Azali à la tête de la COI : un discours entre souveraineté affirmée et diplomatie responsable. Le président comorien s’appuie sur le droit internation
Son excellence Azali Assoumani à la tête de la COI : un discours entre souveraineté affirmée et diplomatie responsable
Le 5e Sommet de la Commission de l’Océan Indien (COI), tenu à Antananarivo, a été marqué par un moment diplomatique fort : le discours prononcé par Son Excellence Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores, nouveau président en exercice de l’organisation régionale. En réaffirmant l’appartenance de Mayotte à l’ensemble comorien, devant cinq chefs d’État dont Emmanuel Macron, le président comorien a posé un acte politique audacieux, à la fois ancré dans le droit international et porteur d’une stratégie régionale plus large.
Une déclaration de souveraineté à haute portée symbolique
Le cœur du discours d’Azali Assoumani repose sur la réaffirmation de la souveraineté comorienne sur l’île de Mayotte. Cette position n’est pas nouvelle , elle s’inscrit dans la continuité des résolutions de l’ONU , mais c’est son cadre d’énonciation qui lui donne aujourd’hui une force nouvelle : prononcer une telle déclaration face à Emmanuel Macron, dans une enceinte multilatérale, revient à internationaliser la question dans un moment de haute visibilité diplomatique.
Le président comorien s’appuie sur le droit international pour souligner l’illégalité de la présence française à Mayotte, tout en choisissant le registre du dialogue pacifique. Il ne s’agit pas d’un appel à la confrontation, mais d’une réaffirmation juridique, morale et politique des droits des Comores.
Diplomatie apaisée et ouverture au dialogue
Loin des discours clivants, son excellence Azali Assoumani a adopté une posture de modération stratégique. En appelant à une solution “juste, moralement acceptable et juridiquement valable”, il tend la main à la France, esquissant les contours d’un processus de dialogue bilatéral renouvelé. C’est un tournant significatif : l’Union des Comores ne veut pas seulement rappeler son droit, elle veut aussi construire une solution stable, respectueuse des équilibres régionaux.
Cette position contraste avec certaines revendications nationalistes plus frontales et souligne une évolution de la diplomatie comorienne vers une maturité politique qui cherche à combiner affirmation identitaire et responsabilité diplomatique.
Un message de paix dans une région stratégique
Le président Azali a également inscrit sa déclaration dans un cadre plus large : celui de la coopération régionale et de la stabilité dans l’océan Indien. En pleine reconfiguration géopolitique, où les puissances internationales renforcent leur présence maritime, la COI peut devenir un acteur structurant de la gouvernance régionale. Les Comores, sous la présidence d’Azali, entendent y jouer un rôle central.
Ce discours positionne la COI non seulement comme un espace de coopération économique et environnementale, mais aussi comme une tribune politique légitime pour les enjeux de souveraineté, d’unité et de paix.
Un double impact : national et international
Sur le plan intérieur, le président comorien renforce son assise politique. En rappelant la cause de Mayotte, il rallie une large part de l’opinion publique comorienne et renforce la cohésion nationale autour d’un symbole d’unité. Ce discours participe d’une stratégie de légitimation du pouvoir, dans un contexte où les dynamiques politiques internes restent sous tension.
À l’international, c’est un signal fort : les Comores ne comptent plus être marginalisées. En utilisant les arènes multilatérales, comme la COI, elles entendent peser sur les débats diplomatiques de la région et affirmer leur existence politique dans un monde multipolaire.
Ainsi nous observons .
Une parole responsable, un leadership en construction
Le discours de son excellence Al imam Azali Assoumani à Antananarivo apparaît comme un moment-clé de la diplomatie comorienne. Il mêle fermeté sur les principes, ouverture au dialogue et vision stratégique. En s’attaquant à une question sensible avec un ton mesuré et une argumentation rigoureuse, Azali projette une image de leader soucieux de son peuple, mais aussi conscient des réalités régionales et internationales.
Sous sa présidence, la COI pourrait ainsi devenir un outil diplomatique d’une nouvelle génération, où les petites nations insulaires affirment leur voix sans recourir au bruit, mais avec la force tranquille du droit et de la légitimité.
Fakihi Mradabi
Président du RDDC
COMMENTAIRES