5ème Sommet de la COI à Antananarivo : La fermeté en demi-teinte du Président Azali Assoumani sur Mayotte. Cette sortie audacieuse, pour certains, s’e
5ème Sommet de la COI à Antananarivo : La fermeté en demi-teinte du Président Azali Assoumani sur Mayotte
Non, ce n’est pas le discours du siècle !
Le cinquième sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission de l’Océan Indien a eu lieu le 24 avril 2025 à Antananarivo-Madagascar. La France qui y a pris part au titre de la Réunion, a été représentée par son Président Emmanuel Macron.
Face au Président comorien, Macron a plaidé l’intégration de Mayotte au sein de la COI. Répondant à cette demande, le Président Azali a opposé une fin de non-recevoir, en réaffirmant que «Mayotte est comorienne». Il ne va pas sans dire que la France n’est pas en odeur de sainteté dans les pays d’Afrique où un sentiment anti-français est en train de se développer.
L’Union des Comores, engagée dans un bras de fer avec la France sur la souveraineté de Moroni sur Mayotte, quatrième Ile occupée illégalement par la puissance coloniale, au lendemain du référendum sur l’indépendance de l’archipel, du 22 décembre 1974, semble prise au piège d’une diplomatie erratique qui, loin de renforcer sa position, l’isole de plus en plus.
Les autres pays de la COI, qui dans le passé affichaient un soutien à l’Union des Comores, déclarent leur neutralité, considérant désormais ce dossier comme étant franco-comorien et doit être géré d’une manière bilatérale.
Le Président Azali Assoumani opère t - il un revirement brusque, et qu’il rue dans les brancards en déclarant au nez et à la barbe du Président Emmanuel Macron que ‘’ Mayotte est comorienne...’’ en vertu du droit international ?
Cette sortie audacieuse, pour certains, s’est attiré un concert de réactions positives aux Comores et a suscité beaucoup de fierté et d’espoir auprès de l’opinion publique et est saluée par la presse régionale, notamment de Madagascar. La déclaration du Président Azali est sans conteste un pas positif de la diplomatie comorienne qui s’est montrée ces dernières années atone et quelque peu timorée, mais on est à des années-lumière d’une victoire diplomatique.
Et encore moins du discours du siècle, parce que c’est le minimum qu’on attend d’un Président de la République, à savoir, la défense de l’intégrité territoire de son pays.
Il est vrai qu’on ne peut pas reprocher au Chef de l’Etat comorien de manquer d’ambitions même les plus osées ou démesurées notamment faire de l’Union des Comores un pays émergent à l’horizon 2030. Mais là encore et on ne le dira jamais assez, il ne se donne pas les moyens ni en matière de ressources humaines, ni une vision claire pour atteindre ses objectifs louables les uns et les autres, mais continue de faire le choix des courtisans au détriment de la compétence. C’est ce qui pèche dans ses projets !
Mais une fois l’euphorie et le sensationnel dont nous sommes adeptes passée, en plus d’être champions du monde de la politique spectacle, quel résultat avons-nous obtenu des différentes commissions, le Groupe de Travail de Haut Niveau-GTHN ou le Haut Conseil Paritaire-HCP… ? Rien.
Il faut raison garder car il n’y a aucune raison de s’enflammer. En dépit de ces différents ‘’machins’’ censés trouver une solution au différend territorial qui nous oppose à la France, la situation de Mayotte n’a pas bougé d’un iota, pire elle s’envenime.
On parlera de victoire diplomatique le jour où le tristement célèbre visa Balladur corollaire aux nombreuses victimes de la traversée Anjouan-Mayotte sera supprimé et faisant de cette région le plus grand cimetière marin du monde. Ce d’autant que la « migration illégale » et les problèmes associés sont exacerbés par ce fameux visa, qui réfrène la libre circulation entre le Iles sœurs, autorisée jusqu’à 1995.
Enfin, Le rideau est retombé sur le sommet de la COI à Antananarivo sur un bilan mitigé ou plutôt un statut quo !
Said Omar Badaoui
Ancien diplomate (Bruxelles, Paris)
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