La cour d’assises du tribunal de Moroni siège dès cet après-midi, aujourd’hui jeudi 19 mai, pour juger, entre autres dossiers, le meurtre ...
La cour d’assises du tribunal de Moroni siège dès cet après-midi, aujourd’hui jeudi 19 mai, pour juger, entre autres dossiers, le meurtre du lieutenant-colonel Combo Ayouba. Vont comparaitre, dans ce procès, quatre militaires de l’Armée nationale développement, dont l’ancien chef de l’état-major, et une femme, Faouzia Miradji, poursuivie pour faux témoignage dans cette affaire. Cette décision d’envoyer ce dossier devant la cours d’assise est prise le 28 avril dernier par la cour d’appel et trois semaines plus tard, se déroule le procès. Certains se demandent si les avocats des deux parties sont prêts à affronter le procès dans ce laps de temps. Me Ali Abdou Elaniou, avocat de la parti civile, déclare qu‘on “sera vraiment prêt à plaider lorsque les débats seront finis.
Mais tant qu’il y a des points d’interrogation, on ne peut pas dire qu’on est prêt“. Pour sa part, le bâtonnier du barreau de Moroni, Me Harmia Ahmed estime qu’”on est obligé d’être prêt. Nous avons sollicité le report de l’audience, on ne nous l’a pas accordé, l’affaire est précipitée, on a l’impression qu’on veut liquider le dossier au plus vite“. La date de ce procès, ce 19 mai, coïncide avec à la fin de mandat du pouvoir sortant, dans une semaine.
Cette proximité suscite des interrogations. A ce propos, le procureur général, Nidhoim Attoumane expliquait, hier, que “la décision de la justice est indépendante de l’atmosphère politique. Le dossier passe en audience dès qu’il est prêt à être jugé. Comme le dossier est prêt, nous avons convoqué les assises afin de pouvoir le juger“. Du coté de la défense, Me Thierry Lévy du barreau de Paris, pour sa part, estime que ce procès est pour l’instant organisé comme un guet-apens: “Le délai laissé à l’accusé pour se préparer est beaucoup trop court.
Le parquet n’a pas communiqué à l’accusé la liste des témoins et des experts. Il est toujours dans l’ignorance du contenu de la décision qui l’a renvoyé devant la Cour d’assises“, argumente-t-il. “Nous ne savons pas quelles sont les charges qui ont été retenues contre lui par la chambre d’accusation. Cette situation risque de porter atteinte aux intérêts de notre client. A mon avis, les gens qui veulent que l’affaire finisse au plus vite laissent penser qu’ils ont peur que notre client puisse bénéficier d’un procès équitable et serin“, a renchéri Me Harimia Ahmed.
De l’avis des avocats des intérêts de la famille du colonel Combo, le problème ne se situe pas dans le fait que le procès ait lieu en période de fin de mandat ou non, “mais plutôt sur la clameur publique qui devient de plus en plus effrayante“, commentait Me Abdou Elaniou a déclaré. Selon lui, en vue de mieux défendre les intérêts de leur client et en vertu de l’article 13 de la loi de 1987 et “pour une bonne administration de la justice“, le siège de la cour d’assises pourrait-être transféré dans un chef lieu d’un autre tribunal“. “Etant donné l’atmosphère qui régnait en ce moment nous avons suggéré que l’audience soit portée à Mwali”, a soutenu l’avocat de la partie civile.
“Du fait de la rumeur publique et des slogans venant aussi bien de ceux qui sont du coté de l’accusé que ceux qui sont contre lui, il est impossible que la justice soit sereinement rendue“. Cette requête des avocats de la famille du colonel Combo aurait reçu une fin de non recevoir de la part de la chambre d’accusation qui estime que “la demande a été soumise tardivement“ selon Abdou Elaniou qui soutient, cependant : “à l’heure qu’il est, il n’est pas trop tard“.
Mariata Moussa:alwatwan
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