Gestion coloniale à Mayotte : La France veut détruire les maisons et expulser les Comoriens de leur île. Le 21 avril prochain est prévue le début d’un
Le 21 avril prochain est prévue le début d’une opération de destruction massive de ce que la France appelle «bidonvilles» et d’expulsions sur l’île de Mayotte. Orchestrée par le Ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin.
Le journal français Canard Enchaîné révélait en février dernier, le prochain projet criminel du gouvernement baptisé « Wuambushu ». Cette « action spectaculaire » est promise par le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin sur l’île de Mayotte pour la fin du ramadan aux alentours du 21 avril. Il s’agira d’une opération massive d’expulsions de Comoriens et de destruction de leurs maisons. L’opération durera environ deux mois, à grands renforts d’effectifs policiers et de bulldozers. Un pas de plus dans la politique militariste et ultra-répressive du gouvernement français contre les Comoriens.
La France prévoit trois axes pour mener à bien ce projet. Tout d’abord, une accélération sans précédent des interpellations policières des comoriens, en passant de 80 interpellations actuellement à plus de 250 par jour. Le but : les expulser vers l'autre iles comorienne d'Anjouan. Deuxièmement, une vaste entreprise de « décasage » c’est-à-dire de démantèlement des habitats.
Le dernier axe de cette opération concernera l’interpellation de jeunes isolés, sans cesse accusés d’être responsables du climat de violence sur l’île.
C’est donc bien une vaste opération de destruction et d’expulsions qui est prévue avec la complicité de la classe politique Mahoraise qui ne cesse d’agiter une xénophobie nauséabonde contre les Comoriens des autres iles.
Les élus de l’île alimentent ainsi un discours profondément raciste et anti-comorien à l’image de députés comme Mansour Kamardine, qui appelle à ce « que l’opération Wuambushu se déploie pour nous débarrasser des bandes barbares qui terrorisent la population », lors d’une manifestation en soutien à cette future opération le 14 mars dernier.
Tout comme Estelle Youssofa, qui en novembre dernier s’attaquait aux mineurs isolés les présentant comme des « barbares en culotte courte sèment la terreur à Mayotte », elle appelait à « un choc de souveraineté » et de « sécurité ».
L’annonce de cette nouvelle opération s’inscrit dans la continuité de la gestion coloniale de Mayotte, arrachée par la force à l’archipel des Comores. Loin de résoudre la situation, ces opérations ne feront qu’aggraver ce que Saïd Bouamama décrit comme « la production d’un flux migratoire structurel vers l’île de Mayotte » du fait de la politique impérialiste de la France dans la région.
Toutes ces offensives racistes s’intègrent dans un projet global du gouvernement français.
Pour rappel, les Comores est un pays composé de 4 iles : Grande-comore, Anjouan, Mayotte et Mohéli. Après l'indépendance en 1975, la France a décidé de s'installer par la force sur la troisième ile des Comores. Une occupation dénoncée à plusieurs reprises par l'ONU.
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