était reparti sans avoir passé d'entretien ni les tests de présélection.
Une affaire de famille?
La mère du forcené, le frère et la compagne du frère ont été placés en garde à vue, selon une source judiciaire. Selon une source proche de l'enquête, le frère est un sympathisant de l'islam le plus radical. Plus tôt dans la matinée, la mère a été conduite sur les lieux pour le raisonner mais "elle n'a pas souhaité entrer en contact avec son fils, indiquant qu'elle n'avait guère d'influence sur lui", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.
Selon le site du Point, un concessionnaire Yamaha toulousain aurait évoqué "trois frères qui s'étaient rendus chez lui avec leur scooter afin de lui faire subir des réparations". L'un de ces hommes figurant sur la liste des enquêteurs, une opération de police a été lancée contre les trois hommes. L'un des frères a été arrêté. Le deuxième, Mohamed, est toujours cerné par le Raid.
L'opération pourrait donc bien être une histoire de famille. Issus d'une famille de cinq enfants (trois frères et deux soeurs), Mohamed et son frère aîné de 27 ans, Abdelkader, qui travaille dans le bâtiment, étaient connus des services de police, selon les informations du Point.fr. Le présumé tueur, auteur de 18 faits de violence, était considéré comme un "petit délinquant" jusqu'alors.
Ses revendications
S'il se revendique d'Al-Qaeda, rien n'indique pour le moment qu'il ait agi dans le cadre de la structure organisée. "Il se revendique être un moudjahidine, appartenir à Al-Qaeda et avoir voulu venger les enfants palestiniens autant qu'avoir voulu s'en prendre à l'armée française compte tenu de ses interventions à l'extérieur", a annoncé Claude Guéant ce mercredi.
Une journaliste de France 24, Ebba Kalondo, a quant à elle reçu, ce mercredi, vers 01h00, un appel de revendication d'un homme se présentant comme le suspect des tueries de Montauban et de Toulouse. Un coup de fil de onze minutes pris très au sérieux par les enquêteurs du fait des détails évoqués, notamment sur le nombre de balles tirées lors des trois crimes et le type d'arme utilisé. "Il disait que c'était pour se venger de la loi contre le port du voile et aussi pour la participation de la France dans la guerre en Afghanistan et aussi pour protester contre la situation en Palestine, a raconté sur france Info la chef adjointe du service Afrique de France 24/RFI. Il n'était pas du tout agité, pas du tout énervé, ni excité. Très, très calme, très convaincu par ses dires, très poli".
"Il s'est dit affilié à Al-Qaeda et a dit que ce n'était que le début", a poursuivi la journaliste selon qui, à la fin de la conversation, il "a gentiment dit au revoir". L'homme a également "dit que tout était filmé" et "que ce serait sur la toile prochainement".
Ses démélés avec la justice
Il était, selon Claude Guéant, déjà connu des services de police. "Cet homme avait déjà commis plusieurs infractions, dont certaines avec violence, des infractions de droit commun (...). Les infractions connues de la police française ont toutes été commises sur le territoire national". "Son frère est connu pour avoir des convictions radicales lui aussi".
En outre, il a déjà arrêté à Kandahar, en Afghanistan, pour des faits de droit commun, selon une source proche de l'enquête confirmant une information d'Europe 1, Mohamed Merah "était dans le collimateur de la DCRI (la Direction centrale du renseignement intérieur), comme d'autres, depuis les deux premiers attentats. La police judiciaire a alors apporté un élément très précieux qui a boosté l'enquête", a indiqué une source proche de l'enquête.
"Cette personne a effectué des séjours en Afghanistan et au Pakistan dans le passé, c'est quelqu'un qui a des attaches avec des personnes qui se réclament du salafisme et du jihadisme", selon Claude Guéant. Le tueur présumé au scooter visé par le Raid "fait partie de ces gens de retour de zones de combat qui ont toujours été une inquiétude pour les services", a indiqué une source proche de l'enquête.
Selon BFM-TV, il pourrait appartenir au groupe islamiste Forsane Alizza, dissous en février dernier sur demande du ministre de l'Intérieur qui l'accusait de former ses militants à la lutte armée.
Mort ou vif?
Sera-t-il pris mort ou vif? "Actuellement, il est en train de dialoguer avec un fonctionnaire de police et il dit, je ne sais pas si ce sera la vérité, je l'espère, qu'il se rendra dans l'après-midi", a déclaré Claude Guéant. Le ministre de l'Intérieur a précisé que l'homme avait échangé un moyen de communication contre "un colt 45 qu'il a jeté par la fenêtre". Mais il en a d'autres, a poursuivi le ministre. "Il a affirmé ce matin qu'il avait une kalachnikov, une petite mitraillette Uzi (ndlr: pistolet mitrailleur de fabrication israélienne) et également plusieurs armes de poing."
Et le tueur présumé a manifesté sa détermination en tirant à travers la porte sur des policiers venus l'interpeller, blessant l'un d'entre eux au genou et un autre à l'épaule. Source : lexpress.fr
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