L’ancien gouverneur Anissi Chamsidine lance un "sursaut moral" et trace la voie pour 2029. Après une période de retrait et de réflexion, M. Chamsidine
SOMA rompt le silence : Chamsidine lance un "sursaut moral" et trace la voie pour 2029
HADONGO, le 30 novembre 2025 – Dans un contexte politique comorien marqué par les tensions et les incertitudes, le parti SOMA a rompu un long silence ce dimanche. Son président, l’ancien gouverneur Anissi Chamsidine, a tenu une allocution en langue nationale devant le bureau national et un cercle restreint de sympathisants, réunis dans l’intimité d’un local à Hadongo. Cette rencontre, soigneusement cadrée – seules quelques photographies ont été autorisées, aucune captation video – marque le retour stratégique du parti sur la scène publique et le lancement officiel de sa vision pour l’avenir du pays.
Après une période de retrait et de réflexion, M. Chamsidine a présenté ce qu’il a décrit comme une « proposition de sursaut moral » pour la nation, murie dans le silence. Face à une assemblée attentive, il a dressé un constat sévère de la gouvernance de cinq dernières années à laquelle il a lui-même pris part, dénonçant « l’orgueil destructeur, le règlement de compte et l’injustice » comme des fléaux entretenus.
Le président de SOMA a retracé une continuité dans la logique de division. « Le colonisateur a réussi avec Mayotte, en poussant au déplacement de la capitale et de la radio à Moroni, et en montant les Maorais les uns contre les autres. Conséquence : Mayotte est devenue pratiquement « française » et l’archipel naturel de quatre îles n’en compte plus que « trois », a-t-il analysé, avant de mettre en garde contre une stratégie similaire qu’il perçoit aujourd’hui : « l’occupant aide et conseille le gouvernement comorien à tout concentrer sur une ile, pour provoquer la haine dans les autres et, pourquoi pas, la séparation. C’est ce que nous devons éviter. »
Son discours, centré sur la souveraineté, l’unité et la réconciliation nationales, a proposé deux chemins pour l’échéance présidentielle de 2029 : celui de la vengeance et de l’éclatement » ou celui « qui sauve la nation » par le pardon et le dépassement des rancunes insulaires. Il a fustigé un pouvoir qu’il qualifie de « familial, de village et d’ile », loin d’un pouvoir véritablement comorien ».
Anissi Chamsidine a demandé à son parti de se positionner comme « la force porteuse » de cette alternative. SOMA ne doit pas être seulement un parti politique. SOMA doit etre une vision de gouvernance moderne, juste et équilibrée », a-t-il déclaré, s’engageant à « rompre avec les pratiques destructrices » et à reconstruire l’esprit comorien ».
Cette prise de parole, à huit clos, apparait comme un évènement de galvanisation interne destiné à orienter et ressouder les troupes du parti en vue de la bataille politique à venir. En choisissant un cadre contrôlé et médiatiquement discret, SOMA et son leader semblent vouloir marquer un retour fondé sur la substance et la préparation, avant une campagne publique qui s’annonce centrée sur le combat pour la souveraineté, la dénonciation des divisions et la promesse d’un Etat unifié et juste. La scène politique nationale accueille ainsi un acteur déterminé qui entend incarner l’alternative pour 2029.
Hadj Alfene Abdou Soilih

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