Le boutre appelé Comores a fait naufrage...Ye djahazi ya mbwawo Komori Yibisha. Au lendemain de la mascarade élection présidentielle organisée par le.
Le boutre appelé Comores a fait naufrage...Ye djahazi ya mbwawo Komori Yibisha
Au lendemain de la mascarade élection présidentielle organisée par le régime dictatorial d'Azali Asoumani, on assiste à des manifestations spontanées, des scènes de pillage et un assassinat d'un jeune de 21 ans d'un village de la région de Hamahamet. Cette même mascarade a été faite en mars 2019. Et les opposants au régime, dont la plupart ne sont que des mécontents, dénoncent aujourd'hui le manque de transparence et des garanties caractérisant ce scrutin. Cette situation nous renvoie aux paroles prémonitoires du grand notable Mkubwa wa Hassan, natif de la ville de Wella, dans la région de Mitsamihouli(Nord de la Grande Comore°).
Le grand tribun Mkuboi disait ceci:«Ye djahazi ya Komori yi bisha ye maana ketsina nahudha hawu sarahange»(le boutre comorien a faite de naufrage car il n'avait ni commandant de bord ni bosco). En tenant compte de ce constat alarmant, pourquoi les Comoriens sont-ils dans le gouffre? Pour comprendre cette catastrophe, il est nécessaire d'appréhender les causes profondes de cette crise aigue. Nous avons, entre autres, la faillite de la classe politique, le manque d'une vraie élite intellectuelle et la confusion de genre qui tue le genre.
Depuis 1978, l'autorité politique dirigeante a encouragé la corruption, le népotisme et le clientélisme. On se souvient de la politique de mwana hatru(la politique de notre enfant, c'est-à-dire favoriser les enfants de ceux qui soutiennent le régime au détriment des enfants des autres). Puis, chaque président a élaboré une constitution correspondant à son profil. Et le point culminant de cette conception aberrante est la fameuse Tournante d'avril 20001(la présidence de l'Union des Comores va tourner entre les îles. Ensuite, on remarque que la plupart des leaders politiques n'ont pas de vrais programmes mais ils encouragent le culte de la personnalité.
S'agissant de l'élite intellectuelle, force est de constater la complaisance et la complicité de ceux qui ont accédé au savoir envers le système politique cruel des régimes dictatoriaux. Souvent, ces pseudos intellectuels se taisent devant les injustices et le manquement aux droits de l'Homme. Ils se justifient par un sentiment de peur. Cette position a été dénoncée, avec un humour décapant, par le grand notable Msuri Abdallah de Mbeni:«Wanu tsi awastaanrabu sha wastawadjinga»(ce ne sont t des instruits mais des instruits ignorants). Et il y a ceux qui soutiennent ouvertement ces régimes en occupant des postes politiques importants. Ces derniers avancent souvent l'idée selon laquelle ils travaillent en mettant leur «technicité» et leur savoir-faire au service public.
Enfin, la confusion de genres est un phénomène très ancien qui consiste à mélanger et associer des choses distinctes. C'est ce qui fait qu'une seule personne peut étaler et fusionner politique, religion et coutume. Ce procédé est bien présenté par certains prédicateurs sur les réseaux sociaux. Parfois, ces prédicateurs font des raccourcis qui mettent tout dans la volonté divine, «ndizo Mgu ya ndzawo»(ce que Dieu veut). Récemment, sur F nieracebook, un maître coranique s'est exprimé sur la crise politique. Ce dernier pense sérieusement que Dieu est en train de «punir» ceux qui ne pratiquent pas bien l'Islam. Un autre exemple est celui du notable qui estime que le grand mariage est une condition sine qua non pour faire de la politique. Ye ya riwuwa hafu!
Ibrahim Barwane
COMMENTAIRES