Poitiers : mobilisés pour leur frère détenu aux Comores. Achmet Saïd Mohamed a été interpellé le 9 janvier 2024, à Moroni, aux Comores, juste avant le
Poitiers : mobilisés pour leur frère détenu aux Comores
Sourabad et Raoulata mobilisent la communauté comorienne, à Poitiers, pour dénoncer la détention de leur frère, opposant politique au président des Comores, fraîchement réélu.
Achmet Saïd Mohamed a été interpellé le 9 janvier 2024, à Moroni, aux Comores, juste avant les élections présidentielles. Il y est toujours détenu, impliqué « dans des préparations et manœuvres visant à commettre des crimes graves, mettant en péril la sûreté de l’État », selon un communiqué du procureur. Ce samedi 27 janvier 2024, à Poitiers, où ils habitent, sa sœur et son frère, Raoulata et Sourabad, ont organisé une mobilisation « pour dire stop à la dictature aux Comores ».
Ex-prof de Poitiers, candidat à la présidentielle aux Comores
Le rassemblement de soutien s’est déroulé dans les locaux de Pourquoi Pas La Ruche, dans le quartier des Trois-Cités. Il a réuni une soixantaine de personnes, notamment de la communauté comorienne et panafricaine. « L’objectif premier est d’alerter l’opinion publique sur la situation politique aux Comores, explique Sourabad Saïd Mohamed, qui dirige à Poitiers l’Agence pour l’égalité entrepreneuriale. La réélection du président Azali Assoumani vient d’être validée par la Cour suprême, alors qu’elle était contestée par les oppositions et par des émeutes dans la population. Après cette validation, on peut voir une accentuation de la répression. »
Leur frère Achmet est loin d’être un inconnu à Poitiers. « Il y a fait toute la fac après le bac, jusqu’à un doctorat de chimie, explique Sourabad. Puis il y a enseigné, avant de repartir aux Comores en 2005, pour intégrer la toute nouvelle université du pays. »
Le docteur en chimie, surnommé Archimède par sa famille, écarté de la présidence de l’université, était finalement devenu un opposant politique au président Assoumani, contre qui il s’était présenté en 2019. Battu, il avait fui le pays, « en kwassa-kwassa jusqu’à Mayotte ». De retour à Poitiers, il avait retrouvé une place d’enseignant-chercheur à l’université, au sein de l’Institut de chimie des milieux et matériaux.
En août 2023, Achmet Saïd Mohamed est reparti aux Comores, « contre l’avis de la famille », assurent sa sœur et son frère, pour participer à la nouvelle campagne des élections présidentielles. Sa candidature a été rejetée par les autorités, alors il s’est mué en militant au côté du candidat Salim Issa Abdillah.
La maire et le député sont solidaires
« Son expression porte aux Comores, explique Sourabad. Il y avait mille personnes pour l’attendre à l’aéroport l’été dernier. » Il a pourtant été arrêté quelques mois plus tard, « pour l’empêcher de parler », dénonce son frère : « On essaie d’alerter tous azimuts, les élus ici, mais aussi la Cour de justice de l’Union africaine. Mais les Comores sont un tout petit pays au regard de la politique internationale. »
À Poitiers, en tout cas, le petit archipel a un véritable écho. La maire écologiste de la ville, Léonore Moncond’huy et le député (Renaissance), Sacha Houlié, étaient...Lire la suite sur La Nouvelle République
COMMENTAIRES