n 2008, lors de ma mutation à Mayotte, j’ai découvert la réalité : celle des familles. L’Union des États France-Comores, une voie de paix pour Mayotte
Depuis des décennies, le contentieux autour de Mayotte empoisonne les relations entre la France et les Comores. Il engendre des tensions diplomatiques, des drames humains, et nourrit la misère sociale d’un côté comme de l’autre du canal du Mozambique. Pourtant, une autre voie est possible : celle d’une Union des États France-Comores, fondée sur la coopération, le respect mutuel et l’avenir partagé.
Une idée née du terrain
En 2008, lors de ma mutation à Mayotte, j’ai découvert la réalité : celle des familles comoriennes divisées, des jeunes sans perspectives, d’une île sous tension constante. De cette expérience est née une conviction : le statu quo est intenable.
Ni l’isolement, ni la militarisation, ni les politiques répressives ne régleront la situation. Il faut un projet politique audacieux et réaliste, capable de transformer ce conflit en opportunité historique.
Un projet d’union au service des peuples
L’Union des États France-Comores ne signifie pas la fin des souverainetés. Elle serait un partenariat structuré, respectueux de chaque entité, autour de domaines communs : économie, éducation, santé, sécurité, culture, mobilité.
Ses objectifs sont clairs :
Apaiser les tensions migratoires en créant des opportunités économiques aux Comores.
Développer une économie conjointe, créatrice d’emplois et de richesses durables.
Faciliter la circulation légale des personnes et des biens.
Promouvoir l’accès à la formation et à l’emploi pour la jeunesse.
Valoriser un patrimoine culturel commun trop longtemps ignoré.
Des propositions concrètes
Je propose notamment :
La création d’un Fonds d’investissement France-Comores, financé conjointement, pour soutenir l’agriculture, le tourisme et l’industrie.
Un visa de mobilité économique pour permettre aux Comoriens qualifiés de travailler temporairement en France dans les secteurs en tension.
La mise en place de centres culturels binationaux à Moroni et à Mayotte.
La construction d’un cadre de gouvernance paritaire, incluant un conseil permanent et un sommet annuel pour piloter cette coopération.
Une alternative à la dérive politique actuelle
Alors que certains responsables français tiennent des propos inquiétants – comme Laurent Wauquiez proposant d’expulser des « QTF » en Nouvelle-Calédonie, ou Estelle Youssoufa voulant un « département spécial Mayotte » sans droit du sol – je choisis le dialogue, la paix et la dignité humaine.
Heureusement, des voix s’élèvent aussi pour défendre les principes fondamentaux. Je salue par exemple l’initiative de La France Insoumise pour inscrire le droit du sol dans la Constitution. Bon courage à vous.
Construire ensemble un avenir commun
Le contentieux de Mayotte ne peut être éternel. Il est temps de regarder l’avenir avec lucidité et ambition. L’Union des États France-Comores est une solution innovante, juste et pacifique.
Elle n’est pas une utopie. Elle est une nécessité.
Pour la France. Pour les Comores. Pour Mayotte.
Par Mohamed Farid BASHRAHIL

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