Bolero : La fin d'un mirage politique? Seul Houmed Msaidié tente d’apaiser la tempête, en souvenir de ce que Boléro avait fait pour lui en facilitant.
BOLÉRO : LA FIN D'UN MIRAGE POLITIQUE ?
ENTRE LOYAUTÉ ET DUPLICITÉ : LE CONSEILLER DEVENU FARDEAU
Je pense que les dés sont déjà jetés pour Boléro. Son sort politique est scellé. La famille du colonel Azali sait pertinemment que l’ancien président par intérim Boléro est un homme guidé avant tout par ses intérêts, même lorsqu’il prodigue des conseils. Si ces intérêts coïncident avec ceux de son chef, tant mieux ; sinon, il suit sa propre voie. Il est l’exact opposé de Msaidié, qui place la survie de son chef au-dessus de la sienne. Voilà les deux visions opposées de ces compagnons de route du colonel Azali.
Le fils d'Azali, Fathou, et sa mère, qui ambitionnent de s’éterniser au pouvoir, savent que garder un conseiller diplomatique caméléon comme Boléro est une menace. Ce dernier tente de se justifier en invoquant des arguments de vertu, de pédagogie et de dissuasion, en entretenant des liens avec Bachar pour mieux « enrôler » ce dernier au service du régime. Mais cet argument ne convainc pas les faucons du pouvoir, d’autant plus que le régime lui-même évolue sur un fil de rasoir.
FATHOU TRANCHE : LA PURGE COMMENCE. LE PEUPLE S'EN FOUT DE CES DINOSAURES
Mon analyse est simple : Fathou raisonne selon la logique binaire du « avec nous ou contre nous ». La convocation de Boléro par la justice n’est ni un avertissement, ni un simple camouflet : c’est l’acte fondateur du nouveau homme fort du régime, qui jette Boléro en pâture et l’écarte du cercle restreint du clan.
Seul Houmed Msaidié tente d’apaiser la tempête, en souvenir de ce que Boléro avait fait pour lui en facilitant son retour dans le sérail du pouvoir sous Ikililou. Mais cette fois, le malin politicien est pris à son propre jeu. L’arroseur est arrosé.
S’il lui reste une once d’honnêteté politique et intellectuelle, Boléro devrait démissionner pour sauver ce qui peut encore l’être de son honneur. S’obstiner à rester en poste, selon moi, est un pari dangereux. Il subira humiliations sur humiliations. Ira-t-il en prison ? Non, je ne pense pas : ce serait là sa seule clémence. Mais sera-t-il écarté ? Très certainement.
C’est pourquoi Boléro devrait partir de lui-même. Pas par envie, mais par principe. On ne peut pas être aussi proche du pouvoir tout en entretenant des liens avec une figure jugée dangereuse pour le régime.
Alors, l’intelligence politique de Boléro a-t-elle dépassé les limites de l’hypocrisie ?
Qui vivra verra, c'est ainsi va le point de vue de l'analyste politique d'Ibrahim Abdou Saïd.
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