Un Libyen suspecté d'être un partisan de Mouammar Kadhafi montre les blessures qui lui ont été infligées aux pieds à une équipe de MSF, ...
Un Libyen suspecté d'être un partisan de Mouammar Kadhafi montre les blessures qui lui ont été infligées aux pieds à une équipe de MSF, à Misrata, le 22 septembre 2011.
Les espoirs pour une nouvelle Libye sont"mis en péril" par les violations de droits de l'homme commises par des milices d'ex-rebelles en "toute impunité", déplore jeudi 16 février Amnesty International (AI), alors que le pays s'apprête à fêter le premier anniversaire de la révolution.
"Il y a un an, les Libyens ont risqué leur vie pour réclamer justice. Aujourd'hui, leurs espoirs sont mis en péril par des milices armées sans foi ni loi qui foulent aux pieds les droits de l'homme en toute impunité", estime Donatella Rovera, conseillère spéciale d'AI chargée des crises et des conflits.
Mme Rovera présentait le rapport de son organisation sur la Libye intitulé "Les Milices menacent les espoirs pour une nouvelle Libye", publié un an après le début de l'insurrection qui a fait tomber le régime du dictateur Mouammar Kadhafi.
"GRAVES ABUS"
Elle appelle à des enquêtes sur les "graves abus", y compris "des crimes de guerre commis par ces milices contre des partisans présumés de Mouammar Kadhafi, affirmant que des "personnes étaient détenues illégalement et torturées, parfois jusqu'à la mort". "Migrants et réfugiés africains ont également été pris pour cible et des représailles ont été menées, déplaçant de force des communautés entières", selon le rapport, qui cite notamment les habitants de Touarga, au sud de Misrata.
"La plupart des milices en Libye sont hors de contrôle et l'impunité généralisée dont elles jouissent ne fait qu'encourager de nouvelles violences et perpétue l'instabilité et l'insécurité dans le pays", a déclaré Mme Rovera.
En janvier et début février, des délégués d'Amnesty se sont rendus dans onze centres de détention contrôlés par les ex-rebelles dans le centre et l'ouest de la Libye et dans dix d'entre eux, "les détenus ont indiqué qu'ils avaient été torturés ou maltraités sur place", a-t-elle ajouté. "Ces prisonniers ont montré à Amnesty International des blessures résultant de mauvais traitement récents." Plusieurs d'entre eux ont indiqué avoir avoué des crimes de viols ou de meurtre qu'ils n'avaient pas commis, "juste pour mettre fin à la torture", a-t-elle poursuivi. "Au moins douze personnes détenues par les milices ont trouvé la mort depuis septembre, après avoir été torturées. Leurs corps étaient couverts d'ecchymoses, plaies et coupures, et certains avaient les ongles arrachés", ajoute Amnesty.
TORTURES
Des détenus dans Tripoli et aux alentours, Gharyan, Misrata, Syrte et Zawiyah ont raconté à Amnesty International qu'ils avaient été "suspendus dans des positions contorsionnées et battus pendant des heures avec des fouets, des câbles, tuyaux en plastique, des chaînes et bars de fer"."Aucune enquête n'a été réalisée, que ce soit sur de graves violations, telles que les exécutions extrajudiciaires des détenus ou sur les autres crimes de guerre, y compris le meurtre de soixante-cinq personnes dont les corps ont été retrouvés le 23 octobre dans un hôtel de Syrte qui a servi de base pour des combattants venus de Misrata."
"Tous les détenus devraient être immédiatement transférés vers des centres de détention légaux sous le contrôle du Conseil national de transition" au pouvoir, ajoute encore AI.
Au début de février, le ministre de la justice libyen, Ali H'mida Achour, avait affirmé que son ministère allait enquêter sur des cas de torture dans des prisons libyennes, après des accusations d'autres organisations des défense de droits de l'homme, comme Human Rights Watch ou Médecins sans frontières. Source : journal le monde
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