Les enquêteurs français ont adressé une lettre à leurs homologues comoriens leur demandant de mener l'enquête dans "le respect des...
Les enquêteurs français ont adressé une lettre à leurs homologues comoriens leur demandant de mener l'enquête dans "le respect des dispositions internationales" regrettant qu'"aucune mesure" pour améliorer la sécurité n'ait été prise, deux ans après l'accident d'un A310 de Yemenia.
Ce document, daté du 5 juillet, a été publié lundi sur le site internet du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses français (BEA).
En juin 2009, un Airbus A310 de Yemenia s'est abîmé en mer au large de Moroni (Comores). Sur les 153 occupants, seule une adolescente de 14 ans a survécu.
"Je vous demande instamment que l'enquête de sécurité que vous dirigez soit dorénavant conduite avec diligence et dans le respect des dispositions internationales", écrit Jean-Paul Troadec, directeur du BEA.
"Depuis septembre 2009, l'enquête n'a pas progressé. Aucune mesure susceptible d'améliorer la sécurité des vols n'a encore été recommandée par votre commission", s'inquiète M. Troadec qui demande la publication "d'un rapport final dans les meilleurs délais".
Le BEA est impliqué dans l'enquête car l'avion, un Airbus, était de fabrication européenne et de nombreux passagers de nationalité française. C'est l'Etat français qui a payé les recherches --3 millions d'euros-- pour retrouver les boîtes noires de l'appareil, rappelle M. Troadec.
Le directeur du BEA fait d'autre part référence à un rapport d'étape, publié par les Comoriens en juin 2011, mais qui n'a pas été rendu public. Et il s'étonne qu'un certain nombres de paramètres de vol et de "faits établis" ne figurent pas dans ce document.
Fin juin, le ministère français des Transports avait déploré le manque de coopération des enquêteurs comoriens avec leurs homologues français. Début juillet, le ton était monté d'un cran, les autorités françaises dénonçant les "graves entorses" aux règles de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) des autorités comoriennes dans ce dossier.
Partis de Paris ou de Marseille (sud-est) à bord d'un Airbus A330 récent, les passagers avaient changé d'appareil à Sanaa, au Yémen, pour embarquer dans l'A310, vieux de 19 ans.
Un rapport partiel d'experts judiciaires, remis en décembre, avait relevé "des erreurs manifestes de pilotage".
AFP
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