Une ville qui abrite derrière ses ramparts (ngomé) une agréable médina où on y trouve dans chaque qu.Itsandra Mdjini : Une ville pas comme les autres.
Itsandra Mdjini : Là où tout a commencé
Une ville pas comme les autres
Itsandra, ville millénaire, fut longtemps capitale de Ngazidja et berceau de la civilisation swahilie. La ville est unique en son genre en raison de son rôle précurseur dans de nombreux domaines, tels que la religion autres secteurs : les premières célébrations sur la place publique dans le pays de madjilis introduit par Alhabib Omar, premier maoulid ouvert par Oustath Said Omar Abdousoimad Charif, premier swalat witr tel qu’on connait aujourd’hui par Cheikh Moinlim Kassim Hassan, voire social petite célébration de mariage public avant le grand mariage communément appelé mdhoihiricho et j’en passe !
Une ville qui abrite derrière ses ramparts (ngomé) une agréable médina où on y trouve dans chaque quartier, six traditionnels au total, une place publique qui reflète l’empreinte historique de la cité emblématique.
De nombreux touristes visitent chaque année les nombreux monuments de la médina mais aussi le Guérezani, le plus grand palais royal de Ngazidja, symbole de la puissance des rois qui y ont habité dont le dernier Sultant Msa Fumu. De nombreuses villes historiques du pays méritent le coup d’œil, mais peu peuvent se targuer de disposer d’un aussi bel ensemble architectural sans oublier le mausolée d’Alhabib Omar Bin Ahmed Bin Sumeit.
Raison pour laquelle la ville d’Itsandra, comme sa jumelle Ntsudjini, figure parmi les six villes de l’Union des Comores qui seront prochainement classées patrimoine de l’Unesco.
Itsandra est aussi connu pour ses plus hautes personnalités religieuses dont Cheikh Abdallah Darwouech, précurseur de la confrérie chadhouli aux Comores, mais aussi le premier grand mufti des Comores, Alhabib Omar Bin Ahmed Bin Sumeit qu’on ne présente pas, pour ne citer que ces deux-là !
On dit qu’Itsandra incarne l’élégance, un art de vivre intemporel de ses habitants, admirée dans tout le pays, qui repose sur une combinaison subtile de simplicité et de raffinement, loin des excès mais une véritable philosophie de vie.
Mais Itsandra n’est pas figé dans son glorieux passé et se réinvente. Depuis plusieurs années, la vieille ville s’offre toute une cure de rajeunissement grâce aux différentes associations, aussi bien locale comme le twamaya club mais aussi de la diaspora comme l’AJIF, à l’initiative de la rénovation de l’école primaire d’Itsandra ainsi que la contribution générée par les festivités du grand mariage, en faveur du développement de la ville. Outre le réaménagement de son littoral, la ville s’est dotée d’un centre culturel et plusieurs autres réalisations en cours d’exécution.
Sur le plan politique, la ville a vu naître de nombreuses personnalités ayant occupé des hautes fonctions ministérielles et représentants de la nation, notamment le Docteur Mouhtare Ahmed Charif, Said Youssouf Gamal, Ahmed Said Hassan, Mohamed Chami et bien sûr Abdoul Madjid Youssouf ainsi que Moustoifa Said Cheikh, pour ne parler que de l’ancienne génération.
Aujourd’hui, la ville est dignement représentée dans la haute administration du pays par des hauts cadres aux compétences reconnues dans tous les domaines y compris dans la diplomatie.
Dans le libéral, près de dix avocats originaires de la ville inscrits au barreau de Moroni, un domaine où on compte un grand nombre de professionnels.
La grandeur d’Itsandra Mdjini, c’est aussi son indifférence avec bienveillance à l’égard de l’autorité politique. De mémoire, aucun Président, l’actuel et ses prédécesseurs, n’a été accueilli à la ville avec des tambours et des youyous pour avoir accompli sa prière à la grande moquée, alors que seul Dieu sait le nombre de fois qu’il y a dirigé la prière de vendredi. Même pour ses fervents soutiens cela n’aurait jamais effleuré leurs esprits pour organiser un tel spectacle, tout simplement parce que ça ne ressemble pas à la ville. Jamais la moquée n’a été utilisé pour je ne sais quel plaidoyer en faveur d’un enfant de la ville, à la suite d’une décision politique et à fortiori judiciaire, quand bien même le haut lieu de la République-Beit salam, cœur du pouvoir, se trouve à Befouni, quartier d’Itsandra Mdjini.
Et cela ne changera pas pour les générations futures car Ngo djofa Sankulé !
Said Omar Badaoui
Itsandra Mdjini
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