Lettre ouverte à M. Nour El Fath Azali Assoumani

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Lettre ouverte à M. Nour El Fath Azali Assoumani.Votre intérêt, je crois, n'est pas celui de vous montrer fort devant des Comoriens désarmés et enc

Lettre ouverte à M. Nour El Fath Azali Assoumani


Cher compatriote,

Lettre ouverte à M. Nour El Fath Azali Assoumani

Depuis quelques jours, la ville de Mandza est divisée en deux. Des tensions très importantes opposent vos partisans à vos adversaires, au sujet de votre venue dans cette localité prévue pour les semaines à venir.

Votre intérêt, je crois, n'est pas celui de vous montrer fort devant des Comoriens désarmés et encore moins celui de participer à répandre la haine et la division parmi vos propres compatriotes.

Votre venue à Mandza, présentée comme un objectif absolu par vos partisans et vécue comme un affront par ceux qui vous combattent, est de nature à déchirer à jamais, une ville qui, jusque-là, était l'une des rares de notre pays à échapper aux conflits intestins qui gangrènent nos quartiers, nos rues et toutes les franges de notre société.

Je peux vous dire, de la manière la plus déterminée possible, que si des personnes seront effectivement heureuses de vous y accueillir, d'autres se battront, par tous les moyens à leur disposition, pour vous faire part de leur désaccord quant à votre initiative funeste. 

Les jeunes de Mandza n'affronteront pas à mains nues, l'une des armées les plus meurtrières du monde. Mais, croyez-en, nous travaillons tous ensemble pour faire de votre présence chez nous, un véritable enfer, un exemple pour vous et pour tous ceux qui encouragent l'immobilisme, le népotisme et l'injustice.

Vous vous dites Secrétaire Général du Gouvernement de votre père. J'espère donc que ces fonctions, vous obligent, plus que moi, à toujours vous placer, du côté de la paix, de la concorde et de l'apaisement. 

Votre venue à Mandza ne se fera jamais sans heurts. Et même si vous parvenez, armé jusqu'aux dents, à nous réduire au silence, vous n'obtiendrez de notre part, qu'un silence contraint. Un silence contraint ne prendra jamais la forme d'une quelconque adhésion.

Deux options s'offrent à vous. Vous pouvez choisir, pour votre orgueil, de venir de force à Mandza et d'ouvrir le feu sur tous ceux qui se dresseront face à vous.

Vous pouvez aussi, choisir de faire preuve de responsabilité en priorisant l'entente, ce qui n'enlèvera rien à votre capacité à rentrer où vous voulez par effraction.

M. Nour El Fath, comme vous, je suis animé de grandes ambitions pour mon pays. Comme vous, j'ai mes partisans chez moi et des détracteurs. Notre intérêt commun est de toujours placer notre peuple au dessus de toute autre considération. Ne choisissez pas les armes à la place de nos âmes.

Je n'étais aucunement dans l'obligation de vous adresser cette lettre. Mais vous savez comme moi, que chaque Comorien qui tombe est une souffrance pour nous tous. Ne choisissez pas de nous éprouver. Si nous tenons tant à la vie de chaque Comorien, nous tenons aussi à notre dignité. Au nom de celle-ci, nous avons toujours répondu, à la hauteur de nos forces, aux provocations qui nous sont faites.

Choisissez, M. Nour El Fath, d'être raisonnable. L'entêtement conduit nécessairement aux tourments. 

Sincèrement,
Omar Mirali

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