Nous n’en pouvons plus...Les élections présidentielles du mois de mars 1990 (Saîd Mohamed Djohar) ont permis en revanche à tous les citoyens de partic
Nous n’en pouvons plus...
L’histoire politique de la nation comorienne est marquée par des troubles incessants. Ils ont coûté beaucoup de vies humaines : des présidents assassinés, des citoyens exterminés, des portés disparus, et des exilés. Le coup d’état du 03 aout 1975 (Ali Soilihi), suivi de celui du 12 au 13 mai 1978 (Ahmed Abdallah), ont mis l’archipel à genoux.
Les élections présidentielles du mois de mars 1990 (Saîd Mohamed Djohar) ont permis en revanche à tous les citoyens de participer à la vie politique qui était auparavant réservée exclusivement aux notables. A la mort du président Mohamed Taki, le pays a connu des nouvelles instabilités. Elles ont favorisé le push de 1999 (Azali Assoumani). Depuis, les institutions en charge de l’organisation et du bon déroulement des élections en l’occurrence le CENI ne rassure et n’inspire personne. Le CENI est accusé de trucage de vote pour arranger les uns et déranger les autres.
Aujourd’hui, nous lançons publiquement un cri d’alarme à l’équipe nouvellement investie par les pouvoirs règlementaires de l’Union que nous sommes fatigués des pratiques fallacieuses, de chantages quelques soient leurs natures, leurs volumes et leurs proportions. Nous resterons désormais attentifs aux rythmiques des prochaines présidentielles que nous souhaitons démocratiques, transparentes et crédibles pour éviter de possibles violences qui pourront ébranler la liberté, la fraternité, la paix et le vivre-ensemble, seule richesse importante que nous possédons. Pour ce faire, le ministère de l’Intérieur et le CENI doivent :
garantir à l’ensemble des Comoriens la liberté de se présenter aux élections dans le respect des textes en vigueur sans discrimination ni favoritisme ;
permettre à tous les présidentiables de jouir des mêmes droits et devoirs à compétir dans un environnement électoral d’expression régalienne saine et paisible ;
intégrer dans le collège électoral l’ensemble du corps politique toutes tendances confondues, la société civile, les gardiens coutumiers (sages) et les représentants religieux pour qu’ils puissent rendre compte du déroulement du scrutin ;
incorporer les médias nationaux et internationaux dans le dispositif de diffusion dudit déroulement pour informer les citoyens dans les délais prévus par la loi.
Nous, signataires de cette pétition, appelons également le chef de l’Etat comorien et l’ensemble des partis politiques à cultiver l’esprit de la compétition électorale pour faire barrage aux pratiques qui compromettront la paix sociale, restreindront la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’ensemble du territoire comorien.
Liste des signataires :
- Hafsoit Mouandhi, entrepreneure
- Saadi Chamsia, cadre d’entreprise, Paris France
- Soumayat Abdoulkarim, Université de Paris, France
- Ali Mbaé, Université de Paris, France
- Said Youssouf Ahamada, Université de Paris, France
- Soudjay Mariama, Université de Fès, Maroc
- Maoulida Youssouf, société civile, Comores
- Ilham Said, étudiante, Maroc
- Tengueri Yakouba, Université de Ouagadougou, Burkina Faso
- Fosseyne Touré, Université de Ségou, Mali
- Nazirou Matchindo, Université des Comores
- Mohamed Kanté, Université de Poitiers, France
- Ali Abdoulbassur Ismael, Université de Poitiers, France
- Awa Cheick, Université Gaston Berger, Sénégal
- Said Toilha Dhaharatte, activiste, Ngo’shawo, Comores
- Oussoufa Karim, cadre d’entreprise, Paris, France
- Djohar Mze Hamadi, étudiant, USA
- Djoubalasse, Université Aix-en-Provence, France
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