"Si nous sommes battus, nous mangerons des cailloux", scande joyeusement un groupe de jeunes gens. Les partisans d'Azali espèrent un remake de la prés
Le président sortant confiant lors de son dernier meeting
« Le pouvoir, c'est Dieu qui le donne», a conclu vendredi le président comorien sortant, Azali Assoumani, qui brigue avec confiance dimanche un troisième mandat à la tête de l'archipel de l'océan Indien, lors de son dernier meeting de campagne.
Devant des milliers de partisans en bleu, rassemblés dans le stade Ajao de la capitale, il a assuré depuis un pupitre abrité que "la pluie est une bénédiction". "Le pouvoir, c'est Dieu qui le donne", a-t-il ajouté, coiffé d'une casquette.
"Si nous sommes battus, nous mangerons des cailloux", scande joyeusement un groupe de jeunes gens. Les partisans d'Azali espèrent un remake de la présidentielle de 2019, qu'il avait remportée dès le premier tour avec 60% des voix.
Seuls quelques chapiteaux protègent les plus chanceux d'une pluie battante. "Azali, architecte des Comores de demain", assure l'une des nombreuses affiches visibles dans ce micro-Etat de 870.000 habitants, qui élit son président ainsi que les gouverneurs des îles de la Grande-Comore, Anjouan et Mohéli, qui le composent. Six candidats briguent la magistrature suprême.
Mohamed Moussa Moudjahid, cadre dans une banque, habit bleu d'apparat et écharpe à l'effigie de son champion, dit espérer "des Comores qui dirigent (actuellement) l'Union africaine, qu'elles montrent l'exemple, que le scrutin se déroule de façon transparente". Azali Assoumani est le président en exercice de l'organisation continentale jusqu'en février. Un cadre d'une société d'Etat, en boubou et casquette blanche, reconnaît auprès de l'AFP "être venu au meeting suite à la pression de ses supérieurs".
"Azali vous remercie, vous avez prouvé par votre mobilisation que le prochain président c'est lui", s'est écrié Houmed Msaidie, son directeur de campagne. "Ceux qui crient à la fraude, doivent chanter une autre chanson", insiste celui qui est aussi ministre de l'Agriculture.
Ali Mmadi, soutien de Salim Issa Abdillah, candidat d'opposition du parti Juwa, n'est pas convaincu. "Quand on est populaire, on ne paye pas les gens pour venir à ses meetings, on n'oblige pas des fonctionnaires à quitter leurs bureaux pour agrandir les foules", raille-t-il. L'opposition dit craindre "un hold-up électoral". Elle s'est rendue au siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni) vendredi pour y porter ses revendications mais a trouvé porte close.
"Nous voulons les listes électorales et nous contestons la nomination irrégulière des membres des bureaux qui sont tous du pouvoir et dont la plupart n'ont pas le niveau requis", fustige Latuf Abdou, du parti Juwa. Les cinq candidats de l'opposition "travaillent ensemble pour déjouer la fraude électorale du parti au pouvoir avec la complicité du président de la commission électorale", a déclaré à l'AFP Mohamed Daoudou, candidat à la présidentielle et ex-ministre de l'Intérieur d'Azali Assoumani.
338.940 électeurs sont appelés aux urnes dimanche. En cas de second tour, il se tiendra le 25 février. Selon la Céni, la proclamation provisoire des résultats devrait intervenir entre le 15 et le 19 janvier.
AFP
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