La République populaire de Chine a voté contre le projet de résolution du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations un...
La République populaire de Chine a voté contre le projet de résolution du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies concernant la Syrie. Quelles sont les motivations de cette décision?
La Chine suit toujours de près la situation en Syrie. Nous appelons les parties syriennes concernées à cesser les actes de violence, surtout à éviter les pertes humaines parmi les civils innocents, à rétablir, au plus tôt, l'ordre normal dans le pays et à respecter les revendications légitimes de la population syrienne en faveur de la réforme et de la défense de leurs intérêts, ce qui correspond aux intérêts fondamentaux de la Syrie et de son peuple. La Chine soutient les efforts déployés par la Ligue arabe pour une solution politique de la question syrienne afin de préserver la stabilité dans la région. Toute action du Conseil de sécurité de l'Onu concernant la question syrienne doit être menée dans le respect des buts et principes de la Charte des Nations unies et des règles régissant les relations internationales et permettre d'apaiser la tension, de favoriser le dialogue politique, de lever les divergences et de préserver la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Conformément à ces principes, la Chine a pris une part active aux consultations sur le projet de résolution au sein du Conseil de sécurité. Mais, malheureusement, les pays auteurs du projet ont insisté pour que le projet soit soumis au vote alors qu'il existait encore de graves divergences entre les différentes parties. Ce genre de pratique ne favorise en rien la préservation de l'unité et de l'autorité du Conseil de sécurité ni le règlement adéquat de la question. C'est pourquoi la Chine a voté contre ce projet de résolution.
Des pays occidentaux se sont montrés très critiques par rapport à la position de votre pays et estiment que le véto de la Chine et de la Russie pourrait aggraver la violence en Syrie. Quelle est votre réaction à ce sujet?
La Chine n'a aucun intérêt privé dans la question syrienne. Nous ne défendons ni ne nous opposons intentionnellement à quiconque. Ces accusations sont extrêmement irresponsables et motivées par des desseins inavoués, et la Chine ne les accepte absolument pas. La Chine et la Syrie ont maintenu une amitié de longue date, et la Chine est un ami pour l'ensemble du peuple syrien. Dans cette question, la Chine prend toujours comme point de départ la préservation des intérêts fondamentaux et à long terme du peuple syrien et le maintien de la paix et de la stabilité en Syrie et dans la région. La position du vote de la Chine au Conseil de sécurité et à l'assemblée générale de l'Onu est basée sur les buts et principes de la Charte des Nations unies, sur la politique extérieure qu'elle poursuit depuis longtemps, et vise à préserver les intérêts fondamentaux, et à long terme, de nombreux pays en développement. Ensemble avec les parties concernées, la Chine a beaucoup fait pour apaiser les tensions en Syrie, ce qui est connu de tous.
Quels sont les efforts que la Chine a déployé jusqu'à présent et quels moyens envisage-t-elle employer encore pour une résolution pacifique de la question syrienne?
L'ancien ambassadeur de Chine en Syrie, M. Li Huaxin, a entamé le 10 février une visite en Egypte, en Arabie saoudite et au Qatar, au cours de laquelle il a procédé à des échanges avec les responsables de ces pays et de la Ligue arabe sur la situation en Syrie et d'autres questions d'intérêt commun. Il a rencontré en Egypte des responsables du ministère des Affaires étrangères et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et échangé des vues avec eux notamment sur la situation en Syrie. Les deux parties ont exprimé unanimement leur volonté de poursuivre les concertations et la coordination sur la question syrienne. Le ministre adjoint aux Affaires étrangères, Zhai Jun, s'est rendu en Syrie les 17 et 18 février en sa qualité d'Envoyé spécial du gouvernement chinois. Lors de sa visite, il a eu des échanges, sur la situation actuelle de la Syrie, avec le gouvernement syrien et les parties concernées afin de promouvoir une résolution pacifique et adéquate de la crise syrienne. D'ailleurs, le représentant spécial de la Chine pour la question du Moyen-Orient, l'ambassadeur Wu Sike, effectuera du 19 au 23 février une visite en Israël, en Palestine et en Jordanie, et il présentera également, lors de cette visite, la position et la politique chinoise sur la question syrienne.
Quel message que la Chine voudrait-elle faire passer en envoyant ses émissaires en Syrie et dans d'autres pays du Proche-Orient?
Le message que la Chine veut faire passer à la région est très clair : nous espérons que les différentes parties en Syrie arrêteront immédiatement toute violence, s'abstiendront notamment de toucher aux civils, et trouveront une solution à la crise actuelle par voie de dialogue et de concertations, et que les revendications légitimes du peuple syrien, qui souhaite la réforme et veut défendre ses propres intérêts, seront respectées.
Estimez-vous que les relations sino-arabes puissent être affectées à cause de son veto au projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité et à l'assemblée générale de l'Onu?
Nous apportons notre soutien au rôle positif de la Ligue arabe dans le dossier syrien et entendons travailler en commun avec la communauté internationale pour continuer à jouer un rôle actif et constructif afin de trouver une solution adéquate à cette question. La Chine est un pays responsable. Le peuple chinois est un ami sincère du peuple syrien et des peuples arabes. Nous souhaitons qu'ils subissent moins de troubles et de malheurs et jouissent au plus tôt de la paix et de la tranquillité. La Chine a fait preuve de franchise et de droiture dans ses actions et entend continuer à travailler ensemble avec les pays arabes pour préserver les droits légitimes et les intérêts fondamentaux des pays en développement et contribuer à la paix, à la stabilité et au développement dans la région et dans le monde.
Propos recueillis par Msa
Alwatwan
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