Le ministre comorien des affaires étrangères soupçonné de 251 000 euros de fraudes présumées à la caisse générale de Sécurité sociale et à la caisse d
Le ministre comorien des affaires étrangères soupçonné de 251 000 euros de fraudes aux prestations sociales à La Réunion
Depuis novembre 2020, Dhoihir Dhoulkamal et son épouse sont visés par une enquête pour des fraudes présumées à la caisse générale de Sécurité sociale et à la caisse d’allocations familiales de La Réunion.
La photo est de celles qui accompagnent les communiqués de presse dans le plus pur style du langage diplomatique. A côté de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, et de Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des outre-mer, le chef de la diplomatie comorienne, Dhoihir Dhoulkamal, pose, le 9 mai, sous les lustres de salon du Quai d’Orsay avec des membres de son gouvernement. Les deux pays entendent « réaffirmer l’amitié qui lie la France et l’Union des Comores et exprimer leur souhait d’un développement harmonieux de la région sud-ouest de l’océan Indien ».
Trois semaines après avoir suspendu les liaisons maritimes entre Mayotte et l’île d’Anjouan, le président Azali Assoumani a accepté, depuis le mercredi 17 mai, la reprise des rotations du ferry Maria Galanta, qui permet les expulsions des Comoriens des autres iles sans-papiers français. Les discussions ont été tendues sur ce sujet. En fermant sa frontière, les Comores ont contrarié les débuts de l’opération « Wuambushu » à Mayotte, qui avait pour objectif initial l'expulsion de plus de 20 000 personnes en deux mois.
Dans ce bras de fer entre Paris et Moroni, le ministre comorien des affaires étrangères ne se trouvait pas dans une position des plus confortables pour participer aux négociations. Depuis novembre 2020, Dhoihir Dhoulkamal et son épouse sont visés par une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Saint-Denis de La Réunion pour des fraudes présumées à la caisse générale de Sécurité sociale (CGSS) et à la caisse d’allocations familiales (CAF) de La Réunion. La justice avait lancé des investigations à la suite de révélations du Journal de l’île de La Réunion indiquant que le ministre comorien, ayant acquis la nationalité française en 2000, et son épouse, résidant à Saint-Denis de La Réunion, étaient bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et affiliés à la couverture maladie universelle complémentaire.
Immunité diplomatique
Cette enquête des gendarmes de la section de recherches de La Réunion a été bouclée il y a plusieurs semaines. A la suite de vérifications effectuées par les contrôleurs de la CAF et de la CGSS, le montant des prestations sociales et des remboursements de soins perçus par M. Dhoulkamal et son épouse est évalué à 251 500 euros pour la période 2015-2022. « Je réfléchis à des poursuites pénales », observe la procureure de Saint-Denis, Véronique Denizot, en rappelant le principe d’égalité de tous devant la loi. En cas de renvoi...Lire la suite sur LeMonde
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