AZALI en Égypte : attention aux conseils empoisonnés. Car Azali et Sissi partagent plus qu’un uniforme militaire. Ils partagent une histoire politique
AZALI en Égypte : attention aux conseils empoisonnés
Le colonel Azali Assoumani s’est récemment rendu en visite officielle en Égypte pour rencontrer le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi. Officiellement, il s’agit d’une visite diplomatique, un simple échange entre chefs d’État. Mais dans les faits, il est permis, voire nécessaire, de s’interroger sur le véritable sens de cette rencontre.
Car Azali et Sissi partagent plus qu’un uniforme militaire. Ils partagent une histoire politique marquée par la trahison de ceux qui les ont hissés au sommet.
Aux Comores, tout le monde sait que l’ascension politique d’Azali Assoumani, lors de son retour au pouvoir en 2016, n’aurait jamais été possible sans le soutien, le parrainage politique et même la bienveillance personnelle du président théologien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. C’est Sambi qui a tendu la main à Azali. C’est lui qui a appelé à une transition pacifique, à une alternance démocratique. Et c’est encore lui qui, par souci de paix et de stabilité nationale, a fait le choix de ne pas diviser le pays. Comment Azali l’a-t-il remercié ? En l’emprisonnant injustement, sans jugement, dans des conditions inhumaines, depuis plus de sept ans.
En Égypte, l’histoire a suivi une trajectoire similaire. Le président Mohamed Morsi, élu démocratiquement après la révolution de 2011, était un représentant des Frères musulmans, porteur d’un espoir pour une Égypte nouvelle. Sissi, alors chef de l’armée, était son ministre de la Défense, placé là par confiance. Mais très vite, cette confiance s’est transformée en piège : Morsi a été destitué, emprisonné, puis est mort dans des circonstances opaques, dans une salle d’audience, sous surveillance. Beaucoup en Égypte disent aujourd’hui, à voix basse mais avec conviction, que cette mort n’est pas naturelle. Que c’est Sissi qui l’aurait fait empoisonner.
Alors aujourd’hui, lorsque nous voyons Azali partir en Égypte rencontrer ce même Sissi, nous avons le devoir de nous poser des questions. Le droit, mais aussi le devoir moral de nous inquiéter. Qu’est-il parti chercher là-bas ? Une stratégie ? Un soutien ? Des conseils pour neutraliser définitivement son « frère » Sambi ? Faut-il craindre le pire pour la santé de notre ancien président ?
Moi professeur BASHRAHIL président du comité de soutien d’AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI je lance ici un appel solennel à la vigilance. La famille du président Sambi doit redoubler de prudence. Aucun déplacement, aucune visite, aucun contact ne doit être pris à la légère. Et nous, amis et défenseurs de Sambi, disons haut et fort que nous ne laisserons pas faire. Nous ne resterons pas silencieux si jamais un malheur venait à toucher l’homme qui a tant donné aux Comores.
Azali doit comprendre une chose : on ne joue pas avec le feu sans risquer de se brûler. Il a déjà plongé notre pays dans une crise politique et sociale sans précédent. Mais s’il devait franchir la ligne rouge de l’élimination physique, alors il ouvrirait une brèche que même ses alliés étrangers ne pourraient refermer. Nous n’avons pas oublié Morsi. Et nous n’oublierons jamais Sambi.
Enfin, nous mettons en garde le régime : n’écoutez pas les mauvais conseils venus d’ailleurs, ceux qui pensent qu’un peuple peut être gouverné par la peur, la répression et la violence. Les Comores ne sont pas l’Égypte. Et nous, peuple comorien, ne sommes pas des moutons.
L’histoire jugera chaque acte. Mais déjà, les consciences s’éveillent. Et la vérité, elle, finit toujours par triompher.
Je crois que j’ai dit.
Pr BASHRAHIL


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