C'est ce qu'affirme ce directeur du groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremo)... Commen...
C'est ce qu'affirme ce directeur du groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremo)...
Comment interpréter les attaques de l'ambassade de France dans la capitale syrienne Damas?
C'est une réponse violente du régime à lavisite des ambassadeurs français et américain à Hama, ville où se sont déroulées de grandes manifestations contre leprésident Bachar el-Assad.
Ces attaques sont pilotées par les sbires du président. Elles sont une manière, pour lui, de montrer ses muscles, de dire qu'il n'a pas peur de la France et de Nicolas Sarkozy. Cependant, les relations entre les deux pays sont anciennes, et l'on peut penser qu'elles ne devraient pas être rompues.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que ces attaques étaient dirigées par «des «groupes bien organisés que les forces de sécurité syriennes n'ont pas stoppé». Que veut-il dire?
C'est assez simple. Ces groupes sont notamment formés de «moukhabarat», des agents des services de renseignement ou de la police secrète du régime. Ils sont bien organisés, et entraînent avec eux leur clientèle de manifestants pro-Assad et de jeunes qui font leur service militaire. Vous verrez également dans ces manifestations quelques jeunes filles, des supportrices du régime, mais elles n'ont pas pris part aux dégradations.
Y a-t-il en Syrie une peur de l'ingérence étrangère?
Oui, il y a une réelle peur d'une ingérence étrangère directe. Sur le plan diplomatique, à l'ONU, la Syrie est protégée par le véto des Russes. Celui-ci exclut une intervention militaire. Mais la peur des Syriens porte également sur une ingérence indirecte. Dans tous les pays de la région se trouvent des groupes d'opposition, qui bénéficient d'appuis à l'étranger. La Syrie a peur que ces groupes, soutenus notamment par des Occidentaux, peuvent déstabiliser le régime. Juste un exemple: pour faire sortir les images de la répression prises par des téléphones portables, il a fallu des soutiens à l'étranger.
Peut-on craindre en Syrie une prise d'otage des agents de l'ambassade française à Damas, sur le modèle de ce qui s'est passé à l'ambassade américaine à Téhéran, en Iran, en 1979?
Non, je ne crois pas. La Syrie ne souhaite pas rompre ses relations diplomatiques avec la France, qui, je le rappelle, sont anciennes. Néanmoins, aujourd'hui, le message du régime est clair: Les Occidentaux, dont les Français, ne sont pas les bienvenus et leur sécurité est en péril. Sur son territoire, la Syrie ne fera rien contre les Français. Mais on ne peut pas exclure qu'il puisse y avoir des attentats contre les représentations françaises au Liban ou en Irak par exemple.20 minutes
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