Les habits traditionnels féminins se font de plus en plus rares aux Comores Les habits traditionnels des femmes comoriennes se font de p...
Les habits traditionnels féminins se font de plus en plus rares aux Comores |
Les habits traditionnels des femmes comoriennes se font de plus en plus rares et sont menacés de disparition, à cause du mode vestimentaire occidental. Les jeunes femmes préfèrent le prêt-à-porter comme les pantalons, les débardeurs et les décolletés. Les couturières disparaissent.
Elle a 22 ans. Elle est célibataire, porte pantalon court, chemise blanche et des pointes. Elle, c'est Halima Issa, résidente au quartier de la Coulée, au nord de la capitale, Moroni. Elle a opté pour la mode du moment: se vêtir à l'occidentale. Comme de nombreuses autres Comoriennes de cet âge, en milieux urbains. «Je m'habille comme ça parce que j'en ai l 'habitude», dit cette demoiselle, rencontrée au centre de la capitale.
Si Halima Issa parle d'une habitude, les femmes ne se sont pas toujours habillées de la sorte aux Comores. Longtemps, la mode a été inspirée de l'antérieure et des réalités socio -culturelles. Mais c'est dans l'air du temps. «Porter une robe traditionnellement comorienne n'est pas à l a mode. Je ne sais pas à quoi j e ressemblerais, mais franchement ce n'est pas de mon goût», explique-t-elle.
Les habits traditionnels féminins se font effectivement de plus en plus rares aux Comores. Résulat: la nouvelle génération se détourne du métier de la couture traditionnelle, selon Maman Hassani.
«A notre époque, on apprenait ce métier à la maison de nos parents. Mais aujourd'hui, rares sont l es filles qui s'intéressent à cela», note-t-il, ajoutant que sa sœur cadette a été répudiée pour n'avoir pas su recoudre le boubou de son mari.
L'abandon par les jeunes filles des robes traditionnelles est d'abord une question de mentalité et d'éducation, selon l'analyse de Sitti Sagaf, une des stylistes comoriennes les plus connues. «Les jeunes filles ont adopté le comportement occidental, au risque de perdre leur culture. Aujourd'hui, elles osent porter des débardeurs à des bretelles. Mais, ce qui est à l'origine de ce phénomène c'est le manque d'éducation sur les valeurs traditionnelles. Il nous faut donc un travail profond dans ce domaine», a-t-elle dit.
Le port des robestraditionnelles reste apparemment l'apanage des dames. Ces habits sont habituellement portés dans l es mariages traditionnels, même si aujourd'hui on retrouve des mariées habillées à l'indienne ou à l'occidentale, lors de la cérémonie de zifafa. «Ce sont généralement les mamans et les dames qui ont l'habitude de passer la commande chez nous, raconte Sitti Ahmed, formatrice couturière à l'atelier du réseau femmes. Les parents doivent obliger leurs enfants à porter ces habits là, afin de conserver notre tradition».
Ces dernières années, beaucoup de femmes préfèrent le prêt-à-porter d'importation aux vêtements sur mesures confectionnés et cousus localement à la main ou à la machine. Un choix qui ne favorise pas le développement de cette activité. «Moi, par exemple, j'ai cessé mes activités pour l a seule raison que l e marché n'est pas rentable, même si certaines filles choisissent de porter le Sahari cousu en mode occidental», a déploré Sitti Sagaf.
Le métier de couture est de plus en plus menacé de disparation, au bénéfice des vêtements manufacturés. Le gouvernement comorien n'a jamais essayé de mettre en oeurvre une politique visant à soutenir ce secteur d'activité. «Actuellement, je vais en Tanzanie ou à Doubaï pour m'acheter des tissus, afin d'assurer ma propre activité. Mes clientes sont i nformées quand je suis de retour au pays et elles viennent passer l a commande», a expliqué Sitti Ahmed du réseau femmes. Dans l es autres pays, le port de vêtements traditionnels reflète un caractère identitaire et culturel, surtout en Afrique. Il encourage également la compétition dans le commerce. Malgré l e caractère homogène de la société comorienne, l'identité culturelle à travers les habits traditionnels, surtout chez les jeunes filles, est entrain de perdre du terrain. «Il faut savoir que les couturiers n'ont pas l es moyens de faire valoir leurs œuvres. Il n'y a pas de salons d'exposition où l'on peut recevoir régulièrement des gens, en vue de vendre les produits», regrette Sitti Sagaf.
A l'exception du Chiromani,
les jeunes filles préfèrent les pantalons et les maillots couvrant le haut du corps comme les débardeurs et les décoltés. «Mais c'est la mode. Imagine ce que diraient mes amis si je commence à porter les robes en mode de saharé», nous a confié la jeune Halima Issa. Là, le constat est fait sur la gêne des jeunes filles dans le port des habits traditionnels. La sensibilisation sur ce domaine est plus que nécessaire pour mettre en valeur la tradition comorienne à travers les habits.
ABDOUL. A YOUSSOUF:albalad Comores
Elle a 22 ans. Elle est célibataire, porte pantalon court, chemise blanche et des pointes. Elle, c'est Halima Issa, résidente au quartier de la Coulée, au nord de la capitale, Moroni. Elle a opté pour la mode du moment: se vêtir à l'occidentale. Comme de nombreuses autres Comoriennes de cet âge, en milieux urbains. «Je m'habille comme ça parce que j'en ai l 'habitude», dit cette demoiselle, rencontrée au centre de la capitale.
Si Halima Issa parle d'une habitude, les femmes ne se sont pas toujours habillées de la sorte aux Comores. Longtemps, la mode a été inspirée de l'antérieure et des réalités socio -culturelles. Mais c'est dans l'air du temps. «Porter une robe traditionnellement comorienne n'est pas à l a mode. Je ne sais pas à quoi j e ressemblerais, mais franchement ce n'est pas de mon goût», explique-t-elle.
Les habits traditionnels féminins se font effectivement de plus en plus rares aux Comores. Résulat: la nouvelle génération se détourne du métier de la couture traditionnelle, selon Maman Hassani.
«A notre époque, on apprenait ce métier à la maison de nos parents. Mais aujourd'hui, rares sont l es filles qui s'intéressent à cela», note-t-il, ajoutant que sa sœur cadette a été répudiée pour n'avoir pas su recoudre le boubou de son mari.
L'abandon par les jeunes filles des robes traditionnelles est d'abord une question de mentalité et d'éducation, selon l'analyse de Sitti Sagaf, une des stylistes comoriennes les plus connues. «Les jeunes filles ont adopté le comportement occidental, au risque de perdre leur culture. Aujourd'hui, elles osent porter des débardeurs à des bretelles. Mais, ce qui est à l'origine de ce phénomène c'est le manque d'éducation sur les valeurs traditionnelles. Il nous faut donc un travail profond dans ce domaine», a-t-elle dit.
Le port des robestraditionnelles reste apparemment l'apanage des dames. Ces habits sont habituellement portés dans l es mariages traditionnels, même si aujourd'hui on retrouve des mariées habillées à l'indienne ou à l'occidentale, lors de la cérémonie de zifafa. «Ce sont généralement les mamans et les dames qui ont l'habitude de passer la commande chez nous, raconte Sitti Ahmed, formatrice couturière à l'atelier du réseau femmes. Les parents doivent obliger leurs enfants à porter ces habits là, afin de conserver notre tradition».
Ces dernières années, beaucoup de femmes préfèrent le prêt-à-porter d'importation aux vêtements sur mesures confectionnés et cousus localement à la main ou à la machine. Un choix qui ne favorise pas le développement de cette activité. «Moi, par exemple, j'ai cessé mes activités pour l a seule raison que l e marché n'est pas rentable, même si certaines filles choisissent de porter le Sahari cousu en mode occidental», a déploré Sitti Sagaf.
Le métier de couture est de plus en plus menacé de disparation, au bénéfice des vêtements manufacturés. Le gouvernement comorien n'a jamais essayé de mettre en oeurvre une politique visant à soutenir ce secteur d'activité. «Actuellement, je vais en Tanzanie ou à Doubaï pour m'acheter des tissus, afin d'assurer ma propre activité. Mes clientes sont i nformées quand je suis de retour au pays et elles viennent passer l a commande», a expliqué Sitti Ahmed du réseau femmes. Dans l es autres pays, le port de vêtements traditionnels reflète un caractère identitaire et culturel, surtout en Afrique. Il encourage également la compétition dans le commerce. Malgré l e caractère homogène de la société comorienne, l'identité culturelle à travers les habits traditionnels, surtout chez les jeunes filles, est entrain de perdre du terrain. «Il faut savoir que les couturiers n'ont pas l es moyens de faire valoir leurs œuvres. Il n'y a pas de salons d'exposition où l'on peut recevoir régulièrement des gens, en vue de vendre les produits», regrette Sitti Sagaf.
A l'exception du Chiromani,
ABDOUL. A YOUSSOUF:albalad Comores
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