A Mayotte on expulse même des Français. Alors que 15 922 personnes dont 96 mineures, ont été enfermées dans l'ensemble des CRA de France hexagonale, c
Alors que l'opération Wuambushu engagée par le Ministre français de l'Intérieur patine, le rapport annuel 2022 sur les CRA, Centres de Rétention Administrative, publication commune de l'ensemble des associations y intervenant, met, une nouvelle fois, en évidence à quel point la situation de Mayotte est particulière.
Alors que 15 922 personnes dont 96 mineures, ont été enfermées dans l'ensemble
des CRA de France hexagonale, ce sont 26 020, dont 2 905 mineures, qui ont été
placées pour le seul centre mahorais, à Pamandzi en Petite Terre.
Les conditions spécifiques de détention sont décrites ainsi :
Outre les dispositions législatives spécifiques au territoire, la célérité des
éloignements, les délais spécifiques à Mayotte et la taille de l'île
contribuent à la singularité de la rétention puisque l'agent interpellateur
peut aussi être voisin avec la personne arrêtée et reconduite dans son pays
d'origine. Puis, les personnes reviennent sur le territoire aussi vite
qu'elles sont éloignées. Il est même possible d’entendre un retenu scander « à
tout à l’heure » à un agent de la PAF, ou voir une personne en situation
irrégulière discuter avec l’agent policier qui l’a interpellé.
Cette proximité entre les étrangers en situation irrégulière et les agents
interpellateurs (policiers/GAO1, gendarmes) et policiers dans le CRA est bien
propre à Mayotte, obligeant les personnes en situation irrégulière à quasi
systématiquement collaborer avec les policiers, afin de s’assurer un prochain
« séjour » au CRA sans difficulté supplémentaire pour eux.
À Mayotte, les incidents au sein du CRA sont peu nombreux, car le « jeu du
chat et de la souris » est bien rodé. Les retenus coopèrent et les policiers
limitent les situations graves. On se demande pourquoi l’usage des menottes
demeure systématique, alors que la police a suffisamment de moyens de
pression. En effet, les retenus ont bien compris que le respect de leur droit
passe non pas seulement sur des critères objectifs, mais sur les relations
nouées avec les agents de la police qui pourront leur permettre de fumer,
leur...Lire la suite sur Alternatives Economiques
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