Maoulid de Koimbani, quand la place Shangani retrouve son statut de rassembleur. L’image est inédite. Dieu merci les écrits restent. Que chacun juge d
Maoulid de Koimbani, quand la place Shangani retrouve son statut de rassembleur
L’image est inédite. Dieu merci les écrits restent. Que chacun juge de lui-même ce qu’il a pu observer, à Koimbani, sur l’emblématique Place Shangani dont le vrai nom est Shanga-Trengwe, le soir de samedi 30 septembre 2023. Noir de monde, le parterre a supporté près de 2000 chaises délicatement posées pour accueillir une foule démesurée obligeant certains régionaux à céder leurs places en signe d’hospitalité.
Une image inédite
L’image de Koimbani qu’ont captée nos caméras s’est fait longtemps rare. Ce soir-là, on est pas prêt à l’oublier. Oui, c’est ce soir où les postures politiques ont bien brillé par les écarts réduits des uns et des autres dont on a l’habitude de remarquer l’évitement. La classe politique comorienne était invitée et bien présente à Koimbani où le Chef de l’État, président en exercice de l’Union Africaine s’est rendu quelques heures après son retour de Doubaï. Aux côtés des membres du gouvernement, de grandes figures de l’Opposition au régime Azali comme Mouigni Baraka Said Soilihi, Ahmed El-Barwane et beaucoup d'autres.
Un protocole millimétré
Le protocole a été assez millimétré. C’était un sans faute. Au-delà de l’image, nous aurions retenu un instant fort marqué par l’intensité des mots soufflés à nos oreilles par le micro lorsque le charismatique et grand notable Ibrahima Chéha a pris la parole ; il s’est adressé au Chef de l’État de l’Union des Comores, président en exercice de l’UA, aux membres de son gouvernement, aux élus nationaux et locaux, aux militaires, aux Oulémas, à la notabilité et enfin à « ceux qui disent non » aujourd'hui en référence aux opposants au régime Azali. Lui-même il l’a laissé comprendre provoquant un rire collectif de l’assistance : certains s’en étonneraient « YE WOYI MZE IBOUROI? »
Koimbani, le symbole démocratique communautaire
Cette petite phrase mais immense et intense par sa portée politique a été celle que nous avons retenue de ce maoulid de Koimbani car elle est porteuse d’un message fort : il n’y a pas de dictature car cette dernière n’a jamais été flexible un seul instant pour que ceux qui incarnent le pouvoir et ceux ceux qui le défient puissent se tailler un moment et partager ce moment ensemble quelque part. Et puisque l'on aura retenu que ce bref passage de Mzé Ibouroi à la tribune, il rajouta que "ceux qui vivent le quotidien de Koimbani n'y sont que résidants veilleurs du bien-être de la cité. Les vrais propriétaires de Koimbani c'est vous, et vous y êtes les bienvenus car chacun sera toujours accueilli comme il s'est présenté en nous. Koimbani représente cette faculté où la démocratie prime sur tout et dépasse tous les clivages politiques, peut-on conclure.
Koimbani, le havre de paix
La ville de Koimbani et sa Place Shangani où s’est érigée la Porte de la Paix debout depuis plus de trois siècles de notre ère ont montré le bel exemple pour un peuple qui se respecte, soucieux de son avenir et attaché aux valeurs nobles de son hospitalité. Bravo !
Ce samedi 30 septembre 2023, la Place Shangani a retrouvé son statut d’antan celui comparé déjà longtemps au rôle que joue Addis-Abeba capitale de l’Afrique.
Abdoulatuf BACAR
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