La nation reconnaissante. La disparition de Aboubacar Ben Said Salim est une douleur intense qui frappe l'intelligentsia ya Komori et au-delà. Écrivai
La nation reconnaissante
La disparition de Aboubacar Ben Said Salim est une douleur intense qui frappe l'intelligentsia ya Komori et au-delà.
Écrivain et poète de talent, documentaliste et journaliste littéraire et historique, enseignant et objecteur de conscience, Abou (Mbaba) a été un fauve agile qui a fait de sa tanière un berceau des connaissances en partage. Son engagement et son amour à la patrie méritent un hommage national. Il a tout donné au pays lequel ne lui a rendu que des privations, des souffrances et de la marginalisation. Il n'attendait que le rayonnement de la culture de son pays et sa contribution était pour lui une source de bonheur.
C'est un héros et les héros ne meurent jamais. Ses actes traverseront les siècles comoriens, sa voix grave et agréable devient un echos de notre intimité collective. Sa plume mielleuse est entre nos mains dans l'encrier du futur.
Le mardi 5 septembre, c'est le troisième jour de son départ pour le paradis. Il est d'usage d'appeler ce jour nd'ebwe. La famille intellectuelle, morale et culturelle de notre Abou, fera le recueillement de cœur pour un frère qui nous a laissé son cœur en héritage. Cet Ebwe est le jour de notre Tranga la Twaifa. Tranga la Twaifa que l'Etat n'a pas voulu déclarer mais que tout le peuple comorien intègre les dimensions humaines avec lesquelles le Fundi avait fondé sa richesse.
Moi, je change mon profil Facebook pour afficher ce Tranga la Twaifa jusqu'à 9e jour, ntswa-shinda, pour l'hommage que la nation lui doit. Je me rejoins à toutes les écoles du pays, à tous les organes d'information et à tous les réseaux d'art et de culture qui rendront hommage à Fundi Aboubakar Ben Said Salim le lundi 11 septembre 2023, un ntswa-shenda par le peuple.
Dini NASSUR
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