Arrestation de l’activiste comorien Bashar en Tanzanie : un nouveau coup de force du régime d’Azali ? Une opération qui soulève de nombreuses question
Arrestation de l’activiste comorien Bashar en Tanzanie : un nouveau coup de force du régime d’Azali ?
Dar es-Salaam, 7 mai 2025
L’arrestation de l’activiste comorien Bashar, résident en Tanzanie, aurait eu lieu avant-hier à Dar es-Salaam, selon des sources concordantes. Bien qu’aucune confirmation officielle n’ait encore été donnée, tout porte à croire que des agents de la police tanzanienne, agissant en lien officieux avec les autorités comoriennes, ont procédé à cette interpellation. Une opération qui soulève de nombreuses questions sur ses motivations et sur le sort qui pourrait être réservé à Bashar.
Un militant sous surveillance
Connu pour ses critiques virulentes du régime d’Azali Assoumani, Bashar ne cachait pas son inquiétude : il savait qu’il était traqué. Il avait d’ailleurs averti publiquement que s’il venait à tomber entre les mains du pouvoir comorien, sa vie serait en danger. Ces paroles résonnent aujourd’hui avec d’autant plus de gravité qu’il aurait été arrêté pour des accusations aussi vagues que préoccupantes : des propos critiques, accusés de calomnies et d’insultes envers le pouvoir en place.
Des moyens disproportionnés pour faire taire une voix dissidente
Mais qu’a donc fait Bashar pour que Moroni déploie autant d’efforts, mobilise ses services de police, le parquet et même des ressources financières, pour le capturer à l’étranger ? À ce jour, aucun crime réel n’est avancé. Il semble qu’on lui reproche uniquement son verbe, son ton, sa liberté de parole. Une dérive inquiétante qui, si elle se confirme, pourrait faire de toute voix critique une cible. Car au rythme où vont les choses, qui ne critique pas le régime ? Qui n’exprime pas sa colère face aux mensonges répétés, aux pénuries d’eau, d’électricité, à la dégradation de l’éducation, de la santé publique ?
Un précédent inquiétant : le cas Bobosha
Le sort de Bashar rappelle tristement celui de Bobosha, autre activiste arrêté il y a plusieurs années. Lui aussi avait été traqué, d’abord en Tanzanie, puis à Madagascar, avant d’être discrètement rapatrié aux Comores. Depuis, pas de procès, pas de chef d’accusation clair. Seulement le silence et la détention arbitraire. Un précédent glaçant qui fait craindre le pire pour Bashar.
Une responsabilité tanzanienne et internationale
Si la Tanzanie décide d’extrader Bashar vers Moroni, elle devra assumer la responsabilité de cette décision. Car les risques sont bien réels : ses droits fondamentaux ne seront pas garantis. Il en va du respect du droit international, des conventions sur les droits de l’homme, et de l’honneur des États qui se veulent souverains et respectueux des libertés.
Un régime qui se perd dans la répression
Le régime d’Azali ne sort pas grandi de cette affaire. Plutôt que de s’attacher à résoudre les problèmes concrets des Comoriens, il consacre son énergie à réduire au silence ceux qui osent le défier par la parole. Une attitude qui trahit moins une force qu’une profonde insécurité politique.
IBRAHIM Mahafidh Eddine

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