Protégeons nos enfants : appel à l’action face aux dérives des réseaux sociaux aux Comores. À l’ère des nouvelles technologies, il est impératif d’int
Protégeons nos enfants : appel à l’action face aux dérives des réseaux sociaux aux Comores
Aux Comores, un phénomène alarmant secoue nos consciences : la multiplication des scandales liés à la diffusion d’images et de vidéos à caractère sexuel sur les réseaux sociaux, souvent impliquant des jeunes filles, parfois mineures. Ces vidéos, le plus souvent filmées à leur insu par leurs partenaires, se retrouvent partagées et relayées sans retenue, jetant l’opprobre sur des jeunes victimes, brisant des familles et détruisant des vies.
Le cas récent d’un jeune homme connu sous le nom de Habibna, qui aurait publié de telles vidéos, illustre tristement ce fléau grandissant. Ce genre de drame social ne peut nous laisser indifférents. Notre société comorienne, profondément pudique et attachée à ses valeurs musulmanes, voit ses enfants livrés à la violence d’un monde numérique sans cadre éducatif, ni protection juridique suffisante.
Il est urgent d’agir
À l’ère des nouvelles technologies, il est impératif d’intégrer l’éducation numérique et technologique dès le collège. Nous devons enseigner à nos enfants les usages responsables et éthiques des outils numériques qu’ils utilisent au quotidien, mais aussi les sensibiliser à la protection de leur image, de leur intimité et de leur intégrité physique et morale.
C’est un devoir d’éducation, mais aussi un devoir de protection
C’est pourquoi je m’adresse solennellement :
• À Monsieur le Ministre de l’Éducation Bacar Mvoulana, pour qu’un programme de sensibilisation et de formation à l’utilisation des nouvelles technologies et des réseaux sociaux soit mis en place dès le plus jeune âge. Nos enfants doivent comprendre les conséquences, positives comme dramatiques, que peut entraîner un simple clic ou une vidéo partagée.
• À Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Monsieur le Ministre de la Justice et Assemblée de l'Union des Comores pour qu’une réflexion soit engagée en urgence sur un cadre législatif adapté : une loi qui criminalise la diffusion non consentie d’images ou de vidéos à caractère sexuel, avec des peines renforcées lorsque les victimes sont mineures. Il est temps d’envoyer un message clair : exploiter l’image intime d’autrui est un crime.
Ne laissons plus nos enfants grandir sans outils ni repères dans ce monde numérique. Ne laissons plus des familles sombrer dans la honte et la détresse à cause d’actes aussi barbares qu’irréfléchis. Prévenir, éduquer, protéger : c’est un engagement collectif que nous devons prendre, ensemble.
Protégeons nos enfants
Éduquons-les à se servir positivement des nouvelles technologies et à respecter leur corps et celui des autres. Parce qu’aucune image intime ne devrait être partagée sans consentement. Parce qu’aucune jeune fille, aucun jeune homme, ne mérite d’être jeté en pâture sur la place publique numérique.
IBRAHIM Mahafidh Eddine
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