Nous avons la chance d’avoir un Président de la république visionnaire et qui se projette dans l’avenir et cette fois-ci il a placé la barre très hau!
Investiture du Président Azali le 26 mai 2024 : Un mandat crucial pour l’avenir de l’Union des Comores !
L’Union des Comores est à la croisée des chemins. Le 26 mai prochain, le Président Azali sera investi pour un second et dernier mandat. Un nouveau gouvernement verra le jour pour traduire en actions concrètes les promesses de campagne faites aux Comoriens.
L’émergence du pays à l'horizon 2030 : Voilà une promesse qui parle à tout le monde et ne provoque pourtant pas plus d'accélération dans les actes au sein des départements ministériels hormis quelques secteurs qui connaissent un véritable dynamisme, tels que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), la santé, l’agriculture et le tourisme alors que c’est un engagement extrêmement ambitieux, qui ferait de l’Union des Comores, un nouveau membre dans le club restreint des pays dits émergents.
On ne le dira jamais assez, cela demandera beaucoup de travail pour atteindre cet objectif. Face à la lenteur et à la faillite des services publics qui sautent aux yeux de toute personne qui veut bien les garder ouverts, il est difficile de ne pas céder au pessimisme ambiant. Il faut être d’un optimisme béat pour croire que la tendance s’inversera en un claquement de doigts. Pour autant, l’espoir est permis compte tenu des potentialités dont régorge notre pays, qui ne demandent qu’à être exploitées et mises en valeur.
Dans un de mes précédents papiers, j’avais exprimé mes doutes quant aux capacités de notre pays à intégrer ce bloc qui compte désormais 11 membres, depuis le 01 janvier 2024. Mais depuis que l’Union des Comores a arraché la présidence de l’Union africaine et après que cette dernière ait intégré le G20 grâce à un travail de lobbying entrepris par le Président Azali, mon scepticisme s’amenuise.
Oui, impossible n’est pas comorien, car objectivement, rien ne prédestinait à notre pays à une telle prouesse diplomatique, si ce n’est la volonté et l’abnégation du Chef de l’Etat et ses collaborateurs impliqués dans ce dossier. S’il y a un enseignement à tirer de cet exemple, c’est de croire que nous sommes tous capables de bien plus que nous ne pensons dès lors que nous osons !
Nous avons la chance d’avoir un Président de la république visionnaire et qui se projette dans l’avenir et cette fois-ci il a placé la barre très haut.
Mais “ L’impossible recule toujours quand on marche vers lui “ Antoine de Saint-Exupéry. Des mesures me semblent urgentes, à commencer par répondre au défi de la production d’une énergie suffisante pour notre économie, une fiscalité innovante pour s’inscrire dans la piste du développement mais aussi la moralisation de la vie publique, entre autres, d’autant que la corruption et les détournements des deniers publics gangrènent le pays depuis des décennies et la préoccupation de certains dirigeants reste l’accumulation compulsive et ostentatoire de richesse comme unique marqueur d’existence.
C’est un truisme de dire qu’Il faudra déblayer le terrain en réformant en profondeur l’Etat et ses institutions avant toute action, puisque l’agitation et la rapidité ne sont pas gage d’éfficacité. Sans quoi, on n’est pas à l’abri d’une amère déconvenue et tous les espoirs peuvent voler en éclats ! C’est pourquoi, le choix des futurs dirigeants sera crucial, car ils auront la lourde mission de mettre en oeuvre le projet politique du Chef de l’Etat, décliné dans le plan Comores émergent. C’est peu dire que les choix politiques seront déterminants.
Il est temps de revoir les critères de sélection en mettant en avant les compétences, ce qui n’est pas souvent le cas. Ainsi, les promus sont responsables dans l’exécution de leurs missions avec sanctions immédiates, s’ils ne sont pas à la hauteur, comme ces intouchables implantés dans les ministères et directions d’Etat qui “trainent les pieds”.
Cette exigence de compétences doit s’appliquer également à nos futurs élus dans la mesure où ils seront sollcités dans le cadre des réformes socio-économiques nécessaires. Il importe de redonner de la crédibilité à notre représentation nationale.
De même, la diplomatie jouera un rôle majeur, dans un monde en pleine ébullition. Elle doit être active, vigilante et asticieuse en nouant des parténariats stratégiques sans sacrifier la défense des intérêts du pays. Pour cela, elle doit s’appuyer et compter aussi sur l’apport de la diaspora comorienne très nombreuse dans certains pays. Dans ce contexte, il est impératif d’envisager le rôle de ce pan de la population qui est un acteur essentiel dans l’édification et le développement économique et social du pays.
Longtemps considérée comme une perte ou parfois associée à une fuite des cerveaux, cette diaspora doit retrouver toute sa place dans l’échiquier politique national. Au-delà des moyens financiers, elle a les compétences et le potentiel qui peuvent être mis à contribution pour impulser le développement du pays. Sa mise à l’écart prive le pays d’une expertise inestimable. Elle ne doit plus servir seulement à apaiser les tensions sociales par les envois financiers au pays.
Enfin, ce projet doit être mené par des femmes et des hommes. D’aucuns plébiscitent l’idée selon laquelle, il faut rajeunir la classe dirigeante, oubliant que le Président Azali a toujours fait confiance aux jeunes cadres aussi bien dans ses gouvernements que dans les différentes directions et autres postes clés de l’administration. Mais malheureusement, ils n’ont pas fait leurs preuves car ils sont souvent propulsés à des hautes fonctions politiques sans aucune notion du fonctionnement de l’administration et encore moins une expérience professionnelle. Bref, ils ont brillé par leur incompétence !
Évidemment la jeunesse a toute sa place dans l’exercice du pouvoir, mais la considerer comme un gage de qualité et de réussite est une belle bêtise et juger des aptitudes grâce à l'âge, une absurdité. Le pays a besoin de jeunes qui s’inscrivent dans un parcours professionnel réel, qui ont déjà une pratique, un souci du collectif au sens de l’intérêt général et non du clan. Ce dont il a besoin, c’est de tous les enfants du pays, jeunes et seniors dévoués et surtout compétents pour porter ce grand projet et non un casting et encore moins du bling bling.
Oui ne tombons pas dans le piège et sortons de cette culture du “jeunisme” d’autant plus que le meilleur des apprentissages passe par l’expérience.
Pour aborder ce quinquennat de toutes les attentes, le Président Azali doit être exigeant quant à la désignation de son équipe gouvernementale. Un choix politique qui doit répondre à une exigence de compétences correspondant aux prorités et à sa feuille de route. Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le Président est en ce moment confronté à des choix cruciaux. Il est impératif que ces choix soient réalisés de manière avisée, car il en va de l’avenir de tout un peuple !
Said Omar Badaoui
Ancien diplomate (Paris,Bruxelles)
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