Mayotte : « Ça va devenir le chaos », « s’il ne pleut pas, c’est la fin ». Mayotte manifeste son mécontentement face à la crise de l’eau qui frappe l'
« Ça va devenir le chaos », « s’il ne pleut pas, c’est la fin », face au manque d’eau, les habitants manifestent à Mayotte
Quelque 400 personnes ont manifesté dans le centre de Mamoudzou mercredi pour faire entendre leur indignation face à la crise de l’eau, alors que le ministre français délégué aux Outre-mer débute une visite à Mayotte, a constaté une journaliste. « Dans un mois, on n’a plus d’eau au robinet, moi je vais partir. Ça va devenir le chaos, sanitairement et en termes de sécurité », souffle Thomas, salarié d’une association d’insertion installé sur l’île depuis deux ans.
« S’il ne pleut pas, c’est la fin. Et l’État français ne prévoit rien. Nous n’avons aucune visibilité sur l’avenir, on ne peut pas rester les bras croisés », s’indigne de son côté Sylviane Amavi, membre du collectif des citoyens Mayotte 2018.
Avec les organisations syndicales de l’île et les membres du groupe « Mayotte a soif », réunis sur Facebook, le collectif des citoyens Mayotte 2 018 est à l’initiative de cette seconde manifestation, à laquelle participait notamment une cinquantaine de soignants hospitaliers. Les collectifs espèrent obtenir un rendez-vous avec le ministre français Philippe Vigier pendant sa visite de deux jours sur l’île. La première, organisée le 9 septembre, n’avait rassemblé qu’une centaine de manifestants. Ils sont, cette fois, beaucoup plus nombreux même si le collectif des citoyens Mayotte 2018 espérait près de 3 000 personnes.
« On sait que c’est compliqué pour les gens de faire grève, ils doivent déjà aménager leur temps de travail pour pouvoir faire des réserves d’eau et aller acheter des packs tant qu’il y en a dans les magasins », souligne Racha Mousdikoudine, qui coordonne le collectif « Mayotte a soif ».
La manifestation avait, par ailleurs, d’autres objectifs. « Nous voulons alerter l’État français et les responsables de la crise de notre intention d’aller devant la justice pour demander des comptes, poursuit Racha Mousdikoudine. Et récolter le plus de mises en demeure possibles pour porter plainte contre la Smae (Société mahoraise des eaux). Nous demandons le gel des factures et la fourniture d’eau potable. L’usine Coca-Cola est capable de produire des bouteilles, on devrait pouvoir produire de l’eau potable. »
Par SudOuest.fr avec AFP
COMMENTAIRES